Les « Leçons de Lyon aux élus coëns » sont le titre donné par le regretté Robert Amadou à un document mis au jour et publié par lui en 1999 dans un état beaucoup plus complet que les "Conférences des Elus Cohens de Lyon" publiées par Antoine Faivre en 1975, lesquelles, quoique imparfaites, ont néanmoins eu l’avantage d’être seules accessibles aux hommes de désir durant près d’un quart de siècle.
Ces « Leçons de Lyon », Catherine Amadou les publie de nouveau aujourd’hui dans une édition « revue et corrigée ». Comparaison rapide faite, les corrections ne portent que sur des points de détail et n’affectent évidemment pas le texte des « Leçons », non plus que ceux, dus à Robert Amadou, de la « Préface » (pp. 13 à 71) et de l’ « Introduction » (pp. 73 à 200). La seule différence flagrante est celle de la couverture qui, indépendamment des mentions, légèrement mises à jour, se présente en caractères verts sur fond blanc au lieu de caractères blancs sur fond vert de la première édition.
Pourquoi la lecture et la méditation des « Leçons de Lyon » sont-elles indispensables, et pour les martinistes et pour les maçons rectifiés ?
Parce que, durant ces années 1774-1776 (années de la création du Régime rectifié), en l’absence de Martines de Pasqually, due à son départ d’abord pour Saint-Domingue, puis pour le ciel, ses disciples les plus fervents se sont ingéniés à percer les obscurités, pour ne pas dire les énigmes, de sa doctrine et, ce qui n’est pas le moins important, à ajuster les enseignements du Maître à ceux de la Sainte Eglise catholique romaine dont ils étaient tous, Magistro volente¸ les disciples – au point que les réformés, comme Hauterive, avaient dû abjurer et se convertir au catholicisme.
Dans cette lignée, les « Leçons de Lyon » nous présentent le texte d’un martinésisme christianisé. D’un martinésisme, qui au lieu d’être clos et renfermé sur soi-même comme celui qui résulte du Traité sur la réintégration, est, parce que chrétien, dynamique et ouvert sur des perspectives infinies.
C’est pourquoi Robert Amadou conseillait à tous ceux qui portaient au martinésisme un intérêt autre que textuel et historiographique, de partir, non du Traité (tout en le connaissant), mais des Leçons de Lyon.
Autre importante considération. Indépendamment des excellents travaux de Serge Caillet qui, tant dans ses publications que dans le cadre de son Institut Eléazar, œuvre comme un martinésien de stricte observance, les meilleures et plus profondes exégèses qui ont été produites au sujet du martinésisme sont celles qu’a commises Robert Amadou, à savoir :
- l’Introduction à son édition (« première édition authentique d’après le manuscrit de Louis-Claude de Saint-Martin ») publiée par la Diffusion rosicrucienne (Le Tremblay, 1995) ;
- les Préface et Introduction aux Leçons de Lyon.
On n’a jamais rien écrit de plus pertinent.
Aussi mets-je en fait qu’un maçon rectifié ou un martiniste qui ne les a pas lues et méditées n’est ni martiniste ni maçon rectifié, sauf en figure.