lundi 28 janvier 2013

Liturgie d'adoration des anges

Sur son blog www.relianceuniverselle.com dont je recommande instamment la visite, mon ami Galahad poursuit depuis quelque temps une étude particulièrement fine, précise et, pour tout dire, inspirée des neuf hiérarchies angéliques. Cela vaut d'y aller voir !

L'idée m'est alors venue, comme par émulation, de publier ici ce que nous a enseigné de son vivant un évêque orthodoxe d'origine russe qui avait commerce avec les anges et les saints. Et voici comment il a vu les choeurs angéliques en adoration devant le Dieu Très-Haut :






                        
 O Anges et Archanges, actualisation lumineuse de la Providence et de ses prédestinations,

            O Principautés, hégémonie des formes idéales et ordonnatrices,
                                    
            O Puissances, réceptacle harmonieux des dons supracélestes
                       
            O Vertus, virilité courageuses et inébranlable de la contemplation,

            O Seigneuries, élévation immatérielle et sans relâche,
                       
            O Trônes, stabilité sublime pénétrée de Lumière incréée,
           
            O Chérubins, masse de connaissance et effusion de la Sagesse prééternelle,
           
            O Séraphins, brasier de l'amour de l'inaccessible Trinité,

            prosternez-vous et adorez-Le en disant :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu tout-puissant,
Celui qui était, qui est, qui vient.


dimanche 27 janvier 2013

sainte Nina, patronne de la Géorgie



dimanche 27 janvier 2013

Sainte Nina ( ou Nino) Egale-aux-Apôtres, illuminatrice de la Géorgie



Mémoire le 14/27 janvier
La Vierge Nina de Cappadoce, était parente du grand martyr Georges, elle était la fille unique d'un couple très honorable et respecté. Son père était un officier de l'armée romaine du nom de Zabulon et sa mère, Sosana était sœur du patriarche de Jérusalem Juvénal.

Quand Nina atteignit l'âge de douze ans, ses parents vendirent tous leurs biens et allèrent à Jérusalem. peu après, son père fut tonsuré moine. Il fit ses adieux à sa famille et partit lau combat spirituel dans le désert du Jourdain.

Après que sa mère soit séparée de son époux, le patriarche de Jérusalem ordonna Sosana diaconesse. Elle laissa sa fille Nina entre les mains d'une vieille femme Sara Niaphor qui l'éleva dans la foi chrétienne et lui raconta des épisodes de la vie du Christ et de Ses souffrances sur terre. Ce fut par Sara que Nina sut comment la Tunique du Christ était arrivée en Géorgie, terre païenne.

Bientôt Nina commença à prier avec ferveur la Mère de Dieu, lui demandant Sa bénédiction pour voyager en Georgie et être digne de vénérer la sainte Tunique qu'elle avait tissée pour Son Fils bien aimé. La Très Sainte Vierge entendit ses prières et apparut en songe à Nina, lui disant: " Va dans ce pays qui me fut donné en apanage et prêche l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Il enverra sur toi Sa grâce et je serai ta protectrice.

Mais la bienheureuse Nina fut écrasée à la pensée d'une aussi grande responsabilité et répondit: " Comment moi, frêle femme, pourrais-je accomplir une si lourde tâche, et comment puis-je être assurée que cette vision est réelle?" En réponse, la Mère de Dieu luii présenta une croix faite de sarments de vigne et dit: " Reçois cette croix comme un bouclier contre les ennemis visibles et invisibles!"

Quand elle se réveilla, Nina tenait cette croix dans ses mains. Elle l'arrosa de ses larmes de joie et la lia avec ses propres cheveux.

Nina raconta cette vision à son oncle le patriarche Juvénal et lui révéla son désir de prêcher l'Evangile en Georgie. Juvénal l'amena près des portes royales, lui imposa les mains et pria ainsi: " O Seigneur, Dieu d'Eternité, je Te supplie pour ma nièce orpheline, accorde que selon Ta volonté, elle puisse aller prêcher et proclamer Ta sainte résurrection. O Christ Dieu, sois son guide, son refuge et son père spirituel. Et ainsi que Tu illuminas les apôtres et tous ceux qui craignaient Ton Nom, illumine la aussi avec Ta sagesse pour qu'elle proclame Ta Bonne Nouvelle."

Quand Nina arriva à Rome, elle rencontra la Princesse Rhipsimia et sa nourrice Gaiana et les baptisa. En ces temps, Dioclétien était empereur de Rome et en gouverneur infame, il persécutait les chrétiens. Dioclétien ( 286-344) tomba amoureux de Rhipsimia et résolut de l'épouser, mais sainte Nina, Gaiana et cinquante autres vierges s'échappèrent en Arménie. Dioclétien furieux, ordonna à ses soldats de les poursuivre et envoya un message à Tiridates, le roi arménien ( 246-344) pour l'avertir.

Le roi Tiridates localisa les femmes et suivant l'exemple de Dioclétien, fut charmé par la beauté de Rhipsimia et résolut lui aussi de l'épouser. Mais Rhipsimia ne consentit point à l'épouser et dans sa rage, le roi la fit torturer à mort avec Gaiana et les cinquante autres vierges.

Sainte Nina, cependant était préparée pour une autre tâche plus grande, et elle parvint à échapper à la persécution du roi Tiridates en se cachant dans un buisson de roses.

Quand elle arriva enfin en Géorgie, sainte Nina fut saluée par un groupe de Pèlerins de Mtskheta près du lac Paravani et elle reçut une bénédiction de Dieu pour prêcher aux païens de cette région.

Avec l'aide de ces nouvelles connaissances, sainte Nina atteignit bientôt la ville d'Urbnisi. Elle y demeura un mois, puis alla à Mtskheta avec un groupe de géorgiens qui faisaient un pèlerinage pour vénérer l'idole païenne Armazi. Là, elle vit avec grande tristesse les géorgiens tremblants devant les idoles. Elle fut très peinée et pria ainsi le Seigneur: " O Seigneur, envoie Ta miséricorde sur cette nation...que toutes les nations Te glorifient, Toi seul, le Dieu Unique et Véritable, par Ton Fils Jésus-Christ."

Soudain, un vent violent commença à souffler et de la grêle tomba du ciel, brisant les statues païennes. Les adorateurs d'idoles terrifiés, s'enfuirent, s'éparpillant dans toute la cité.

Sainte Nina fit son logis sous un buisson de ronces dans le jardin du roi, avec la famille du jardinier royal. Le jardinier et sa femme étaient sans enfants, mais par les prières de sainte Nina, Dieu leur accorda un enfant. Le couple se réjouit grandement, déclarant que le Christ était le Vrai Dieu, et ils devinrent disciples de sainte Nina. Où qu'elle aille, ceux qui l'entendaient prêcher se convertissaient en grand nombre à la foi chrétienne. Sainte Nina guérit même la reine Nana qui était atteinte d'une maladie mortelle, après qu'elle eût déclara que le Christ était le Vrai Dieu.

Le roi païen Mirian, n'était pas heureux de la grande impression que produisait la prédication de sainte Nina sur la nation géorgienne. Un jour, alors qu'il chassait, il résolut de tuer tous ceux qui suivaient le Christ. Selon son plan misérable, même son épouse la reine Nana devrait faire face à la mort, si elle ne reconçait pas à la foi chrétienne.

Mais pendant la chasse, le ciel s'assombrit soudain. Resté tout seul, le roi Mirian fut très effrayé et pria en vain les dieux païens de venir à son secours. Comme ses prières restèrent sans réponse, il perdit finalement espoir et se tourna vers le Christ disant: " Dieu de Nina, illumine cette nuit pour moi, guide mes pas et je proclamerai Ton Saint Nom. J'érigerai une croix et je la vénèrerai et je construirai pour Toi un temple. Je jure d'être obéissant à Nina et à la foi du peuple romain!"

Soudain la nuit fut transfigurée, le soleil brilla radieusement et le roi Mirian remercia grandement le Créateur. Quand il revint à la cité, il informa immédiatement sainte Nina de sa décision.

Ainsi, par les labeurs incessants de sainte Nina Egale-aux-Apôtres, la Géorgie fut établie comme une nation solidement enracinée dans la foi chrétienne.

Sainte Nina reposa dans le village de Bodbe en Géorgie orientale, et, selon sa volonté, elle fut enterrée là où elle poussa son dernier soupir. Le roi Mirian érigea plus tard une église en l'honneur de saint Georges au-dessus de sa tombe.

Comme un bon pasteur
Tu as baptisé la brebis perdue
Et conduit le peuple géorgien 
Vers le Dieu Vrai et unique
Ô sainte Nina intercède
auprès du Christ notre Dieu pour tes enfants.

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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vendredi 25 janvier 2013

Miracle au Mont Athos


Miracle à Iviron pour la Théophanie en janvier 2013

 

Malgré le mauvais temps et le manque de pèlerins en raison des routes bloquées cette année au Mont Athos pour la fête de la Théophanie, un miracle s'est quand même produit.

Lors de la cérémonie de la bénédiction des eaux au monastère d'Iviron, qui a été présidée par le métropolite Cyrille d'Amarousiou, Kyfisias et Oropos, les témoins virent un miracle de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans l'église centrale du monastère, la lampade d'argent qui pèse 3,5 kilos a commencé à se mouvoir, ce qui, selon la tradition du monastère est un événement joyeux.

Selon le Premier Président du Mont Athos, le Père Maximos d'Iviron, cette lampade suspend la loi de la gravité et se déplace en trois mouvements.

Selon la Tradition, qui est étayée par des faits historiques, lorsque cette lampade se déplace un jour de fête, cela prédit un événement joyeux, car on croit que la Toute Sainte fête dans l'église à ce moment avec les fidèles. Toutefois, si la lampade se déplace un jour ordinaire, on pense que cela prédit un événement indésirable.


A certains moments de l'histoire, cette lampade a oscillé parfois jusqu'à 40 jours d'affilée, mettant en garde contre des événements comme des incendies, tremblements de terre ou même l'invasion de Chypre. Parfois, elle oscille rapidement et parfois lentement. Mais les jours de fête, elle montre la présence de la Toute Sainte parmi les fidèles.

Il y a beaucoup de miracles associés à cette lampade. Selon son historique découvert par le Père Maximos, c'était autrefois la lampade de l'icône de Mère de Dieu Portaïtissa miraculeuse. Plus tard, en 1821, elle fut apportée à l'église centrale et placée au-dessus des Portes Royales. On a commencé à observer que pendant les fêtes telles que Noël, Saint-Nicolas, la Dormition, et surtout pendant les Lamentations du Vendredi saint, la lampade oscillait d'elle-même.

Père Maximos raconte également qu'il y a quatre ans lors de la sanctification des eaux à la mer, quand la croix de bois fut jetée dans l'eau, la croix s'est perdue et n'a pas été récupérée en raison des fortes vagues. Cette attrista les pères. Quelques mois plus tard, un pêcheur de Thassos est venu au monastère et a apporté la croix de bois. Il a dit qu'il avait attrapé un poulpe tandis qu'il pêchait, et que le poulpe tenait la croix. Comme le nom d'Iviron était sur la croixsur la croix, il l'a rapportée.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Mystagogy

mardi 22 janvier 2013

Mariage pour tous...


Mariage pour tous, ou mariage pour quelques-uns

La teneur des arguments, voire des accusations, échangés non sans virulence dans le débat qui déchire la France au sujet du mariage homosexuel, m’incite à exposer d’une façon objective et sereine quelques éléments utiles pour la réflexion.  Je dis « mariage homosexuel » car c’est bien de cela qu’il s’agit tandis que « mariage pour tous » est un tour de passe-passe sémantique qui, pris au pied de la lettre, pourrait englober les unions polygames ou encore les unions incestueuses.

Ceux qui, de part et d’autre, parlent de « tournant de la civilisation » ou de « crise de la civilisation » sont dans le vrai, et j’entends montrer en quoi.

Toutes les civilisations traditionnelles sans exception, partout et toujours – à l’exception notable des régions du monde où la notion de tradition n’est plus vénérée mais est au contraire moquée et ridiculisée,  c’est-à-dire en bref l’Europe occidentale et les Etats-Unis d’Amérique – partagent une conception du mariage identique en ses principes sinon dans ses modalités. Dans cette conception, le mariage est destiné, et uniquement destiné, à procréer, c’est-à-dire à fonder ou agrandir une famille et à perpétuer une filiation. Que cette famille soit monocellullaire,  comme dans la pratique monogame moralement imposée par le judéo-christianisme (encore qu’il n’en ait pas toujours été ainsi dans le judaïsme puisque les patriarches d’Israël, il n’est que de citer Abraham ou Jacob, étaient polygames), ou bien qu’elle soit pluricelluluaire, donc polygamique, ou encore clanique, comme par exemple en Afrique, sa fonction est partout la même : la perpétuation de la lignée, avec toutes les valeurs religieuses, morales, coutumières (dans l’ordre des connaissances comme de la pratique sociale) et enfin matérielles que cette lignée véhicule et dont il faut impérativement empêcher la déperdition. D’où l’importance des généalogies, comme on le voit dans la Bible, et la vénération des anciens, seuls capables de transmettre ces connaissances de toute nature de génération en génération. Une connaissance n’a de valeur véritable que si elle est transmise, et non si elle est inventée. C’est ce qui fait la stabilité en même temps que le caractère routinier des civilisations de ce type.

C’est à cela, et à cela seulement que servent les mariages : assurer la pérennité des lignées et, si possible, leur ascension sociale. Nulle place pour l’amour là-dedans. L’amour, étant par nature individuel, est une non valeur là où le collectif prime. Pour l’amour (je parle de l’amour sentiment, non des pulsions sexuelles, très faciles à satisfaire) il y a les liaisons ou plus exactement les passades qui, comme leur nom l’indique, sont passagères et n’ont donc pas cette garantie de durée qu’offre le mariage.

Toutefois les mariages ne sont pas toujours féconds, ou du moins ne le sont pas toujours de manière à assurer la pérennité dont il s’agit, laquelle exige qu’elle le soit par les mâles. Ce que je viens d’écrire doit immédiatement être nuancé en fonction des civilisations et des cultures. Sans remonter jusqu’aux mythiques amazones, il est des cultures qui admettaient le matriarcat et par conséquent la transmission par les femmes du pouvoir et de tout ce qui va avec (Madagascar, Tahiti…). Mais ces situations sont tout à fait exceptionnelles dans le champ des civilisations traditionnelles. La règle, c’est la succession par le mâle premier-né, à défaut par le puîné et ainsi de suite.

Même dans les sociétés chrétiennes traditionnelles, une succession par les femmes à défaut d’héritier mâle est considérée comme indésirable car extrêmement fragile et comportant l’inconvénient majeur de transférer une lignée et son capital (constitué par tout ce qui est énuméré plus haut) à une autre lignée. A plus forte raison s’il s’agit d’un royaume. Ainsi le prototype de Barbe-Bleue, le roi d’Angleterre Henri VIII, l’homme aux six reines, répudia la seconde, Anne Boleyn, et la fit décapiter, parce qu’elle ne parvenait pas à lui donner un fils. (Ironie de l’histoire, après la mort prématurée du fils qu’il avait eu avec Anne Seymour, Edouard VI, la couronne d’Angleterre revint à la fille déclarée illégitime d’Anne Boleyn, qui ne fut autre qu’Elizabeth Ière [1533-1603]). En France aussi, les répudiations de reines, encore assez nombreuses au Moyen-Age, tiennent essentiellement à l’absence d’héritier mâle ou du moins d’héritier mâle en bonne santé, même dans l’affaire très complexe du mariage malheureux de Philippe-Auguste (1165-1223) avec Ingeburge de Danemark. Seule exception majeure, l’annulation canonique en 1152 (en place de divorce, le mariage chrétien étant réputé indissoluble) de l’union conclue 15 ans plus tôt entre le roi de France Louis VII (1120-1180) et la célèbre Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) qui, du jour au lendemain, de reine de France se retrouva reine d’Angleterre par son union avec Henri Plantagenêt (1139-1182). Mais c’est là l’exception, exception fameuse qui confirme la règle.

S’il n’y avait décidément aucun héritier légitime (ou légitimé) ni mâle ni femelle, intervenait alors l’adoption, procédé qui implantait un élément venu d’ailleurs dans une lignée autrement vouée à s’éteindre. L’adoption est un procédé de substitution qui confère à l’adopté la totalité des droits qu’il aurait eus s’il avait été héritier par le sang et le met en pleine capacité d’assurer la transmission intégrale de la lignée sur laquelle il a été greffé.

Quelles sont les chances de réussite d’une adoption ? A peu près les mêmes que celles d’une greffe végétale si du moins l’enfant est très jeune et surtout s’il n’a pas subi dans sa petite enfance des traumatismes qui risquent d’être inhibants. Le seul palliatif, qui peut même être et est souvent curatif, c’est l’amour. C’est, l’expérience le prouve, le remède à presque tous les maux et le gage de réussite de cette opération quelquefois risquée.[1]

Les familles formées dans ces conditions ne s’étendaient pas seulement dans l’espace mais aussi et surtout dans le temps par la perpétuation des lignées. C’est la coexistence de ces lignées dans un même ensemble, leurs alliances ou au contraire leurs confrontations, qui constituaient le tissu social. La société, c’était la réunion des familles ou lignées. Cela est patent dans la société féodale, mais ce phénomène ne lui est pas exclusif, on le trouve identiquement, toutes choses égales d’ailleurs, dans la société romaine antique ou encore dans la société chinoise.

On est donc autorisé à dire, dans ce schéma, que la famille est la base de la société et que le mariage en est le ciment. Et c’est ce qui en fait le caractère sacré. Dans toutes les traditions la vie est sacrée. La transmission de la vie est elle aussi sacrée. Et le mariage, qui est le mode naturel de transmission de la vie, et pour tout dire le seul, est par conséquent sacré. Car la procréation est le moyen inventé par la nature pour transgresser la mort et l’anéantissement, d’où son caractère sacré. C’est pourquoi aussi la procréation est bénie par les dieux, et la stérilité symptôme de malédiction. Cela, c’est une vérité anthropologique. Si théologie il doit y avoir, elle vient par surcroît. Un exemple. Les penseurs chrétiens considèrent que le mariage est sacré seulement lorsqu’il a été sanctifié par la religion. Ils sont dans l’erreur. C’est parce que le mariage est sacré en lui-même pour la raison que je viens de dire, qu’il a été sanctifié par les religions – car la religion chrétienne n’est pas la seule à l’avoir fait, les rites des sociétés dites premières le prouvent abondamment.

Cette conception que j’appellerai patrimoniale du mariage a-t-elle perduré (je me limiterai là à la France) dans l’état laïcisé de fait, sinon en droit, de la société française à la suite de la révolution ? Bien évidemment oui, et cela jusqu’à la guerre de 1914, qui marque le hiatus et même la rupture en France entre la société traditionnelle et la société moderne. Qu’on lise tous les auteurs, de Balzac à Labiche, qui ont décrit cette société-là : ce qui est en cause désormais, ce ne sont plus ces traditions coutumières transmises d’âge en âge comme auparavant, mais tout crûment, deux valeurs tangibles, la fortune et le rang social. Et pour cela, le mariage est indispensable comme instrument d’hérédité.

Et l’amour, dans tout cela – l’amour sentiment, voire l’amour passion, et aussi l’amour sexe ? Eh bien pour cela il y a les aventures, les conquêtes, les services tarifés des domestiques, des cocottes… et des gitons qui commencent à paraître en lumière, par exemple avec M. de Charlus dans A la recherche du temps perdu. L’amour dans le mariage, c’est exceptionnel, et cela passe même pour une originalité, voire une excentricité.

La première guerre mondiale a causé une fracture dans la société : la guerre elle-même (séparation des couples, émancipation de facto des femmes), puis l’après-guerre. Le nombre des divorces a crû d’une manière exponentielle, on a même expérimenté le « mariage à l’essai ». La société dans son ensemble – il y a bien évidemment des exceptions - passe du mariage patrimonial à ce que j’appellerai le mariage conjugal où seul compte l’amour, ou l’attrait, entre deux individus. Le phénomène s’accélère jusqu’à la deuxième guerre mondiale qui - mêmes causes, mêmes effets – le radicalise.

Cela s’accompagne d’une mutation en profondeur de la société qui passe d’une organisation en « corps » (les familles au sens élargi, les lignées…) à un état qu’on peut qualifier de « décomposition individualiste ». Bien sûr il subsiste des « corps », aucune société ne peut s’en passer : corps politiques, professionnels, associatifs… mais ce ne sont plus les corps traditionnels et ils n’ont plus rien à voir avec le mariage. Ce qu’on appelle encore « les grandes familles » ne sont plus que le reliquat d’un passé révolu et ne sont plus les éléments struturants de la société.

Ainsi arrivons-nous à la situation sociale présente :

- le mariage conjugal a pris nettement le dessus, avec pour conséquence la libération du libre arbitre, ou du libre amour, des individus, sur qui ne pèse plus un assujettissement sans échappatoire à des contraintes imposées par des nécessités dépassant infiniment leur individualité ; et avec pour autre conséquence une fragilité de ce lien conjugal, qu’il y ait ou non des enfants (élément que j’ai omis jusqu’à présent), fragile parce que reposant sur des sentiments qui par nature ne sont pas pérennes, sauf s’ils ont relayés par autre chose. On se marie de plus en plus tard (ou pas du tout) après plusieurs années de vie commune, ce qui pourrait être gage d’une plus grande stabilité, et ne l’est pas : le taux de divorces avoisine actuellement 30 %  On se marie moins et on se démarie plus. D’où de nombreuses familles décomposées puis recomposées, quelquefois à plusieurs reprises, et un imbroglio des filiations, qui finissent par ne plus rien représenter pour les enfants alors qu’autrefois elles étaient l’essentiel ;

- le mariage patrimonial a donc perdu toute valeur  sociale puisque ce n’est plus lui le constituant fondamental, la pierre de base de la société. S’il subsiste encore fragmentairement dans quelques familles, c’est par attachement de celles-ci à des principes religieux et moraux et plus du tout à des réalités sociales, celles-ci s’étant estompées. Et même ces familles-là n’échappent pas à la contagion. Exemple, l’actuel comte de Paris, prétendant au trône de France, qui n’a pas hésité à divorcer de sa première femme  la duchesse de Wurtemberg, après  27 ans de mariage et la naissance de cinq enfants… L’instabilité des mariages va de pair avec une instabilité de la société civile, l’une et l’autre se reflétant en miroir.

Quid maintenant du mariage homosexuel dans les conditions présentes ? il est clair qu’il n’a pas et ne peut pas avoir sa place dans le mariage patrimonial, dont la procréation est le facteur premier et la conséquence nécessaire. Au point même que l’union d’un homme et d’une femme fermement décidés à ne pas avoir d’enfants est perçue défavorablement comme un égoïsme à deux, ce qu’elle est en effet. Si l’union d’un homme et  d’un homme, ou d’une femme et d’une femme, doit en rester à cet égoïsme à deux, les implications sont mineures. A part le fait que le « turn over » des relations est bien plus élevé chez les homosexuels que chez les hétérosexuels, pour une raison que je ne m’explique pas. Et cela même lorsque ces relations sont officialisées, par exemple par le PACS. Au bout de quatre ans d’existence du PACS, le taux de rupture chez les homosexuels était de 70 %. En irait-il autrement si ces relations étaient légalisées par le mariage ? il est permis d’en douter.

 Il est légitime de s’interroger sur l’opportunité d’aller à contre-courant d’une tradition universelle et multimillénaire pour régler d’une façon peu durable quelques cas peu nombreux. Je m’empresse d’ajouter que ceci n’est pas un argument juridique car le Droit a pour fonction de régler le maximum possible de cas, même minimes, dans le respect du bien commun. Et on peut ajouter encore à cela que la durée des mariages entre hétérosexuels tend elle aussi à se réduire,  sous l’effet de la libération des mœurs, du déclin de la morale sociale au profit de la morale individuelle et de ce que j’ai appelé la décomposition individualiste de la société. Ce que j’ai énoncé plus haut n’est qu’une considération morale que chacun a à apprécier en conscience.

Il se trouve malheureusement que la question n’est pas aussi simple, car les homosexuels aussi peuvent avoir, et ont parfois, ce qu’il est convenu d’appeler « le désir d’enfant », c’est-à-dire  le désir d’avoir une descendance. Ceci est parfaitement légitime, car mariage et procréation sont intimement, je dirai même viscéralement liés. Alors se présentent les différents moyens que la médecine offre aux couples qui se révèlent stériles pour une raison ou pour une autre : insémination artificielle, fécondation in vitro (« bébés éprouvette »), plus généralement procréation médicalement assistée, qui dans ces cas ne mettent en œuvre que les spermatozoïdes et les ovules du couple. Dès lors qu’on va plus loin, surgissent des problèmes éthiques dont il serait imprudent de sous-estimer l’ampleur. C’est le cas de la gestation pour autrui (les « mères porteuses ») qui, en raison de l’hétérogénéité des législations nationales et aussi de leur flou, donne lieu à ce qu’il faut bien appeler des trafics d’enfants.

Si ces techniques sont transposées aux couples homosexuels, on voit immédiatement qu’il y aura nécessairement un troisième partenaire : une femme, pour les couples homosexuels masculins, un homme, pour les couples homosexuels féminins. D’où une cascade de problèmes de toute nature : techniques, contractuels, juridiques, financiers peut-être…

Et, si la décision est prise, se posera la question de l’équilibre psychologique des enfants. Déjà, la maturation des enfants adoptés ne va pas sans difficultés réelles. Combien plus pour les enfants des familles recomposées. Dans les autres situations, elles se révèlent généralement plus tard, mais on constate une revendication croissante des enfants nés dans ces conditions « anormales », c’est-à-dire hors des normes de la nature, à avoir accès à leurs vrais géniteurs, et la législation qui primitivement l’interdisait a dû être assouplie.

Qu’en serait-il alors si les parents (dont l’un seul serait géniteur) étaient du même sexe ?[2] Je n’ignore pas qu’au moins l’adoption, qui évite toutes ces sérieuses difficultés, puisque cette procédure est éprouvée depuis longtemps et, de plus, strictement encadrée par la loi, est autorisée pour les couples homosexuels en Belgique, au Danemark, en Espagne, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni, pour ne citer que les pays membres de l’Union européenne. Il n’empêche que cette possibilité n’existe que depuis peu d’années, ce qui ne donne pas un recul suffisant pour en apprécier scientifiquement les effets psychosomatiques sur les enfants placé dans cette situation.

Il semblerait donc prudent de faire jouer dans ce cas extrêmement grave, car il y va de l’avenir de générations entières, ce fameux principe de précaution invoqué souvent à tort et à travers. Et à plus forte raison pour la procréation médicalement assistée. Il semblerait que, dans les débats actuels, les droits de l’enfant, droits vitaux, aient été traités de façon surérogatoire.

Une fois le problème analysé dans son entier, que reste-t-il comme points d’achoppement ? 

- une opposition frontale et de principe entre deux conceptions du mariage, l’une traditionnelle et l’autre novatrice ;
- une interrogation fondamentale sur l’avenir des enfants et leurs droits à une existence équilibrée.


A chacun de répondre à ces deux questions en conscience et en raison, sans céder à des pulsions passionnelles.

Ce que j’espère.

P.S. Le théologien que je suis aussi aurait des arguments d’une autre nature à développer. Il s’en est bien gardé cette fois-ci. Mais il ne manquera pas de le faire ultérieurement.






[1] Un témoignage : le docteur Alain Pompidou, enfant adoptif de Georges et Claude Pompidou, atteste : «  Nous formions un seul et même bloc, fruit d’un projet que mes parents avaient pu réaliser,  en plein milieu de la guerre, visant à avoir un enfant à eux, même sans parenté biologique. Tout en me redonnant une famille, ils m’ont prodigié une affection débordante, aussitôt partagée. [… ] Je n’ai jamais cherché à connaître mes origines. C’est […] parce que mes parents sont si proches que je ne ressens pas de carence affective. » Georges Pompidou, Lettres, notes et portraits, 1928-1974. Témoignage d’Alain Pompidou. Paris, Robert Laffont, 2012.
[2] Et je ne mentionne qu’en note la quasi certitude pour un enfant conçu dans ces conditions d’être stigmatisé au collège comme « fils de pédés » ou « fils de gouines »…

jeudi 17 janvier 2013

MESSES DE REQUIEM A LA MEMOIRE De LOUIS XVI



LISTE DES MESSES DE REQUIEM A LA MEMOIRE DU ROI LOUIS XVI
220e anniversaire du martyre de Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XVI

« Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais su
r la France. »

Listes des messes de requiem à la mémoire de Sa Majesté Très Chrétienne Le Roi Louis XVI et de la Famille royale, les 19, 20, 21, 26 & 27 janvier 2013.


Samedi 19 janvier

Le Planquay : 11h, Messe en l’Église du Planquay.

Louailles : 11h, Messe en l’Église de Louailles.

Lyon : 10h30, Messe à la mémoire du Roi Louis XVI et pour la France, célébrée par Monsieur l’Abbé Éric Pepino. Église de l’Immaculée Conception - Rue Pierre Corneille Lyon 3° - En présence de SAR le Prince Rémy de Bourbon Parme représentant SAR le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou. Avec la participation des trompes de la Diane Lyonnaise.

Versailles : 15h30, messe d’action de grâce organisée par l’Institut Duc d’Anjou, en la cathédrale Saint-Louis de Versailles, célébrée par Mgr Philippe Breton, évêque émérite d’Aire et Dax, et présidée par SAR Mgr le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou.
Dimanche 20 janvier

Amiens : 10h30, Chapelle, 195 rue Léon Dupontreué.

Nice : Journée-hommage (Messe, Déjeuner, Conférence) : renseignements au  04 93 81 22 27

Nancy : 9h25, Église Saint Pierre, Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny.

Nantes : 12h30 : Dépôt de Gerbe en hommage à Louis XVI et aux victimes de la Révolution .

Belloy (Oise) : 11h00, Messe, Église de Belloy.

Paris : 10h30, messe pour le repos de l’âme du roi Louis XVI et pour la famille royale organisée par l’Institut de la Maison de Bourbon, en la Chapelle Expiatoire de Paris (rit extraordinaire).

- Paris, Marche aux flambeaux en hommage à Louis XVI. Rendez-vous devant l’église de La Madeleine à 18h00 précises.


Lundi 21 Janvier

La Gaubretière (Vendée) : 10h30, en la chapelle de Ramberge.

Saint-Denis : 12h00, en la Basilique Saint-Denis (rit extraordinaire).

Paris : 18h00, Eglise Saint Nicolas du Chardonnet (5ème).

Montpellier: 18h00, Chapelle des pénitents Bleus, rue des Étuves.

Béziers : 18h00, Église des Pénitents, rue du 4 Septembre.


Grenoble : 18h00, messe en la Collégiale saint-André.

La Rochelle (17000) 18h15, cathédrale St-Louis, place de Verdun

Marseille : 18h30, Eglise Saint Pie X, 44, rue Tapis Vert (1er).

Ceyssac (43000 – Le Puy-en-Velay), 18h30 en l’église de Ceyssac , célébrée selon le rite latin traditionnel. 

Toulon : 18h30, Eglise Sainte Philomene, 125 bd Grignan, Le Mourillon, 83000 Toulon 

Toulon : 18h30, Paroisse Saint-François de Paule. Messe célébrée par Mgr. Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

Fabrègues : 18h30, Prieuré Saint-François de Sales, 1 rue Neuve des Horts.

Lyon : 18h30, Église Saint-Denis de la Croix-rousse.

Roullet-Saint-Estèphe : 18h30, messe en l’église de Roullet-Saint-Estèphe.

Bordeaux : 19h00, Eglise saint-Bruno (tram ligne A).

Marseille : 19h00, Basilique du Sacré-Coeur, avenue du Prado.

Rennes, 19h00 messe dans la forme extraordinaire du rite romain, chapelle saint François, 43 rue de Redon, Rennes

Mulhouse : 19h30, en l’église Saint-Etienne dans la forme extraordinaire du rit romain.

Paris, Eglise Saint-Eugène, 4, rue du Conservatoire, 75009 Paris, 19h00, avec La Schola Sainte Cécile 


Samedi 26 janvier

Nîmes : 11h, messe en l’Église Sainte Perpétue

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mardi 15 janvier 2013

A la pieuse mémoire...

A la pieuse mémoire de…
            Jean, acolyte de la paroisse de l’Exaltation de la Croix à Bordeaux
            Né au ciel le 8 janvier 2013 à l'âge de 82 ans


(extraits de la liturgie de ses funérailles célébrée en la paroisse de Bordeaux le 14 janvier 2013)


Lecture de la première épître du bienheureux apôtre Paul aux Corinthiens.

Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité.
Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité.
Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite :
            La mort a été engloutie dans la victoire.
            O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ?
L'aiguillon de la mort, c'est le péché ; et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ !
Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.

Lecture du saint Evangile selon saint Jean.

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples, ne murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir à Moi, si le Père qui M'a envoyé ne l'attire ; et Je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes :
            Ils seront tous enseignés de Dieu.
Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à Moi. C'est que nul n'a vu le Père, sinon Celui qui vient de Dieu ; Celui-là a vu le Père.  Amen, amen, Je vous le dis, celui qui croit en Moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C'est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que Je donnerai, c'est ma chair, que je donnerais pour la vie du monde.

Collecte

Dieu des esprits et de toute chair, qui vainquis la mort, terrassas le diable et donnas la vie au monde, accorde le repos à l'âme de ton serviteur Jean dans un lieu verdoyant, dans un lieu de lumière et de paix, là où il n'y a ni maux, ni tristesse, ni soupirs. Pardonne-lui ses péchés commis en actions, en paroles, en intentions, car il n'y a point d'homme qui vive et ne pèche pas, Toi seul es hors du péché ; ta justice est éternelle et ta parole est véridique, car Tu es la Résurrection, la Vie et le Repos de ton serviteur), ô Christ notre Dieu, et nous Te rendons gloire avec ton Père co-éternel, ton saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.

Préface

Bien-aimés frères, prions notre Seigneur Jésus-Christ, le Roi de gloire, de délivrer l'âme du serviteur défunt Jean des peines de l'enfer et des marécages sans fond : qu'Il le délivre de la gueule du lion, qu'il ne soit pas englouti par l'abîme, qu'il ne chute pas dans la nuit, mais que saint Michel avec son étendard l'introduise dans la lumière divine et que le Seigneur le fasse passer de la mort à la vie, selon la promesse qu'Il fit à Abraham et à sa postérité. […]

Collecte

Seigneur Jésus-Christ, Dieu tout-puissant, Tu as rappelé ton serviteur Jean de la grande tribulation ; lave sa robe et blanchis son âme par ton Sang très précieux, qu'il Te serve jour et nuit dans ton temple saint ; place-le où il n'y a ni mort, ni pleurs, ni cris, ni afflictions d'aucune sorte, ni faim, ni soif, ni ardeur du soleil, ni souffle brûlant, mais où les âmes s'abreuvent à la source de vie de ta Divinité. Car Tu es le Pasteur essuyant toute larme, le Sauveur du monde, Ami de l'homme, co-éternel au Père et au Paraclet.
A Toi louange, bénédiction, sagesse, honneur, puissance, force et actions de grâces, aux siècles des siècles.

Collecte post-communion

Bien-aimés frères, ayant communié aux redoutables et immortels mystères, demandons au Seigneur la béatitude pour l'âme du défunt. Prions le Seigneur.
Nous Te louons Seigneur, de ce que ta sagesse miséricordieuse, qui amena ton enfant au portail de la naissance sur la terre, l'ait maintenant appelé par la porte de la mort à la connaissance de tes lois, afin que rejetant toute crainte, il croisse de grâce en grâce. Par ton Fils notre Seigneur, qui vit, règne et triomphe avec Toi et l'Esprit-Saint aux siècles des siècles. 

Inhumation

Une fois le cercueil descendu dans la tombe, le célébrant dit :

Tu es terre et tu retourneras dans la terre.

Puis, jetant une fleur sur le cercueil, il dit :

Que le parfum de la grâce du Saint-Esprit, t’enveloppe jusqu’à la consommation des temps.
Allez en paix !
Tous.   Rendons grâce à Dieu.

mardi 8 janvier 2013

Notre Théophanie: renaître avec le Christ





Nous, chacun d'entre nous Chrétiens Orthodoxes, nous devons être chaque jour ce que nous disons être en Christ, et cela même lorsque personne ne nous voit. Nous ne devons JAMAIS permettre à l'hypocrisie de s'installer en nous, en aucune manière! Nous devons VIVRE notre saint Baptême dans toute sa glorieuse authenticité pleine de grâce et de splendeur! C'est cela, l'arme pas du tout secrète du Christ en ce monde, pour la conversion du monde entier!

Nous devons approcher chacun comme frère et soeur en Christ afin d'accomplir la tâche de renouveler le monde en Christ, une personne à la fois - au fur et à mesure que nos coeurs sont transformés via la repentance en cours, et l'authenticité en Christ deviendra attirante, intéressante, et un objet de motivation et de curiosité pour les autres, les amenant à suivre le Christ, à temps et à contre-temps. Je dis toujours que l'humilité, c'est arriver à comprendre que "Dieu est Dieu, et nous ne le sommes pas." Nous sommes des créatures, et connaître des choses telles que l'avenir, cela ne relève pas du "profil de l'emploi" de la créature!

Soyez humble, et ne vous souciez pas de demain, sauf en ce qui est raisonnable, prudent, et juste aujourd'hui. Si nous voulions seulement être ce que le Christ veut que chacun d'entre nous soit - saint - alors le monde entier vivrait une authentique renaissance d'amour et de paix et de guérison en Christ.

Quelque part, les Chrétiens sont responsables pour toutes les guerres, crises, désastres naturels, famines, épidémies, etc, qui ravagent le monde! Nous autres Chrétiens Orthodoxes ne vivons tout simplement PAS la repentance menant à la sainteté! Je prie que nous puissions tous voir que si nous Chrétiens nous ne vivions que dans la sainteté qui nous est donnée par le saint Baptême, menant une vie fermement consacrée à la repentance en Christ, nous transformerions le monde. Mais pas comme l'immoral et faux amour enfumé de haschish des années 60', la propagande communiste et autre non-sens révolutionnaire et tous les programmes d'oppression des jours qui ont finit par passer.

La sainteté en Christ, c'est l'UNIQUE manière de faire la différence dans le monde! La sainteté attire les gens de bonne volonté vers notre humble personne en Christ, et ces gens de bonne volonté voudrons avoir ce que nous avons - la sainteté - pour eux-mêmes, et pour leurs familles, et pour beaucoup d'autres aussi.

Vivez votre Baptême! Vivez votre Baptême dans la grâce et la miséricorde! Vivez votre saint Baptême jusqu'au Salut en Christ - votre Salut, et par l'authenticité de votre vie en Christ, le Salut des autres par extension.


Hiéromone Joshua, EORHF, Albuquerque, New Mexico, in "note to a friend" 

dimanche 6 janvier 2013

Exposition : Lyon au XVIIIe siècle


Expo – Musée : Lyon au XVIIIe siècle, un siècle surprenant !, exposition

Avec toute une section consacrée à la franc-maçonnerie lyonnaise


Antoine-Michel Perrache (1726-1779)
Lyon au XVIIIe siècle, un siècle surprenant !, exposition

Une époque exceptionnelle.
A partir du mois de novembre, le musée Gadagne de Lyon vous transporte au XVIIIe siècle. A cette époque, Lyon est une ville innovante et avant-gardiste au cœur des réseaux commerciaux, financiers et intellectuels.


Sensible aux aides des Lumières, riche et commerçante,
 Lyonconnaît une croissance économique exceptionnelle avec le développement de la faïence, des armes et de la soierie annonçant, notamment, les révolutions industrielles du siècle suivant.

Lyon
 est aussi le creuset d’importantes collections d’art, de bibliothèques foisonnantes (privées et publiques), d’intérieurs somptueux propices au développement des arts décoratifs et d’un art de vivre spécifiquement lyonnais. C’est une cité qui imagine la ville de demain avec les ingénieurs et architectes visionnairesMorand, Perrache ou Soufflot.
Informations pratiques
·                                 Adresse
·                                 Musées Gadagne, histoire de Lyon et marionnettes du monde
·                                 1  place du Petit-Collège
Hôtel de Gadagne
·                                 69005 Lyon

vendredi 4 janvier 2013

Christianisme et Islam : histoire et mythe

Une analyse déjà ancienne d'Hélios d'Alexandrie, mais qui a gardé toute sa pertinence. Les rapports des deux seules religions universelles avec l'histoire et avec le mythe sont éclairés d'une façon remarquable.

En réponse à Éric Week
J'ai apprécié votre commentaire du 28 avril, il m'a inspiré une réponse qui s'est transformée en nouvelle chronique. En vous lisant j'ai réalisé à quel point nos sociétés se sont laissé perturber par l'islam, il y a une raison à cela, elle ne tient pas seulement au fait que l'islam est une religion dominatrice qui s'incruste et qui s'étend, elle tient autant au fait que nos sociétés ont imperceptiblement et sans trop s'en préoccuper écarté les principes spirituels qui ont fondé notre civilisation.   
Je tiens à citer le passage suivant de votre commentaire :  « depuis que nous ne parlons plus que d'une seule religion, omniprésente dans notre vie quotidienne (ce qui est un comble pour une république prétendument laïque comme la France), nous n'avons plus qu'une vision anachronique des évènements. Tout est vu, pour certains, soit à partir du 7me siècle soit à partir du moment présent ! »
Le point que vous soulevez est vrai et il est d'une grande importance, il est d'autant plus important que peu de gens prennent le temps de s'en rendre compte et d'y réfléchir. C'est un peu comme si la leçon du christianisme s'était perdue, comme si une partie de l'humanité (la chrétienté) consentait à s'immobiliser pour permettre à une autre partie de l'humanité empêtrée dans ses chaînes (l'oumma islamique) de « rattraper son retard. »
Or nous éprouvons de la difficulté à admettre que l'oumma islamique tient absolument à ses chaînes, qu'elle ne cherche nullement à avancer et que plutôt de se libérer elle a choisi de tout faire pour enchaîner le reste de l'humanité.
Le christianisme est enraciné dans l'histoire, son avènement a signalé la victoire de l'histoire sur le mythe: Jésus, Dieu incarné, a souffert et a été crucifié sous Ponce Pilate, il s'agit là d'un fait historique. Le christianisme enseigne que Dieu est intervenu dans l'histoire de l'humanité et que par le Christ il fait désormais partie de l'humanité. Son intervention a non seulement changé le cours de l'histoire mais elle a été également le facteur de changement le plus important depuis deux mille ans.
Le christianisme, religion historique, est par le fait même la religion de la proximité de Dieu et de son action à travers les hommes. Le mythe qu'il soit monothéiste ou polythéiste consacre l'éloignement de Dieu (ou des dieux) dont la volonté ne se fait connaître que par les verdicts du destin et/ou par la bouche des prophètes.
Dans le christianisme les humains et l'Esprit de Dieu participent activement aux progrès de l'humanité, l'œuvre n'est jamais terminée, elle se poursuit sans relâche soutenue par l'espérance. Dans le mythe tout est programmé d'avance ou tout est décret divin, décret devant lequel les humains n'ont d'autre choix que de s'incliner. 
L'islam constitue, à bien y penser, la réaction la plus forte et la plus durable contre le christianisme, c'est le mythe qui se relève de sa défaite et qui cherche à poursuivre le combat avec l'histoire. Le mythe c'est exclusivement le passé immuable qui s'impose aux esprits et qui limite les actions humaines. Ce n'est donc pas un hasard si le coran a été déclaré parole de Dieu (Allah) immuable et valable pour l'éternité, et ce n'est pas un hasard si les islamistes se réfèrent constamment à l'époque mythique de Mahomet et des premiers califes.
Il est pratiquement impossible de s'appuyer sur un mythe immuable pour faire progresser l'humanité car tout progrès constitue une menace mortelle pour le mythe. Les musulmans modernistes qui l'ont tenté se sont heurtés contre un mur fait de granit. Les occidentaux devenus amnésiques ou volontairement inconscients du rôle du christianisme dans le façonnement et le progrès de leur civilisation, croient utile de le reléguer au rang de mythe, oubliant qu'en ce faisant ils renoncent à eux-mêmes et se condamnent à la régression.
La chrétienté ne peut se payer le luxe de stagner dans l'espoir qu'un jour l'oumma islamique acceptera de se libérer de ses chaînes. La chrétienté doit continuer à avancer même si la distance qui la sépare de l'islam ne cesse de s'agrandir. L'amour chrétien ne s'exprime pas par la stagnation ou la régression mais par l'exemple.
On comprend pourquoi les relativistes culturels et les multiculturalistes sont hostiles au christianisme, pour eux toutes les religions se valent et elles relèvent toutes du mythe. Le christianisme qui s'est inscrit dans l'histoire, qui a élevé l'humanité et l'a fait progresser, doit être déconstruit pour le rendre inopérant et compatible avec cette utopie multiculturelle que les ingénieurs sociaux s'acharnent à réaliser. Dans cette guerre larvée contre le christianisme les multiculturalistes ont découvert un allié de circonstances, l'islam. Un allié qu'ils pensent contrôler mais qui a tôt fait de les instrumentaliser pour assurer son enracinement à court terme et son hégémonie future.  
Il est grand temps de dissiper la confusion au sujet du christianisme et de prendre conscience de sa valeur irremplaçable, non seulement en tant que religion mais également en tant que chemin à emprunter dans notre quête d'une société plus pacifique et plus humaine.

Rédigé le 29/04/2012 dans Chronique d'Hélios d'Alexandrie | Lien permanent