jeudi 1 mai 2014

Beethoven par Artur Rubinstein (2)

ENCORE RUBINSTEIN !





Je viens d'écouter, cette fois sur TouTube, une version de plus, la 4e, du concerto l'Empereur par Artur Rubinstein, de nouveau en 1975, donc toujours à 88 ans.

YouTube n'est pas ce qu'il y a de mieux pour le rendu sonore, mais il y a les prises de vue...

C'était un concert avec l'orchestre symphonique de Jérusalem, orchestre tout à fait convenable, dirigé avec beaucoup de véhémence par Alexandre Schneider.

Ce qui était fascinant, c'était la face de Rubinstein et ses mains.

Rubinstein, tel un vieux sachem, complètement habité par la musique, quasiment possédé et pourtant totalement lucide (ses regards de côté vers l'orchestre pour vérifier que l'ensemble tombait juste).

Et ses mains... Mains de vieillard, mais animées d'une vie propre, d'une agilité, d'une vélocité... J'ai toujours été fasciné (pour avoir fait jadis du piano) par les mains d'un grand pianiste : ce sont des entités autonomes, douées, je le répète, d'une vie propre, et aussi d'une mémoire à elles qui ne passe plus par le cerveau. C'est un phénomène assez stupéfiant.

Quant à l'interprétation, elle ressemblait comme une soeur à celle de la même année dont j'ai déjà parlé, toutes choses égales d'ailleurs, en particulier compte tenu de la différence d'un enregistrement sur le vif et d'un enregistrement en studio. Il m'a semblé repérer quelques fausses notes. Mais cela m'a rappelé la réflexion d'un ami pianiste alors que nous assistions à une exécution par "Rubi" du 2e de Brahms : "Quel filou ! toutes ses fausses notes sonnent juste !".

Eh oui, c'était un des miracles de Rubinstein, cet homme-musique, comme auraient dit les Indiens.

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