La chair, «temple de Dieu» et «membre
du Christ»,
ne saurait sombrer définitivement dans
la mort.
Saint
Irénée, Contre les hérésies, Livre V, chapitre 6, paragraphe 2
6, 2 De là vient qu'il appelle temple de
Dieu l'ouvrage modelé : « Ne savez-vous
pas, dit-il, que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en
vous ? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira. Car le temple
de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes vous-mêmes » (1 Corinthiens 3,
16-17) : de toute évidence, il appelle
le corps un temple en lequel habite l'Esprit. Le Seigneur disait lui aussi
à propos du corps : «Détruisez ce temple,
et en trois jours je le relèverai. » (Jean 2, 21) « Or, note l'Ecriture, il
disait cela de son corps. » (Jean 2, 21) De plus, l'Apôtre sait que nos corps sont non seulement le temple,
mais les membres du Christ, car il dit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les
membres du Christ? Prendrai-je donc les membres du Christ pour en faire les
membres d'une prostituée ? » (1 Corinthiens 6, 15). Ce n'est pas de quelque
autre « homme pneumatique » qu'il dit cela, car celui-ci ne pourrait s'unir à
une courtisane, mais c'est de notre propre corps, autrement dit de notre chair, qu'il parle : le corps persévère-t-il
dans la sainteté et la pureté, il est membre du Christ ; s'unit-il au contraire
à une courtisane, il devient membre de cette courtisane. Et c'est pourquoi
l'Apôtre dit : « Si quelqu'un détruit le
temple de Dieu, Dieu le détruira »(1 Corinthiens 3, 17) Dès lors, prétendre
que le temple de Dieu, en lequel habite l'Esprit du Père, et les membres du
Christ n'ont point part au salut, mais vont à la perdition, comment ne
serait-ce pas le comble du blasphème?
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