jeudi 1 septembre 2011

Aphorismes spirituels (suite 9)

Que va faire l’Homme chargé du péché ?


L’Homme est appelé à la royauté : elle se change en possession ;
Il est appelé à la béatitude : elle se change en jouissance ;
Il est appelé à la gloire : elle se change en domination.
Le péché a détourné ces tensions de leur finalité : Dieu.


Premier aspect du péché : l’oubli de Dieu ;
Second aspect du péché : le parasitage de la création par l’esprit démoniaque.

L’Homme va donc tâtonner pour retrouver l’image de Dieu dans la profondeur de son être, et cheminer vers la ressemblance, qui est la pénétration de l’image par les énergies divines.

L’Homme s’exerce comme tête de l’univers et aussi comme initiateur de l’univers, comme sacralisateur de l’univers, comme principe serviteur de l’univers, pour épanouir la vie.

L’univers va se mettre à l’image de l’Homme : c’est tout le domaine du sacré, de l’Eglise comme paradis nouveau, pour préparer la vie avec Dieu qui est un mariage.


L’Homme doit servir l’univers pour en faire l’épouse de Dieu.










mercredi 31 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 8)

L’Homme (suite)







Le péché a éloigné l’Homme de Dieu et lui a rendu la nature hostile.

Dès lors le chemin humain suit deux mouvements :
- retrouver la ressemblance ;
- retrouver la concordance avec la nature.


Dieu veut que nous connaissions ses pensées et il nous les révèle.
Nous pouvons ne pas les suivre mais, si nous les suivons, nous devenons capables d’être fils de Dieu.

Même l’Homme abouti (celui du 6e jour) n’est pas achevé. Il est à l’image, il lui est proposé de devenir à la ressemblance.

L’Homme à la fois est dans le temps et est éternel. Il est en corrélation avec l’univers et l’univers est en corrélation avec l’Homme.


Le Christ est à la fois inscrit dans le temps et dans l’espace, et l’Adam pré-éternel avant le temps.










Aphorismes spirituels (suite 7)

L’Homme (suite)







Le péché a éloigné l’Homme de Dieu et lui a rendu la nature hostile.


Dès lors le chemin humain suit deux mouvements :
- retrouver la ressemblance ;
- retrouver la concordance avec la nature.

Dieu veut que nous connaissions ses pensées et il nous les révèle.
Nous pouvons ne pas les suivre mais, si nous les suivons ; nous devenons capables d’être fils de Dieu.

Même l’Homme abouti (celui du 6e jour) n’est pas achevé. Il est à l’image, il lui est proposé de devenir à la ressemblance.

L’Homme à la fois est dans le temps et est éternel. Il est en corrélation avec l’univers et l’univers est en corrélation avec l’Homme.


Le Christ est à la fois, inscrit dans le temps et dans l’espace, et l’Adam pré-éternel avant le temps.










mardi 30 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 6)

Qu’est-ce que l’Homme vivant ?



L’Homme est la synthèse du visible et de l’invisible, de l’esprit et de la poussière de la terre, il est consubstantiel au ciel et à a terre, à l’esprit et à la matière.

Il résume aussi les règnes de l’univers : monde angélique, animal, végétal, minéral. En ce sens il résume l’univers, il est microcosme.

L’Homme a une double vocation par rapport au monde cosmique :
- l’harmoniser, le résumer, le synthétiser ;
- libérer ses éléments, les harmoniser dans la liberté.










lundi 29 août 2011

Pharisaïsme

Evêque Jean de Saint-Denis, Le Verbe incarné¸ Paris, Patrimoine orthodoxe, 1985, pp. 170-171




Dans une religion légaliste et moraliste, du style de celle des pharisiens dont la sagesse et la vertu furent souvent très grandes, il y a des positions parce que Dieu n’est pas intérieur à nous. Dieu est au ciel et moi je suis ici ou là sur terre. Entre ces deux positions supposées, j’établis toute une relation ; c’est la qualité ou l’intensité de cette relation que je dirai être « vertu » ou « bénédiction de Dieu » ou « récompense » ou « châtiment ». Déjà les amis de Job ont développé ces idées de façon sublime… mais le Très-Haut ne les approuve pas !

Car si Lui, Dieu, ou moi, sa créature, ne sommes pas conformes à ce que suppose ma religion, alors ma vertu ne vaut rien et ce que j’ai cru être la grâce de Dieu n’est qu’illusion.

C’est pourquoi les pharisiens refusent toute surprise, tout ce qui n’est pas prévu, codifié par la Loi, tandis que les véritables adorateurs de Dieu sont toujours surpris par Lui et s’en réjouissent ; ils sont reconnaissants aux êtres ou aux circonstances qui les surprennent et dérangent leurs habitudes de pensée ou d’action, détruisent leur réputation et même leur existence ici-bas.

Rappelez-vous la définition de la « joie parfaite » chez saint François d’Assise (Fioretti, chapitre VIII), qui ne veut être qu’un commentaire de saint Paul : « Je ne me glorifierai en rien, sauf en la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ » (Galates 6, 14) – croix qui est un scandale pour le pharisien, attaché à garder sa « situation ».

dimanche 28 août 2011

La déification de l'Homme



 

Tous les orthodoxes et les amis de l’Orthodoxie connaissent le chef-d’œuvre insurpassé de Vladimir Lossky Essai sur la théologie mystique de l’Eglise d’Orient, paru pour la première fois en 1944, maintes fois réédité depuis, et en dernier lieu en 2005 par les éditions du Cerf dans une nouvelle présentation.

Il faut y ajouter un autre ouvrage qui n’a pas connu le même retentissement lors de sa première parution en 1970 et que les éditions du Cerf viennent également de rééditer en mai dernier dans une nouvelle présentation.

Cet ouvrage est également un chef-d’œuvre, qui traite d’une manière admirable ce qui, aux yeux de l’Orthodoxie, est la substance même du dessein divin à l’égard de l’homme et ensuite du monde : Dieu s’est fait Homme pour que l’Homme devienne Dieu.

Bien que Vladimir Lossky ait, dans son Essai¸ traité de la question avec sa précision coutumière, le thème n’avait pas particulièrement frappé les esprits occidentaux. Le cardinal Daniélou, dans sa préface de 1970 que reproduit la présente édition, décrit l’émerveillement que produisit en lui la lecture des travaux de Myrrha Lot-Borodine consacrés à la question de la déification. Il écrit :  "La lecture de cet ouvrage fut pour moi décisive. Il cristallise quelque chose que je cherchais, une vision de l'homme transfiguré par les énergies divines." Et il ajoute : "Ce qui fait la valeur exceptionnelle de l'œuvre de Madame Lot-Borodine, c'est qu'elle a retrouvé l'expression vivante de la mystique byzantine et qu'elle a su la faire percevoir."

C’est le recueil de ces travaux que présente l’édition de 2011 comme celle de 1970. Depuis lors, la notion de déification a fait son chemin dans le monde catholique romain. Elle est souvent présente dans les écrits du cardinal Daniélou sous le terme plus soft de « divinisation ». Surtout, elle a fait l’objet de la thèse de théologie du père François Brune Pour que l’homme devienne Dieu publiée en 1983. Ce qui donne à la réédition des travaux de Myrrha Lot-Borodine un caractère d’actualité.

Qui était Myrrha Lot-Borodine ? Une théologienne d’origine russe, épouse du grand médiéviste Ferdinand Lot, et qui a partagé ses recherches entre la littérature du Moyen-Age, et tout particulièrement les romans du cycle arthurien et du cycle du Graal (sa thèse de doctorat porta sur La femme dans l'œuvre de Chrétien de Troyes ) et la théologie orthodoxe, entre autres la pensée de Nicolas Cabasilas.

Qu’un ou une spécialiste de la théologie orthodoxe s’intéresse activement à la littérature médiévale n’est pas un cas unique, comme le prouve, entre autres, la thèse de doctorat (posthume, hélas) de Vladimir Lossky Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart (1960) - Vladimir Lossky que passionnaient aussi la Table Ronde et la quête du Graal. Mais il faut bien avouer que ces cas sont rarissimes.

Dans ses essais Myrrha Lot-Borodine traite de la déification avec grande précision et à la grande manière universitaire, c’est-à-dire avec abondance de citations, en particulier, fait notable, de saint Maxime le Confesseur ; mais aussi, comme le note le cardinal Daniélou, avec un lyrisme presque mystique et d’une grande beauté d’expression.

Pas plus que de Vladimir Lossky on ne peut faire l’économie de Myrrha Lot-Borodine !















vendredi 26 août 2011

Les Leçons de Lyon


Les « Leçons de Lyon aux élus coëns » sont le titre donné par le regretté Robert Amadou à un document mis au jour et publié par lui en 1999 dans un état beaucoup plus complet que les  "Conférences des Elus Cohens de Lyon" publiées par Antoine Faivre en 1975, lesquelles, quoique imparfaites, ont néanmoins eu l’avantage d’être seules accessibles aux hommes de désir durant près d’un quart de siècle.

Ces « Leçons de Lyon », Catherine Amadou les publie de nouveau aujourd’hui dans une édition « revue et corrigée ». Comparaison rapide faite, les corrections ne portent que sur des points de détail et n’affectent évidemment pas le texte des « Leçons », non plus que ceux, dus à Robert Amadou, de la « Préface » (pp. 13 à 71) et de l’ « Introduction » (pp. 73 à 200). La seule différence flagrante est celle de la couverture qui, indépendamment des mentions, légèrement mises à jour, se présente en caractères verts sur fond blanc au lieu de caractères blancs sur fond vert de la première édition.

Pourquoi la lecture et la méditation des « Leçons de Lyon » sont-elles indispensables, et pour les martinistes et pour les maçons rectifiés ?

Parce que, durant ces années 1774-1776 (années de la création du Régime rectifié), en l’absence de Martines de Pasqually,  due à son départ d’abord pour Saint-Domingue, puis pour le ciel, ses disciples les plus fervents se sont ingéniés à percer les obscurités, pour ne pas dire les énigmes, de sa doctrine et, ce qui n’est pas le moins important, à ajuster les enseignements du Maître à ceux de la Sainte Eglise catholique romaine dont ils étaient tous, Magistro volente¸ les disciples – au point que les réformés, comme Hauterive, avaient dû abjurer et se convertir au catholicisme.

Dans cette lignée, les « Leçons de Lyon » nous présentent le texte d’un martinésisme christianisé. D’un martinésisme, qui au lieu d’être clos et renfermé sur soi-même comme celui qui résulte du Traité sur la réintégration, est, parce que chrétien, dynamique et ouvert sur des perspectives infinies.

C’est pourquoi Robert Amadou conseillait à tous ceux qui portaient au martinésisme un intérêt autre que textuel et historiographique, de partir, non du Traité (tout en le connaissant), mais des Leçons de Lyon.

Autre importante considération. Indépendamment des excellents travaux de Serge Caillet qui, tant dans ses publications que dans le cadre de son Institut Eléazar, œuvre comme un martinésien de stricte observance, les meilleures et plus profondes exégèses qui ont été produites au sujet du martinésisme sont celles qu’a commises Robert Amadou, à savoir :

- l’Introduction à son édition (« première édition authentique d’après le manuscrit de Louis-Claude de Saint-Martin ») publiée par la Diffusion rosicrucienne (Le Tremblay, 1995) ;

- les Préface et Introduction aux Leçons de Lyon.

On n’a jamais rien écrit de plus pertinent.

Aussi mets-je en fait qu’un maçon rectifié ou un martiniste qui ne les a pas lues et méditées n’est ni martiniste ni maçon rectifié, sauf en figure.