VÉRITABLE
SENS DE LA PHRASE :
« LA
CHAIR ET LE SANG NE PEUVENT HÉRITER DU ROYAUME DE DIEU »
(suite
(5)
Guérisons et résurrections opérées par le
Christ
(extraits)
Saint
Irénée, Contre les hérésies, livre V, chapitre 12, paragraphe 6
et
chapitre 13, paragraphe 2
12, 6 Car l'Artisan de toutes choses, le
Verbe de Dieu, celui-là même qui a modelé l'homme au commencement, ayant trouvé son ouvrage abîmé par le mal,
l'a guéri de toutes les manières possibles, tantôt en restaurant tel ou tel
membre particulier à la manière dont il avait été modelé au commencement,
tantôt en rendant d'un seul coup à l'homme une parfaite santé et intégrité afin de se le préparer en vue de la
résurrection. Et, de vrai, quel motif aurait-il eu de guérir les membres de
chair et de les rétablir dans leur forme première, si ce qu'il guérissait ne
devait pas être sauvé ? Car, si l'avantage ainsi octroyé par lui n'était que
temporaire, il n'accordait pas une bien grande faveur à ceux qu'il guérissait.
Ou encore, comment les hérétiques peuvent-ils dire que la chair ne peut
recevoir de lui la vie, alors qu'elle a reçu de lui la guérison ? Car la vie
s'acquiert par la guérison, et l'incorruptibilité, par la vie. Celui qui donne la guérison donne donc
aussi la vie, et celui qui donne la vie procure aussi l'incorruptibilité à
l'ouvrage par lui modelé.
[…]
13, 1 Vains et vraiment infortunés sont donc
ceux qui ne veulent pas voir des choses aussi évidentes et aussi claires, mais
fuient la lumière de la vérité, s'étant aveuglés eux-mêmes à l'instar du
malheureux Œdipe. Il arrive que des lutteurs novices, en se mesurant avec
d'autres, saisissent de toutes leurs forces quelque partie du corps de leur
adversaire et qu'ils soient jetés à terre par ce membre qu'ils étreignent ; et,
tandis qu'ils tombent, ils s'imaginent remporter la victoire, parce qu'ils
s'agrippent farouchement à ce membre qu'ils ont saisi d'emblée, alors qu'en
réalité leur chute les couvre de ridicule. Ainsi en va-t-il des hérétiques à
propos de la phrase : « La chair et le
sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. »» En prenant à Paul ces deux vocables, ils n'ont ni perçu la pensée de
l'Apôtre ni cherché à comprendre la portée de ses paroles ; cramponnés à de
simples mots sans plus, ils meurent contre ceux-ci, ruinant, autant qu'il est
en leur pouvoir, toute l'«économie» de Dieu.
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