Saint
Jean de Saint-Denis et l’Orthodoxie d’Occident
Le
réveil de l’Orthodoxie d’Occident[1] :
telle fut la mission d’Eugraph Kovalevsky, évêque Jean de Saint-Denis.
Divinement inspiré, il comprit que l’Orthodoxie n’avait pas besoin d’être
rapportée, importée et réimplantée en Occident, car elle n’était pas
morte : elle demeurait latente, endormie, et il suffisait de la réveiller
et de la ranimer, ce à quoi il se consacra avec flamme, détermination et
compétence. Il écrira plus tard : « Ce sera la lutte de toute ma vie :
prouver que l’Orthodoxie occidentale existe et que l’Occident en son instinct
est orthodoxe. »
Qui
était donc cet homme de Dieu, qui fut à la fois un génie et un saint ?
Evgraph Evgraphovitch Kovalesky – nom francisé en Eugraph Kovalevsky - était
issu d’une famille d’ancienne noblesse de l’Ukraine, région qui faisait depuis
toujours partie intégrante de l’empire russe dont elle constituait le cœur
historique – car l’Ukraine est à la Russie ce que l’Ile-de-France est à la
France. Cette famille avait donné beaucoup de serviteurs à la Russie : des
militaires, mais peu, surtout des juristes, des diplomates, des
enseignants…C’est ainsi par exemple qu’un oncle d’Eugraph, le professeur Maxime
Kovalevsky, était un sociologue mondialement connu qui partageait son temps
entre la France et la Russie. Quant à son père, dénommé lui aussi Eugraph,
député à la Douma (Chambre des députés) pendant la période libérale de
l’Empire, il obtint, comme rapporteur du budget de l’Instruction publique, un
plan de construction de 200 000 écoles primaires. Il mit ensuite ses
compétences au service du Concile de Moscou réuni en 1917 – le premier depuis
le règne de Pierre le Grand – qui restaura l’Eglise de Russie dans ses
fondements traditionnels…. avant d’être tragiquement interrompu par la
révolution bolchevique. Sa mère, quant à elle, était professeur d’histoire.
Bref c’était un milieu hautement cultivé où, en sus du russe, on parlait
couramment trois langues : le français, l’allemand et l’anglais.
Ils
étaient trois frères : l’aîné Pierre (1901-1978), le puîné Maxime (1903-1988 )
et le cadet Eugraph (1905-1970). Très unis et pourtant très différents :
pour les caractériser d’une façon imagée, on disait que Pierre était toujours à
l’heure, Maxime toujours en retard et Eugraph toujours en avance.
Pierre Kovalevsky fut un historien (et professeur d’histoire) de grand
talent ; il a, entre autres, publié une remarquable Histoire de la Russie et de l’URSS ainsi qu’une Histoire de l’émigration russe. C’était
aussi un théologien de grand talent : citons, entre autres publications,
son Saint Serge et la spiritualité russe (dans
la collection « Maîtres spirituels »), petit ouvrage hautement
recommandable, ou encore l’Exposé de la
foi orthodoxe. Ce qui caractérise les travaux de Pierre Kovalevsky, c’est
la précision, la rigueur, le tour classique du style. Il n’adhéra pas à
l’Eglise fondée par ses frères, restant fidèle à celle de Moscou, mais il
soutint leur œuvre de toutes ses forces.
Maxime
Kovalevsky était un génie. En mathématiques, en musique et musicologie, en
science liturgique. De profession, il était actuaire d’une grande compagnie
d’assurances : du temps où l’ordinateur n’existait pas, un actuaire effectuait
les calculs de probabilités sur lesquels repose le métier de l’assurance, et
ces calculs mathématiques sont les plus complexes qui soient. Sa science de la
composition musicale, qu’il avait travaillée auprès de la célèbre Nadia
Boulanger, et de la musicologie, de même que l’histoire de la liturgie et la
liturgie comparée, qu’il enseigna, il les mit presque exclusivement au service
de l’Eglise orthodoxe de France (plus tard Eglise catholique orthodoxe de
France) dont il composa toute la musique liturgique. Au fil de ses recherches,
il avait découvert qu’à la base du chant grégorien comme à la base du chant
byzantin, il existe des « cellules musicales » qui leur sont
communes. C’est en partant d’elles qu’il réalisa ses compositions en fonction
du génie propre de la langue dans laquelle elles doivent être chantées, le génie
du français n’étant pas celui de l’allemand, qui n’est pas celui de l’anglais,
etc. Ses enseignements en la matière se trouvent dans deux ouvrages
majeurs : Retrouver la source
oubliée et L’homme qui chantait Dieu. Selon Nicolas Lossky, « il a été le plus grand compositeur de musique
liturgique du XXe siècle ». C’était aussi un très fin théologien. Sur tous
ces sujets, il s’exprimait lui aussi avec grande précision et un sens
pédagogique hors du commun. Sa parole était lente parce qu’il cherchait – et
trouvait toujours – la formule exacte et sans ambiguïté. Son mot préféré
était : la justesse.
Eugraph
Kovalevsky enfin. C’était un être de feu, un peu comme Isaïe ; car il
avait, entre autres dons, celui de prophétie. Disons aussi qu’il avait commerce
ordinairement avec les anges et avec les saints. Ce qui ne l’empêchait pas
d’être très réaliste et très concret : c’est très russe, cela, d’être
relié à la fois à Dieu-Père et à la Terre-Mère. Simultanément, il s’était
totalement intégré à sa patrie d’adoption, la France.
Je
parlais de génie : le sien était multiforme. Il avait en commun avec
Maxime le génie des mathématiques – et tous deux s’amusaient à se lancer des
défis. Le génie des langues. Le génie de la philosophie. Pour ce qui nous
concerne, le génie de la liturgie, le génie de l’icône, le génie de la
théologie. Ce qui, en résumé, le caractérisait le mieux, c’était l’amour ardent
de la Tradition : la Tradition vivante et vivifiante, non la tradition
sclérosée et sclérosante. La Tradition dont, enseignait-il, l’ennemi mortel est
l’habitude, le conformisme, la routine. Il faut savoir, en pleine conscience et
pour le bon motif, transgresser les règles. Et savoir que la miséricorde
surpasse nécessairement la justice. Nul mieux que le père Lev Gillet (celui qui
signait « Un moine de l’Eglise d’Orient ») n’a mieux décrit Eugraph
Kovalevsky. Parlant de son art d’iconographe il écrit : « Un
mouvement violent, un impétueux élan vital emportait les personnages. Et ici
l’art d’Eugraph rejoignait la voie spirituelle de l’artiste lui-même. Car sa
spiritualité était un envol. Il avait, dans ses meilleurs moments, une sorte de
légèreté divine, quelque chose de lumineux et d’aérien. La grâce abolissait la
pesanteur ».
Adolescent,
Eugraph avait été tenté par la vie monastique, et il avait fait un stage, si
l’on peut dire, de quelques mois dans un monastère. A la fin, l’archimandrite
l’interroge : « Que préfères-tu ? Servir Dieu et être servi par
les hommes ? ou bien servir les hommes et être servi par Dieu ? »
- « Servir les hommes et être servi par Dieu », répond Eugraph.
« Alors, tu n’es pas fait pour nous », conclut l’archimandrite,
« retourne dans le monde ». Eh bien, on peut dire que ç’a été la
règle de vie d’Eugraph Kovalevsky : embaucher Dieu pour le mettre au
service des hommes !
J’ai dit
que d’emblée Eugraph avait « senti » l’âme orthodoxe de la sainte
France – évangélisée, aimait-il à répéter, mille ans avant la sainte Russie. Et
cette âme, où va-t-il la chercher ? auprès des saints locaux. Il multiplie
les visites aux saints locaux, c’est-à-dire les pèlerinages. « Sans les
saints locaux, sans les lieux saints, » écrit-il, « je ne pouvais
respirer. Ils m’étaient aussi nécessaires que l’air et le soleil. »
La plus
déterminante de ces rencontres est celle sainte Radegonde. On sait que le
tombeau de sainte Radegonde, dans l’église qui lui est dédiée à Poitiers, est
surélevé et supporté par trois piliers entre lesquels on passe courbé. Ce que
fait Eugraph. Et alors il a une extase. Une vision au cours de laquelle la
sainte lui dévoile la mission qu’il doit remplir, avec tous ses détails, y
compris les terribles obstacles qui lui seront opposés et les attaques
venimeusement « fraternelles » dont il sera la victime … Il sort et,
attablé dans un café en face de la basilique, il couche sur le papier la
révélation qui lui a été faite. Il remplit des pages et des pages…Elles ont
longtemps été perdues ; il semblerait qu’elles aient été retrouvées il y a
peu.
Je n’écris pas la vie d’Eugraph Kovalevsky, il y faudrait des heures (et Yvonne
Winnaert[4] l’a
fait infiniment mieux : La Divine Contradiction, en 2 volumes). Ce
qui suit sera donc en style télégraphique :
1925 :
constitution par Eugraph Kovalevsky et cinq autres jeunes russes de la
« Confrérie Saint-Photius » dans le but de « travailler à
l’indépendance et à l’universalité de l’Orthodoxie ». Elle est partagée en
plusieurs « provinces » dont une, la « Province
Saint-Irénée », présidée par lui-même, est consacrée à l’Occident.
1936 : première
rencontre d’Eugraph Kovalevsky avec Mgr Winnaert[5].
Sur la
documentation fournie par la Confrérie Saint-Photius,
16 juin 1936 : oukase
(décret) du métropolite (et futur patriarche) Serge de Moscou instituant l’EGLISE ORTHODOXE OCCIDENTALE.
Décembre 1936 : Mgr
Winnaert est reçu dans la communion de l’Eglise orthodoxie.
7 février 1937 (fête de
la Sainte Rencontre reportée) :
Mgr Winnaert reçoit sa communauté dans la communion de l’Eglise orthodoxe.
3 mars 1937 : Mgr
Winnaert naît au ciel.
7 mars 1937 : Eugraph
Kovalevsky, ordonné prêtre la veille (à la demande de Mgr Winnaert) célèbre sa
première liturgie, celle des funérailles de Mgr Winnaert, dont il prend la
suite.
mai 1940- octobre 1943 : captivité
du père Eugraph.
L’Eglise
est réduite à … trois femmes. Tout est à reconstruire !
15 novembre 1944 : inauguration
de « l’Institut français de
théologie Saint Denys l’Aréopagite ».
3 février 1945 : publication
au Journal Officiel de la déclaration de « l’Association
cultuelle de la paroisse Saint-Irénée de l’Eglise catholique orthodoxe
occidentale de France ».
1er mai
1945 : première célébration de la liturgie (restaurée) « selon l’ancien rite des
Gaules ».
1948 : déclaration
de l’« Union des Associations
cultuelles orthodoxes françaises. »
23 novembre 1957 : première
rencontre du père Eugraph Kovalevsky avec l’archevêque Jean de Bruxelles et
d’Europe occidentale pour l’Eglise russe hors frontières (ROCOR), futur saint Jean de San Francisco.
11 novembre 1959 : sur son
rapport, l’archevêque est chargé « de l’organisation de la vie ecclésiale
de la communauté orthodoxe française en concordance avec le saints canons de la
tradition de l’Eglise orthodoxe, avec le maintien par elle du rite
occidental ».
8 mai 1960 : l’archevêque
Jean concélèbre, en la cathédrale Saint-Irénée, la divine liturgie selon l’ancien
rite des Gaules (qu’il avait personnellement étudiée avec minutie).
11 novembre 1964 : le
père Eugraph Kovalevsky est sacré
dans la cathédrale de San Francisco (dont l’archevêque Jean avait été nommé
archevêque en mai). Il reçoit deux noms d’évêque : Jean (en l’honneur de saint Jean de Cronstadt, tout récemment
canonisé[6]) et Nectaire (en l’honneur de saint
Nectaire d’Egine[7] - dans
l’usage, on ne retiendra que le premier des deux. Il est nommé évêque de
Saint-Denis (le diocèse catholique romain du même titre n’existait pas encore).
En cette occasion, l’archevêque Jean a ces paroles mémorables : « Tu
as fait la mission selon les paroles : Allez, enseignez toutes les
nations. Le peuple français est dans la joie, mais tu rencontreras des
difficultés car la haine est grande […] Aujourd’hui, c’est saint Martin, fête
de toute la France. Irénée est ton protecteur par la sûreté de la doctrine. Tu
es entouré de saint Jean de Cronstadt, de saint Nectaire d’Egine, mais
souviens-toi aussi du métropolite Antoine, ton parent[8], à
l’âme universelle, et fait ce qu’il ferait à ta place.
2 novembre 1966 : naissance
au ciel de l’archevêque Jean.
30 janvier 1970 : naissance au ciel de l’évêque Jean de
Saint-Denis en la fête des Trois Saints Docteurs de l’Eglise, Basile le Grand,
Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze [9], un vendredi à 3 heures précises de l’après-midi,
en la trente-troisième année de son sacerdoce.
11 juin 1974 : sacre du père Gilles Bertrand-Hardy, ancien vicaire
général de Mgr Jean, sous le titre d’évêque Germain
de Saint-Denis.
31 janvier 2016 : sacre du père Jean-Louis Guillaud, vicaire épiscopal
de Mgr Germain, sous le titre d’évêque Benoît.
2 février 2020 : canonisation de Mgr Winnaert (archimandrite Irénée)
et de Mgr Jean sous les titres respectifs de saint
Irénée le Nouveau et saint
Jean de Saint-Denis. Célébrés le premier le 2 février et le
second le 31 janvier.
Et maintenant je laisse la
parole à saint Jean de Saint-Denis, elle est bien plus éloquente que la mienne.
Archiprêtre JF.V.
Sous le règne de
l'empereur Alexis Comnène (1081-1118), une querelle vint à diviser à
Constantinople les hommes instruits dans les choses de la foi et zélés pour la
vertu, au sujet des trois saints hiérarques et Pères de l'Eglise : Basile le
Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome. Les uns disaient préférer
saint Basile aux deux autres, parce qu’il a su expliquer les mystères de la
nature comme aucun autre et il s'est élevé au rang des anges par ses vertus.
Organisateur du monachisme, chef de l'Eglise entière pour lutter contre
l'hérésie, pasteur austère et exigeant quant à la pureté des mœurs, il n'y
avait en lui rien de bas ni de terrestre. C'est pourquoi il était,
disaient-ils, supérieur à saint Chrysostome qui, par nature, était plus
facilement porté à pardonner aux pécheurs.
D'autres, prenant le
parti de l'illustre archevêque de Constantinople, rétorquaient que saint
Chrysostome n'avait été en rien moins zélé que saint Basile pour combattre les
vices, porter les pécheurs au repentir et élever tout le peuple à la perfection
évangélique. Insurpassable par son éloquence, ce pasteur à la « bouche d'or » a
arrosé l'Eglise d'un véritable fleuve de discours, dans lesquels il a
interprété la parole de Dieu et a montré comment l'appliquer dans la vie
courante, avec une maîtrise supérieure aux deux autres saints docteurs.
Un troisième groupe
soutenait que saint Grégoire le Théologien leur était supérieur, à cause de la
majesté, de la pureté et de la profondeur de son langage. Maîtrisant en
souverain toute la sagesse et toute l'éloquence helléniques, il avait atteint,
disaient-ils, un tel degré dans la contemplation de Dieu que personne comme lui
n'a su exprimer si parfaitement le dogme de la Sainte Trinité.
Chacun défendant
ainsi l'un des Pères contre les deux autres, la querelle gagna bientôt tout le
peuple chrétien de la capitale et, loin de favoriser la dévotion pour les
Saints, il n'en sortait que troubles, discordes et disputes sans fin entre les
trois partis. C'est alors qu'une nuit les trois saints hiérarques apparurent en
songe à saint Jean Mauropos, métropolite d'Eucheita, d'abord séparément puis
tous les trois ensemble. Et, d'une seule voix, ils lui dirent :
« Comme tu le vois, nous sommes tous
les trois auprès de Dieu et aucune discorde ou rivalité ne nous séparent.
Chacun d'entre nous, selon les circonstances et selon l'inspiration qu'il avait
reçue du Saint-Esprit, a écrit et enseigné ce qui convenait pour le salut des
hommes. Il n'y a ni premier, ni second, ni troisième entre nous ; et si tu
invoques l'un de nous aussitôt les deux autres sont présents avec lui. Aussi
ordonne à ceux qui se disputent de ne pas créer de divisions dans l'Eglise à
cause de nous, car lorsque nous étions en vie tous nos efforts ont été
consacrés à rétablir l'unité et la concorde dans le monde. Puis réunis en une
fête nos trois mémoires et composes-en l’office en y insérant les hymnes
dédiées à chacun d'entre nous, selon l'art et la science que Dieu t'a donnés,
et transmets-le aux chrétiens en leur ordonnant de le célébrer chaque année.
S'ils nous honorent ainsi, comme étant un auprès de Dieu et en Dieu, nous leur
promettions d'intercéder dans notre commune prière pour leur salut ».
Sur ces mots, les
saints furent enlevés au ciel dans une lumière infinie, en s'adressant l'un à
l'autre par leurs noms.
Saint Jean rassembla
alors sans retard le peuple et lui communiqua cette révélation. Comme il était
respecté de tous pour sa vertu et admiré pour la force de son éloquence, les
trois partis firent la paix et tout le monde l'exhorta à se mettre sans retard
à la composition de l'office de la fête commune ; il choisit de consacrer
le trentième jour de janvier à cette célébration.
Les trois
hiérarques, trinité terrestre, distincts par leurs personnes mais unis par la
grâce de Dieu, nous ont enseigné, tant par leurs écrits que par leur vie, à
adorer et à glorifier la Sainte Trinité, le Dieu unique en trois Personnes. Ces
trois luminaires de l'Eglise ont répandu par toute la terre la lumière de la
vraie foi, au mépris des dangers et des persécutions, et ils nous ont laissé, à
nous leurs descendants, ce saint héritage par lequel nous pouvons atteindre
aussi la béatitude suprême et la vie éternelle en présence de Dieu, avec tous les
saints.
En clôturant le mois
de janvier par la fête commune des trois grands hiérarques, l'Eglise récapitule
en quelque sorte la mémoire de tous les saints qui ont témoigné de la foi
orthodoxe par leurs écrits et par leur vie. Avec cette fête, c'est tout le
ministère d'enseignement, d'illumination de l'intelligence et des cœurs des
fidèles par la parole, que nous honorons. La Fête des trois hiérarques est donc
en fait la commémoration de tous les Pères de l'Eglise, de tous ces modèles de
la perfection évangélique que le Saint-Esprit a suscité d'époque en époque et
de lieu en lieu, pour être de nouveaux prophètes et de nouveaux apôtres, les
guides des âmes vers le ciel, les consolateurs du peuple et des colonnes de
prière incandescentes qui soutiennent l'Eglise et la confirment dans la vérité.
Nouveau prophète et
nouvel apôtre, tel fut l’évêque Jean de Saint-Denis de sainte mémoire, premier
évêque de l’Eglise orthodoxe de France, égal par son génie théologique à ces
immenses Pères. La Providence voulut par un signe manifeste l’associer à eux,
puisqu’il naquit au ciel le 30 janvier 1970 à trois heures de l’après-midi.
Aussi notre Eglise célèbre-t-elle le même jour, non pas trois, mais quatre
saints docteurs.