mardi 16 janvier 2018

Réponse aux assertions de mes ennemis

Réponse aux assertions de mes ennemis

C’est un fait, des ennemis, j’en ai.
Je ne dis pas : des adversaires, qui sont tout autre chose. Avec des adversaires, on peut engager des discussions, des disputationes, vives parfois mais toujours courtoises, où l’on échange des arguments qui n’outrepassent jamais la sphère de la raison. Les désaccords n’entachent pas les relations personnelles.
Les ennemis, au contraire, sont vindicatifs et haineux. Echanger des arguments n’est pas leur méthode. Ils insultent, ils injurient, ils surenchérissent dans l’outrage, et l’outrage ad hominem. Il leur faut salir, vilipender celui qu’ils ont choisi pour victime.
C’est mon sort depuis quelques années. Et cela pourquoi ? Parce que j’ai eu l’audace de ne pas m’incliner devant leur gourou, qui règne sur leur secte, mais au contraire de combattre les théories fausses et dangereuses de ce nouveau prophète. Je dis secte : leur groupuscule en a toutes les caractéristiques. Ils s’érigent en parangon de la maçonnerie rectifiée. C’est à rire ou à pleurer. Leurs manières sont aux antipodes du comportement maçonnique : ils sont dogmatiques, ils sont sectaires, ils multiplient anathèmes et condamnations, personne ne trouve grâce à leurs yeux. C’est un concentré d’orgueil et de haine. Eux qui se revendiquent du christianisme le plus pur et le plus élevé – transcendant, disent-ils – ils s’en révèlent les pires ennemis car aptes à le faire honnir par toute personne équilibrée. Il en va de même pour le Régime rectifié : l’image qu’ils en donnent est tout simplement repoussante.
Ces méchantes gens sont même pires que les inquisiteurs qui instruisaient des procès en bonne et due forme : eux condamnent a priori et sans examen. Ainsi à peine mon éditeur avait-il annoncé sur Facebook le 6 octobre 2017 la parution de mon petit Willermoz que, dans l’heure qui suivit, je ne mens pas, dans l’espace d’une heure, on assista à un déluge d’imprécations de la part d’énergumènes qui n’en avaient pas, et pour cause, lu la première ligne ! L’un d’entre eux a même sans vergogne décrété que j’étais « disqualifié » pour parler du Régime rectifié en général et de Willermoz en particulier ! Disqualifié par qui ? Par leur grand prophète… Quelle dérision ! Le grand Willermoz, je l’étudie depuis plus d’un quart de siècle – bien avant que ledit prophète existât maçonniquement, fût-ce en tant qu’apprenti…Je me suis efforcé avec persévérance de lui élever une statue digne de lui. Et il faut dire qu’à l’époque, ce n’était pas dans l’air du temps. Les quelques auteurs qui avaient parlé de lui, les Alice Joly, les René Le Forestier (lui surtout !), les Paul Naudon, le faisaient avec condescendance, voire dérision. Seul Antoine Faivre s’inscrivit en faux contre cette tendance au dénigrement – mais il n’avait pas encore la notoriété qui est la sienne aujourd’hui.
Maintenant les choses ont changé, et la grandeur singulière de Jean-Baptiste Willermoz est maintenant généralement reconnue. Je ne m’attribue pas le mérite de ce renversement, à Dieu ne plaise, mais j’y ai pris ma part.
Témoin ce petit volume, qui reproduit une conférence que je fis il y a 25 ans à la loge rectifiée de Bruxelles Geoffroy de Saint-Omer, à l’invitation et sous les auspices de Pierre Noël, éminent spécialiste (entre autres) du Régime rectifié, qui se trouvait être alors Grand Prieur du Grand Prieuré de Belgique. C’est d’un commun accord que nous avons pris la décision de reproduire à l’identique, moi mon texte et lui sa préface, sauf quelques infimes ajustements toujours signalés. Et l’approbation de Pierre Noël a pour moi infiniment plus de prix que la désapprobation du prophète grenoblois et de ses sicaires.
Comme ces derniers ont cru juste et bon d’envahir les colonnes d’Amazon pour dire pis que pendre de mon ouvrage, je veux remettre les choses au clair sur un ou deux points.
Il m’est fait reproche de ne rien apporter de neuf. Je n’ai jamais eu cette ambition. Le neuf, je l’apporte ailleurs. J’ai voulu présenter sous une forme accessible et maniable, donc synthétique, l’essentiel de ce qu’il importe de connaître sur « le fondateur du Régime rectifié », à qui tous les membres de ce Régime sont pour toujours redevables, sans laisser de côté les traits qui le font apparaître comme un homme et pas seulement comme une statue.
A cet effet j’ai utilisé toute la documentation existante alors, à commencer par l’ouvrage d’Alice Joly, indispensable en dépit de son ton déplaisant. J’en ai tiré la substantifique moelle.
C’est pourquoi la remarque d’un autre « contributeur », qui fait remarquer que cet ouvrage a été réédité et est maintenant aisément accessible, cette remarque est particulièrement niaise : bon courage aux débutants – car c’est à eux essentiellement que je m’adresse – qui seraient désireux de s’attaquer à cette somme érudite de 329 pages ! Il ne faut pas mélanger les genres !
En revanche, ce qui était neuf à l’époque (et qui l’est moins aujourd’hui, ne serait-ce que parce que j’ai souvent développé ces thèmes), c’est mon exposé en forme de la doctrine rectifiée telle qu’énoncée et fixée par Jean-Baptiste Willermoz.
En résumé, je considère mon petit livre comme un manuel à l’usage des maçons rectifiés, de ceux qui ne le sont pas et des profanes curieux : à tous je pense apporter des éclaircissements incontestables sur cette forme de maçonnerie chrétienne qui, après bien des péripéties, fait aujourd’hui florès et sur celui qui en fut l’architecte inspiré. De ma part, c’est un hommage qu’il m’est bon de lui rendre ;

16 janvier 2018