Le métropolite
Hilarion de Volokolamsk, Président du Département des relations ecclésiastiques
extérieures parle des causes et des possibles conséquences de la montée de la
christianophobie en Europe, de la tendance au rejet de la morale
traditionnelle, de l’identité de la Russie, du film Le
Chef d’orchestre et du sens de la
vie dans une interview recueillie par Olga Lipitch, de l’agence « RIA
Novosti » tandis que l’Église traverse une période difficile.
L’interdiction de porter une croix sur son lieu
de travail en Grande-Bretagne est perçue par de nombreux chrétiens comme un
exemple témoignage criant de la montée de la christianophobie en Europe ces
dernières années. Les citoyens britanniques licenciés pour port de symbole
religieux ont porté plainte devant le Tribunal de Strabsourg. Où en est-on
actuellement et que pensez-vous de cette situation ?
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La position du gouvernement britannique, qui consiste à justifier
l’interdiction de porter une croix sur son lieu de travail, est exposée dans un
document adressé à la Cour européenne des droits de l’homme. Ce document a été
rédigé en réponse à la plainte de plusieurs citoyens britanniques auxquels le
port de la port a été refusé à différentes périodes. Cela concerne en premier
lieu la fameuse Nadia Eveida, dont le cas a connu une certaine résonance :
il y a quelques années, elle a perdu son emploi au sein de la compagnie aérienne
« British Airways » pour avoir refusé de retirer la croix de baptême
qu’elle portait sur son uniforme. Puis une infirmière, Shirley Chaplin, qui a
été licenciée après 30 années de service hospitalier pour port de la croix. Et
plusieurs autres fonctionnaires ayant refusé d’enregistrer des unions
homosexuelles à titre de mariage.
Ce document, dont nous ignorons le contenu,
évoque, si l’on en croit les médias, le droit des employeurs à interdire le
port de la croix. Les juristes anglais défendent leur position en citant un
certain nombre de points du droit en usage en Grande-Bretagne, ainsi que des
arguments religieux, comme quoi, par exemple, le port de la croix ne serait pas
obligatoire pour les chrétiens.
L’archevêque de Canterbury, R. Williams
s’est impliqué dans le débat en disant que la croix était devenue pour beaucoup
aujourd’hui un simple bijou. Lord Carey, son prédécesseur, a exprimé son
désaccord avec cette position.
Dans l’ensemble, la question fait
aujourd’hui débat en Grande-Bretagne. Mais l’essentiel, à mon avis, est la
question telle qu’elle se pose : l’employeur peut interdire le port de
symboles religieux à ses employés, en particulier le port de la croix. Je pense
qu’elle témoigne du sérieux déclin moral et du rejet conscient des racines chrétiennes
de la Grande-Bretagne au sein de la classe politique anglaise.
A mon avis, le seul parallèle que l’on peut
établir, et qui vient tout naturellement à l’esprit, est la situation de
l’Union Soviétique où le port de la croix était interdit, où on arrachait la
croix si on la remarquait. Lorsque j’allais à l’école, je portais une croix et
je me souviens que l’institutrice, ayant remarqué la chaînette, l’a tirée et
arrachée… Si l’Angleterre se met à ressembler à l’Union soviétique en
établissant le diktat du sécularisme militant, on ne peut pas dire que ce soit
la comparaison la plus avantageuse pour un pays qui se dit démocratique.
A votre avis, pourquoi enregistre-t-on de plus
en plus de cas semblables ces dernières années ?
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Il me semble que dans beaucoup de pays occidentaux, et en Grande-Bretagne en
particulier, s’est développée une manie du politiquement correct qui s’aggrave
à la vitesse d’une psychose maniaco-dépressive. Le politiquement correct
consiste à dire : pour rien au monde, nous chrétiens, ou nous, citoyens
d’un pays occidental, ne devons vexer les musulmans, les juifs, les hindous ou
les représentants de toute autre religion. Et pour ne pas provoquer de conflits
religieux, on propose la solution suivante : écartons la religion de la
sphère publique, éliminons les symboles religieux de la vie sociale ;
alors la paix et l’amour entre les confessions régneront soit-disant.
Nous savons pourtant bien que les symboles
religieux d’une confession, dans la majorité des cas, n’offusquent nullement
les représentants d’une autre confession, au contraire, ils suscitent leur
compréhension. En fait, les symboles religieux n’irritent que les athées et les
tenants d’une idéologie laïcarde. Dans les rangs de ceux qui se battent contre
les croix, on voit justement avant tout des athées militants.
Peut-on dire qu’un lobby de politiciens
soutenant activement la légalisation des unions homosexuelles et l’euthanasie,
c’est-à-dire la levée des interdits qui ont régi la société durant des siècles
s’est formé et agit dans les pays européens ? Y aurait-il une sorte de
complot, non seulement anti-chrétien, mais plus généralement dirigé contre les
normes de toutes les religions traditionnelles ?
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De fait, le christianisme, la croix et les autres symboles chrétiens font à ces
gens l’effet d’un chiffon rouge agité devant un taureau. Rien d’étonnant à ce
que ces symboles suscitent leur irritation : la position du christianisme
est très claire sur toutes ces questions.
Nous l’avons souvent dit, dans certaines
églises chrétiennes, et en particulier dans l’Église d’Angleterre, les
représentations traditionnelles sur les normes morales sont de plus en plus
floues. La doctrine morale telle qu’elle s’exprime dans l’Écriture Sainte, le
Nouveau Testament, les Évangiles, les épîtres apostoliques, les œuvres des
Pères de l’Église, est remplacée par les normes libérales, peu à peu
incorporées à la doctrine morale de certaines églises, les obligeant à modifier
leurs postulats éthiques pour satisfaire aux standards laïcs contemporains.
Je m’en souviens très bien, car j’ai suivi
des études en Grande-Bretagne de 1993 à 1995. En deux ans, j’ai pu voir de mes
yeux comment la société anglaise et les médias s’enfonçaient un peu plus dans
le gouffre du sécularisme.
Je me souviens d’une question posée pendant
une émission de télévision (« Hard Talk », il me semble) :
« Les prêtres doivent-ils nécessairement croire en Dieu ? »
C’était d’ailleurs le titre de l’émission. Le sujet s’inspirait du cas
d’un prêtre, Antony Freeman. Il venait d’écrire un livre dans lequel il
démontrait que Dieu n’existait pas en tant qu’être personnel, que Dieu était
une notion inventée par les gens en vue de leur perfectionnement moral. Lorsque
ce livre avait été examiné par les autorités ecclésiastiques, le châtiment
infligé à l’auteur avait été le suivant : il avait un an pour réfléchir,
on lui conseillait de revoir sa position. Et pendant un an, il a continué à
agir comme n’importe quel prêtre anglican, il a continué à célébrer sans croire
en Dieu.
Ce genre de phénomènes existait déjà dans
les années 90 en Angleterre. Et le processus n’a fait que s’accentuer.
Quelles perspectives peut-on
envisager ? Ce processus peut-il vraiment déboucher sur des persécutions
violentes contre l’Église dans les décennies à venir, non seulement en Europe,
mais en Russie ? On observe en effet dans notre société une montée des
sympathies anticléricales : de la fameuse danse de ces filles dans l’église
du Christ-Sauveur au scandale autour de l’appartement du Primat en passant par
les lettres de Berezovski au Patriarche, tout cela forme une seule et même
campagne.
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Il faut voir les choses en face, ce n’est pas de l’anticléricalisme, il y a des
gens remontés contre l’Église qui organisent ce genre de campagne dans notre
société comme dans la société occidentale.
Pour en revenir à l’Occident, il me semble
que ce processus ne peut se poursuivre indéfiniment. Au moins pour la simple et
bonne raison qu’il prend une tournure suicidaire pour la société occidentale.
Soit les nations européennes seront éliminées physiquement, soit la direction
de ces pays se reprendra et reviendra sur ses positions.
Pourquoi parler d’élimination
physique ? Parce que l’idéologie athée libérale qui prévaut aujourd’hui
dans beaucoup de pays occidentaux en veut non seulement à la religion, mais
également, et avant tout, à des structures de base de l’existence humaine comme
la famille et les valeurs familiales.
Quel est le résultat de la propagande de
l’homosexualité ? Il y a de plus en plus d’unions homosexuelles,
prétendant au statut de mariages. Il va de soi que ces unions ne laissent pas
de descendants. La destruction de l’idéal familial traditionnel entraîne la
rarification des familles nombreuses. Aujourd’hui, en Occident comme en Russie,
la famille nombreuse est une rareté. Dans la plupart des cas, les familles
nombreuses sont issues du monde musulman, ce sont pas des familles chrétiennes,
ni d’autant moins des familles athées.
Autrement dit, la crise démographique dont
souffrent aujourd’hui les états occidentaux a déjà provoqué une diminuation de
la population. Et elle continuera à diminuer si ces normes libérales forment la
base de la législation, s’imposent à l’opinion publique et sont propagées par
les médias.
Si les hommes d’état comprennent un jour
que cette voie est sans issue et prennent des mesures pour que la situation
change, la tendance peut être inversée. S’ils refusent de le comprendre et
s’obstinent jusqu’au bout, je dirais que l’Empire occidental risque de
connaître la même destinée que de nombreux grands empires qui périrent
principalement à cause de leur désagrégation morale. L’Empire romain, par
exemple.
Quelles sont les conséquences possibles pour la
Russie ? La Russie faisant partiellement partie de l’Europe, toutes ces
tendances, même dans plusieurs années et affaiblies, ne manqueront pas de venir
jusqu’à nous.
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Je pense que la Russie ne doit pas avoir peur de suivre sa propre voie. Depuis
plusieurs siècles, depuis l’époque de Pierre le Grand, nous essayons d’intégrer
la culture occidentale, la société occidentale, la mentalité occidentale. Nous
y parvenons plus ou moins, dans certains domaines nous faisons déjà partie de
la société occidentale. Mais nous avons réussi jusqu’à présent à conserver
notre identité.
Sans entrer en conflit avec l’Occident,
sans nous opposer artificiellement au monde occidental, nous pouvons et nous
devons cependant conserver et développer notre identité culturelle, nationale
et spirituelle. La Russie est un pays dont la population est majoritairement
orthodoxe et où vivent depuis des siècles des représentants d’autres
confessions.
Je pense que tout croyant dans notre pays
doit s’efforcer avant tout de vivre suivant sa foi, suivant les commandements
qu’enseigne son Église ou sa confession religieuse. Afin que l’appartenance à
une confession ne soit pas simplement un fait culturel, mais influence le
quotidien de tout homme.
Si, par exemple, la religion enseigne que
la famille est l’union d’un homme et d’une femme, le croyant doit considérer la
famille sous cet angle. Si la religion enseigne que les couples doivent avoir
autant d’enfants que leur en donne Dieu, et non pas autant qu’ils le planifient
– et c’est ce qu’enseignent aussi bien le christianisme que le judaïsme ou
l’islam, les gens doivent vivre suivant ces commandements.
Nous ne survivrons que pour autant que nous
nous conformerons sérieusement aux commandements moraux de nos traditions religieuses.
Dans les pays musulmans et les régions où
les représentations traditionnelles de la famille dominent, l’augmentation de
la population est régulière. Là où ces représentations ne sont plus en vigueur
ou sont déformées, la population décroît, on observe une crise démographique.
C’est un indice simple et clair.
- Nous faisons porter de grandes responsabilités
aux hommes politiques, aux législateurs. Que peuvent faire encore les chrétiens
ordinaires d’Europe pour sauver de l’extinction la population de souche
du continent? Et quelle aide l’Église orthodoxe russe peut-elle apporter ?
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Nous devons en premier lieu veiller à l’intangibilité des bases de la doctrine
et des fondements de la morale que nous avons hérités du Christ lui-même, des
apôtres, de l’Église primitive et qui ont traversé les siècles au prix du
martyre de beaucoup. Je pense que la force de l’Église orthodoxe réside dans sa
capacité de résistance aux tendances du moment, dans ce qu’elle ne modifie ni
sa doctrine, ni sa morale pour complaire aux normes libérales laïques.
Voilà pour l’Église orthodoxe, disons, en
tant qu’organisation. En ce qui concerne les fidèles, force est de constater un
fait très concret : nos paroissiens sont loin de tous vivre suivant les
commandements du Christ. Et ceux qui se disent orthodoxes sont loin d’être tous
paroissiens de nos églises, de participer à sa vie et à ses sacrements. Allons
plus loin, la doctrine de l’Église est loin de servir à tous de repère dans la
vie quotidienne.
Lorsque nous apprendrons à organiser notre
vie quotidienne suivant les bases morales que prêchent les traditions
religieuses, nous pourrons alors dire que la religion compte sérieusement pour
nous.
( à suivre)
source http://www.mospat.ru/fr/
site officiel du département des affaires ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou
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En France aussi, on nous interdit de porter une croix autour du cou dans certains lieux , dans l'enseignement public : l'année dernière ma fille avait une toute petite croix autour du cou et un professeur lui a demandé de cacher sa croix, mais tout le monde sait que dans l'enseignement publique laïc, ni les élèves ni les professeurs n'ont le droit d'afficher un signe religieux ostentatoire comme ils disent .... Le symbole du Christ en France est devenu indésirable chez la présumée fille aînée de l'Eglise nommée France ....Sylvie Bourcier
RépondreSupprimerJ'ai lu le texte dans son ensemble. Je respecte Hilarion de Volokolamsk, homme cultivé, théologien et artiste de grand talent.
RépondreSupprimerJe m'inscris en total accord avec la première partie de son interview dénonçant la coercition dont fait preuve l'athéisme et sur la tristesse de la déchristianisation européenne.
Malheureusement, la suite n'est pas trop à la hauteur de ce début de texte. Si l'occident se déchristianise, c'est parce que l'Eglise n'a pas su souffler sur les braises. Pourquoi ? Parce qu'elle s'est enfermée dans une conception pharisienne et basique des choses. Ainsi toujours et sempiternellement revenir sur l'homosexualité (dont le Christ n'a jamais parlé !), c'est fatiguant, inepte, discriminatoire et n'apporte rien à la cause chrétienne (que du contraire). Parfois quand je dis que je suis chrétien, la première réaction est :
"Qu'est ce qu'ils t'ont fait les homo ?"
"Heu...rien"
"Ben, si t'as rien contre eux, t'es pas chrétien alors..."
La divinité du Christ, l'espoir de la résurrection, les Evangiles,... les gens ne savent plus ce que c'est ! Par contre pour certains, être chrétien, c'est juste être homophobe. C'est triste.
Si l'on veut parler de famille, qu'on dénonce alors notre culture de l'adultère, là je serais d'accord. Partout, l'adultère est minimisé, banalisé, considéré comme un mal nécessaire, voire valorisé. Là est le véritable danger pour la famille, là est le véritable pêché ! Voilà un fléau que nos chers théologiens pourraient dénoncer. Sans compter les autres démons qui ravagent notre société : marchandisation des hommes et des consciences, manquent de valeurs... Si l'on veut critiquer qu'on le fasse vraiment et qu'on arrête de se crisper sur un problème qui n'en est pas un ! Et non, l'homme ne doit pas se plier aux exigences et aux vues moralisatrices des responsables de leur Eglise, non l'homme ne doit pas adopter une attitude normative. C'est l'inverse qui doit se produire : c'est à l'Eglise d'ouvrir l'homme à la voix de l'Esprit et à l'Amour de Dieu et du prochain... le reste, effectivement, sera donné en surcroît.
Je partage vos vues. Si le peuple, du moins en Occident, s'est détourné des Eglises (quelles qu'elles soient), c'est parce qu'elles n'ont pas su leur parler, non pas le langage qu'il attendait (ça, elles l'ont fait, et surabondamment) mais celui dont il a, consciemment ou inconsciemment, besoin. C'est à dire non pas un langage moral - les écoles de moralité ou d'immoralité, cela ne manque pas, mais c'est circonstanciel - mais le langage de la vie qui est le langage de l'Esprit et de l'Amour. Je reprendrai en modifiant son sens la formule du poète : "la vraie vie est ailleurs". C'est cela que les hommes ont besoin d'entendre, eux que la vie quotidienne dégoûte, voire désespère.
RépondreSupprimerSur l'homosexualité, je serai clair : c'est une erreur de la nature dont on n'est pas responsable car elle est innée et non pas acquise. Ce n'est donc pas un péché. Là où cela devient un péché, c'est quand on la revendique comme un facteur de libération (de quoi, mon Dieu) et qu'on s'en fait gloire.C'est un comportement subversif, donc destructeur. Les Gay Prides me choquent énormément.
Nous verrons bien si avec M. Hollande le mariage homosexuel et l'adoption homosexuelle seront légalisés, comme il l'a annoncé. Pour moi, c'est une perversion. Le PACS existe, et il apporte toutes les garanties juridiques suffisantes. Aller plus loin est une revendication provocatrice. Quant à l'adoption, je plains les enfants qui auront deux pères et pas de mère ou l'inverse : quelle harmonieuse construction de leur personnalité en perspective !
On pourrait discuter à l'envi de l'homosexualité, est-ce une erreur de la nature ou un comportement minoritaire (le chercheur Bruce Bagemihl affirme que des comportements homosexuels animaux ont été observés chez près de 450 espèces animales) ? Est ce inné, acquis suite à un trauma psychologique, choisi sciemment pour x raisons ? Franchement, je n'en sais rien.
SupprimerD'une manière dépassionnée, je remarque que certaines cultures valorisaient l'homosexualité et n'en étaient pas moins des cultures brillantes comme la Grèce antique - je remarque également que certains grands personnages de l'histoire étaient gays et n'en étaient pas moins des individus d'une stature exceptionnelle : Alexandre le Grand, César, Platon, et, dit-on, Richard Coeur de Lion (mais là je flaire un peu la propagande des lobbying gays)...
Par rapport aux revendications, je crois que ce qui libère ces gens, c'est de pouvoir s'afficher et donc s'accepter comme ils sont.
Et certes, je n'aime pas les gays prides, vulgaires et décadentes, mais je déteste tout autant les matchs de foot, la pornographie, la télé réalité, la vulgarité et l'idiocratie ambiante. Je suis également sceptique sur l'équilibre d'un enfant élevé au sein d'un couple gays mais je le suis encore plus pour un enfant issu d'un couple de dépressifs, de chômeurs ou d'alcooliques... Finalement, c'est toute la société qui est malade et ce, sans doute, depuis les débuts de l'Histoire... Je ne vois pas pourquoi doit-on focaliser plus sur cela que sur le reste et surtout est-ce vraiment le rôle de l'Eglise que d'aller voir ce qu'il se passe dans le lit des gens ?
Bien fraternellement,
Je suis fondamentalement d'accord. Je donne sans états d'âme la communion à une personne dont je sais pertinemment qu'il (ou elle) est homosexuel.
RépondreSupprimerEn revanche, je sais le cas d'un prêtre qui, ayant "viré sa cuti", comme on dit, a divorcé pour vivre avec un compagnon - jusque-là rien à dire (formellement) - l'a invité à ses liturgies - toujours rien à dire - mais, aux agapes qui suivaient la liturgie de Noël, l'a pris sur ses genoux. Cela a scandalisé des paroissiens qui du coup ont quitté la paroisse. Et lui de s'en indigner ! Que n'a-t-il lu saint Paul qui avertit de ne pas scandaliser son frère (plusieurs passages dans l'épître aux Romains).
Je connais un autre prêtre qui vivait en couple avec un garçon sans lui dévoiler sa qualité de prêtre. Ce qu'apprenant, le garçon s'est suicidé...D'où scandale, vite étouffé.
Vous allez dire que je me focalise. Pas du tout. Pour moi la pédophilie est un crime (tant pis pour Gide et Montherlant), pas l'homosexualité. N'empêche qu'elle scandalise le commun des mortels, donc des fidèles, surtout en ces temps d'exhibitionnisme.
Que dites-vous de tout ça ?
L'attitude du prêtre prenant son "homme" sur ses genoux est choquante et surtout peu élégante. Aurait-elle été plus élégante si le prêtre aurait pris sa femme sur ses genoux devant l'assemblée...? Le prêtre de par sa fonction se doit à la retenue. Mais c'est vrai que les milieux gays sont fort dans l'exhibition et la provocation, sans doute par compensation à des siècles de condamnation... Je n'aime pas du tout cette attitude mais je la comprends.
RépondreSupprimerNous sommes d'accord (cela devient répétitif !). L'attitude sage est celle que recommande, voire que commande l'apôtre Paul : s'abstenir de tout ce qui peut être occasion de chute (sens de "scandaliser") pour un frère (cf. Romains 14, 13).
SupprimerHypocrisie ? Pas du tout : respect du prochain.
La question est délicate car on peut à ce compte verser dans le conformisme. J'avoue ne l'avoir pas vraiment résolue pour mon compte.
C'est affaire de discernement. Et ne pas perdre de vue, autant qu'on peut, le "bien commun".