VÉRITABLE
SENS DE LA PHRASE :
« LA
CHAIR ET LE SANG NE PEUVENT HÉRITER DU ROYAUME DE DIEU »
(suite
2)
Œuvres
de la chair et fruits de l’Esprit
Saint
Irénée, Contre les hérésies, livre V, chapitre 11, paragraphes 1 & 2
11, 1 Ces œuvres, qu'il nomme charnelles,
Paul a fait connaître quelles elles sont, prévoyant les sophismes des
incrédules et s'expliquant lui-même afin de ne pas laisser de sujet de
recherche à ceux qui scruteraient sa pensée avec incrédulité. Il s'exprime
ainsi dans l'épître aux Galates : « Les
œuvres de la chair sont manifestes : ce sont l'adultère, la fornication,
l'impureté, le libertinage, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, la discorde,
la jalousie, les emportements, les cabales, les dissensions, les factions, les
envies, les beuveries, les orgies et autres choses semblables : je vous
préviens, comme je l'ai déjà fait, que ceux qui commettent de telles actions
n'hériteront pas du royaume de Dieu. »(Galates 5, 19-21) Il proclame ainsi
de façon plus explicite, pour ceux qui veulent l'entendre, ce que signifie la
parole : « La chair et le sang
n'hériteront pas du royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15, 50): car ceux qui commettent ces actions, se conduisant vraiment selon
la chair (Romains 8, 4 ; 2 Corinthiens 10, 2) , ne sauraient vivre pour
Dieu (Romains 6, 10). A l'opposé, il ajoute les actions spirituelles qui
donnent la vie à l'homme, autrement dit la greffe de l'Esprit, en disant : « Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est
la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la
fidélité, la douceur, la tempérance, la chasteté : contre de telles choses il
n'y a pas de loi. »(Galates 5, 22-23) De même donc que celui qui aura
progressé vers le meilleur et produit le fruit de l'Esprit sera sauvé de toute manière à cause de la communion de l'Esprit, de
même celui qui demeure dans les œuvres de la chair que nous avons dites sera
réputé vraiment charnel, puisqu'il ne reçoit pas l'Esprit de Dieu, et il ne
pourra en conséquence hériter du royaume des cieux.
«Les injustes n'hériteront pas du royaume de
Dieu »
L'Apôtre
lui-même en témoigne encore, lorsqu'il dit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que les injustes
n'hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les
impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les
infâmes, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni
les rapaces n'hériteront du royaume de Dieu. Voilà ce que certains d'entre vous
ont été ; mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous
avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et dans l'Esprit de notre
Dieu. » (1 Corinthiens 6, 9-11) Il montre ainsi très clairement ce qui perd
l'homme, à savoir de persévérer à vivre selon la chair (Romains 8, 13), et, à
l'opposé, ce qui sauve l'homme, à savoir — ce sont ses propres termes — « le nom de notre Seigneur Jésus-Christ et
l'Esprit de notre Dieu». 11, 2 De
la sorte, pour avoir ici même énuméré les œuvres de la chair, qui se font en
dehors de l'Esprit et qui donnent la mort, il pourra, en conséquence de ce
qu'il vient de dire, s'écrier à la fin de son épître en manière de résumé : « De même que nous avons porté l'image de ce
qui est terrestre, portons aussi l'image de ce qui est céleste. Car je vous le
déclare, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu »
(1 Corinthiens 15, 49-50). La phrase « De
même que nous avons porté l'image de ce qui est terrestre... » a le même
sens que celle-ci : « Voilà ce que
certains d'entre vous ont été; mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été
sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et
dans l'Esprit de notre Dieu». Quand donc avons-nous porté l'image de ce qui
est terrestre ? Lorsque les œuvres de la chair que nous avons dites
s'accomplissaient en nous. Et quand avons-nous porté l'image de ce qui est
céleste ? Lorsque, dit-il, « vous vous
êtes lavés », en croyant « au nom du
Seigneur » et en recevant son Esprit. Or, en nous lavant de la sorte, nous
nous sommes débarrassés, non de la
substance de notre corps ni de l'image qu'est l'œuvre modelée, mais de notre ancienne vie de vanité. Dans
ces membres donc en lesquels nous périssions du fait que nous accomplissions
les œuvres de la corruption, dans ces
mêmes membres nous sommes vivifiés dès lors que nous accomplissons les
œuvres de l'Esprit.
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