mercredi 31 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 8)

L’Homme (suite)







Le péché a éloigné l’Homme de Dieu et lui a rendu la nature hostile.

Dès lors le chemin humain suit deux mouvements :
- retrouver la ressemblance ;
- retrouver la concordance avec la nature.


Dieu veut que nous connaissions ses pensées et il nous les révèle.
Nous pouvons ne pas les suivre mais, si nous les suivons, nous devenons capables d’être fils de Dieu.

Même l’Homme abouti (celui du 6e jour) n’est pas achevé. Il est à l’image, il lui est proposé de devenir à la ressemblance.

L’Homme à la fois est dans le temps et est éternel. Il est en corrélation avec l’univers et l’univers est en corrélation avec l’Homme.


Le Christ est à la fois inscrit dans le temps et dans l’espace, et l’Adam pré-éternel avant le temps.










Aphorismes spirituels (suite 7)

L’Homme (suite)







Le péché a éloigné l’Homme de Dieu et lui a rendu la nature hostile.


Dès lors le chemin humain suit deux mouvements :
- retrouver la ressemblance ;
- retrouver la concordance avec la nature.

Dieu veut que nous connaissions ses pensées et il nous les révèle.
Nous pouvons ne pas les suivre mais, si nous les suivons ; nous devenons capables d’être fils de Dieu.

Même l’Homme abouti (celui du 6e jour) n’est pas achevé. Il est à l’image, il lui est proposé de devenir à la ressemblance.

L’Homme à la fois est dans le temps et est éternel. Il est en corrélation avec l’univers et l’univers est en corrélation avec l’Homme.


Le Christ est à la fois, inscrit dans le temps et dans l’espace, et l’Adam pré-éternel avant le temps.










mardi 30 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 6)

Qu’est-ce que l’Homme vivant ?



L’Homme est la synthèse du visible et de l’invisible, de l’esprit et de la poussière de la terre, il est consubstantiel au ciel et à a terre, à l’esprit et à la matière.

Il résume aussi les règnes de l’univers : monde angélique, animal, végétal, minéral. En ce sens il résume l’univers, il est microcosme.

L’Homme a une double vocation par rapport au monde cosmique :
- l’harmoniser, le résumer, le synthétiser ;
- libérer ses éléments, les harmoniser dans la liberté.










lundi 29 août 2011

Pharisaïsme

Evêque Jean de Saint-Denis, Le Verbe incarné¸ Paris, Patrimoine orthodoxe, 1985, pp. 170-171




Dans une religion légaliste et moraliste, du style de celle des pharisiens dont la sagesse et la vertu furent souvent très grandes, il y a des positions parce que Dieu n’est pas intérieur à nous. Dieu est au ciel et moi je suis ici ou là sur terre. Entre ces deux positions supposées, j’établis toute une relation ; c’est la qualité ou l’intensité de cette relation que je dirai être « vertu » ou « bénédiction de Dieu » ou « récompense » ou « châtiment ». Déjà les amis de Job ont développé ces idées de façon sublime… mais le Très-Haut ne les approuve pas !

Car si Lui, Dieu, ou moi, sa créature, ne sommes pas conformes à ce que suppose ma religion, alors ma vertu ne vaut rien et ce que j’ai cru être la grâce de Dieu n’est qu’illusion.

C’est pourquoi les pharisiens refusent toute surprise, tout ce qui n’est pas prévu, codifié par la Loi, tandis que les véritables adorateurs de Dieu sont toujours surpris par Lui et s’en réjouissent ; ils sont reconnaissants aux êtres ou aux circonstances qui les surprennent et dérangent leurs habitudes de pensée ou d’action, détruisent leur réputation et même leur existence ici-bas.

Rappelez-vous la définition de la « joie parfaite » chez saint François d’Assise (Fioretti, chapitre VIII), qui ne veut être qu’un commentaire de saint Paul : « Je ne me glorifierai en rien, sauf en la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ » (Galates 6, 14) – croix qui est un scandale pour le pharisien, attaché à garder sa « situation ».

dimanche 28 août 2011

La déification de l'Homme



 

Tous les orthodoxes et les amis de l’Orthodoxie connaissent le chef-d’œuvre insurpassé de Vladimir Lossky Essai sur la théologie mystique de l’Eglise d’Orient, paru pour la première fois en 1944, maintes fois réédité depuis, et en dernier lieu en 2005 par les éditions du Cerf dans une nouvelle présentation.

Il faut y ajouter un autre ouvrage qui n’a pas connu le même retentissement lors de sa première parution en 1970 et que les éditions du Cerf viennent également de rééditer en mai dernier dans une nouvelle présentation.

Cet ouvrage est également un chef-d’œuvre, qui traite d’une manière admirable ce qui, aux yeux de l’Orthodoxie, est la substance même du dessein divin à l’égard de l’homme et ensuite du monde : Dieu s’est fait Homme pour que l’Homme devienne Dieu.

Bien que Vladimir Lossky ait, dans son Essai¸ traité de la question avec sa précision coutumière, le thème n’avait pas particulièrement frappé les esprits occidentaux. Le cardinal Daniélou, dans sa préface de 1970 que reproduit la présente édition, décrit l’émerveillement que produisit en lui la lecture des travaux de Myrrha Lot-Borodine consacrés à la question de la déification. Il écrit :  "La lecture de cet ouvrage fut pour moi décisive. Il cristallise quelque chose que je cherchais, une vision de l'homme transfiguré par les énergies divines." Et il ajoute : "Ce qui fait la valeur exceptionnelle de l'œuvre de Madame Lot-Borodine, c'est qu'elle a retrouvé l'expression vivante de la mystique byzantine et qu'elle a su la faire percevoir."

C’est le recueil de ces travaux que présente l’édition de 2011 comme celle de 1970. Depuis lors, la notion de déification a fait son chemin dans le monde catholique romain. Elle est souvent présente dans les écrits du cardinal Daniélou sous le terme plus soft de « divinisation ». Surtout, elle a fait l’objet de la thèse de théologie du père François Brune Pour que l’homme devienne Dieu publiée en 1983. Ce qui donne à la réédition des travaux de Myrrha Lot-Borodine un caractère d’actualité.

Qui était Myrrha Lot-Borodine ? Une théologienne d’origine russe, épouse du grand médiéviste Ferdinand Lot, et qui a partagé ses recherches entre la littérature du Moyen-Age, et tout particulièrement les romans du cycle arthurien et du cycle du Graal (sa thèse de doctorat porta sur La femme dans l'œuvre de Chrétien de Troyes ) et la théologie orthodoxe, entre autres la pensée de Nicolas Cabasilas.

Qu’un ou une spécialiste de la théologie orthodoxe s’intéresse activement à la littérature médiévale n’est pas un cas unique, comme le prouve, entre autres, la thèse de doctorat (posthume, hélas) de Vladimir Lossky Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart (1960) - Vladimir Lossky que passionnaient aussi la Table Ronde et la quête du Graal. Mais il faut bien avouer que ces cas sont rarissimes.

Dans ses essais Myrrha Lot-Borodine traite de la déification avec grande précision et à la grande manière universitaire, c’est-à-dire avec abondance de citations, en particulier, fait notable, de saint Maxime le Confesseur ; mais aussi, comme le note le cardinal Daniélou, avec un lyrisme presque mystique et d’une grande beauté d’expression.

Pas plus que de Vladimir Lossky on ne peut faire l’économie de Myrrha Lot-Borodine !















vendredi 26 août 2011

Les Leçons de Lyon


Les « Leçons de Lyon aux élus coëns » sont le titre donné par le regretté Robert Amadou à un document mis au jour et publié par lui en 1999 dans un état beaucoup plus complet que les  "Conférences des Elus Cohens de Lyon" publiées par Antoine Faivre en 1975, lesquelles, quoique imparfaites, ont néanmoins eu l’avantage d’être seules accessibles aux hommes de désir durant près d’un quart de siècle.

Ces « Leçons de Lyon », Catherine Amadou les publie de nouveau aujourd’hui dans une édition « revue et corrigée ». Comparaison rapide faite, les corrections ne portent que sur des points de détail et n’affectent évidemment pas le texte des « Leçons », non plus que ceux, dus à Robert Amadou, de la « Préface » (pp. 13 à 71) et de l’ « Introduction » (pp. 73 à 200). La seule différence flagrante est celle de la couverture qui, indépendamment des mentions, légèrement mises à jour, se présente en caractères verts sur fond blanc au lieu de caractères blancs sur fond vert de la première édition.

Pourquoi la lecture et la méditation des « Leçons de Lyon » sont-elles indispensables, et pour les martinistes et pour les maçons rectifiés ?

Parce que, durant ces années 1774-1776 (années de la création du Régime rectifié), en l’absence de Martines de Pasqually,  due à son départ d’abord pour Saint-Domingue, puis pour le ciel, ses disciples les plus fervents se sont ingéniés à percer les obscurités, pour ne pas dire les énigmes, de sa doctrine et, ce qui n’est pas le moins important, à ajuster les enseignements du Maître à ceux de la Sainte Eglise catholique romaine dont ils étaient tous, Magistro volente¸ les disciples – au point que les réformés, comme Hauterive, avaient dû abjurer et se convertir au catholicisme.

Dans cette lignée, les « Leçons de Lyon » nous présentent le texte d’un martinésisme christianisé. D’un martinésisme, qui au lieu d’être clos et renfermé sur soi-même comme celui qui résulte du Traité sur la réintégration, est, parce que chrétien, dynamique et ouvert sur des perspectives infinies.

C’est pourquoi Robert Amadou conseillait à tous ceux qui portaient au martinésisme un intérêt autre que textuel et historiographique, de partir, non du Traité (tout en le connaissant), mais des Leçons de Lyon.

Autre importante considération. Indépendamment des excellents travaux de Serge Caillet qui, tant dans ses publications que dans le cadre de son Institut Eléazar, œuvre comme un martinésien de stricte observance, les meilleures et plus profondes exégèses qui ont été produites au sujet du martinésisme sont celles qu’a commises Robert Amadou, à savoir :

- l’Introduction à son édition (« première édition authentique d’après le manuscrit de Louis-Claude de Saint-Martin ») publiée par la Diffusion rosicrucienne (Le Tremblay, 1995) ;

- les Préface et Introduction aux Leçons de Lyon.

On n’a jamais rien écrit de plus pertinent.

Aussi mets-je en fait qu’un maçon rectifié ou un martiniste qui ne les a pas lues et méditées n’est ni martiniste ni maçon rectifié, sauf en figure.

jeudi 25 août 2011

Qu'est-ce que le christianisme ?

Qu’est-ce que le christianisme ?
C’est la ressemblance de Dieu autant qu’il est possible à la nature de l’Homme.



Saint Basile le Grand, Sur l’origine de l’Homme, Homélies X et XI de l’Hexaéméron
Editions du Cerf collection « Sources chrétiennes » n° 160, 1970
Homélie I ( = X), p. 211

mercredi 24 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 5)

La Tradition universelle, c'est l'Esprit-Saint qui souffle la vie dans les moindres parcelles de l'univers.

En son sein, on découvre la tradition de l'Eglise, qui est une tradition d'élection :

Quand Dieu crée, il fait élection de l'Homme ;

puis il fait élection du peuple juif pour engendrer Dieu à l'humanité ;

puis il fait élection de l'Eglise pour amener l'humanité à la vie divine.

mardi 23 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 4)

Si Dieu est Père, il faut qu’il soit immanent au cœur de l’homme, qu’il y réside comme en son temple ;

Si Dieu est Maître, il faut qu’il soit immanent à la vie ;

Si Dieu est Créateur, il domine sans partage.

Notre vie liée à Dieu propose un destin : devenir enfants de Dieu.


Aphorismes spirituels (suite 3)

Si Dieu est Père, il faut qu'il soit immanent au coeur de l'homme, qu'il y réside comme dans son Temple.
Si Dieu est Maître, il faut qu'il soit immanent à la vie.
Si Dieu est Créateur, il domine sans partage.

lundi 22 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 2)

La science sacrée est ce qui vient chez l'homme lorsqu'il s'élève vers Dieu et que Dieu lui communique une part de ses idées.
La science profane est une icône instrumentale de notre paresse spirirituelle.

dimanche 21 août 2011

Aphorismes spirituels (suite 1)

Le premier Adam était androgyne ; l'Homme parfait renouvelé par le Christ redevient androgyne.
Eve séparée d'Adam par la main divine n'était pas une femelle distinguée d'un mâle : c'était l'autre digne de l'amour Philè à qui l'on peut dire : Toi.
La différence sexuelle n'est apparue qu'avec le péché.
La nouvelle Eve, Marie, a permis la restauration du monde originel.
Lorsque les hommes et les femmes s'avancent vers la ressemblance, le royaume de Dieu est proche.

Icône de la Dormition (suite)


Je présente toutes mes excuses à mes visiteurs (qui ne semblent pas m'en avoir tenu rigueur puisqu'aucun d'eux n'a protesté) : j'ai, le 16 août, commenté une icône qu'à la suite d'un oubli de manipulation je ne publiais pas...

Cette lacune se voit aujourd'hui réparée.

mercredi 17 août 2011

L'Epée


L’épée n’est pas une arme de soudard, contrairement à la hache, à la masse d’arme, à la hallebarde, voire au sabre (que les cavaliers et les artilleurs me pardonnent…).

L’épée est une arme noble pour les nobles. Ce n’est pas pour rien qu’elle était jadis réservée aux chevaliers, puis aux aristocrates, lesquels étaient censés se comporter comme des gentilshommes dans la pleine acception de ce terme. Sous l’Ancien Régime, en France, la barrière entre noblesse d’épée et noblesse de robe était infrangible : jamais celle-ci ne put se parer de ce qui distinguait celle- là : l’épée.

En résumé, qu’est-ce avant tout que l’épée ? un symbole.

Sur ce thème, une exposition exceptionnelle se tient au musée de Cluny jusqu’au 26 septembre.


Courez-y !

Y sont montrés des spécimens d’épée remarquables, soit par leur antiquité, soit par leur usage sortant de l’ordinaire (épées de sacre, épées de justice), soit par la perfection de leur réalisation. Certaines combinent les trois : ainsi Joyeuse, l’épée de Charlemagne (selon la tradition), portée par tous les rois de France lors de leur sacre ainsi que dans les grandes occasions solennelles.

Ce qu’il y a d’exceptionnel dans cette exposition, c’est que les aspects historiques, sociologiques et esthétiques ne sont pas seuls mis en valeur, mais aussi, et non moins, les aspects symboliques et mythiques (preuve que l’Université s’extrait progressivement de la gangue du rationalisme matérialiste).

A preuve ces extraits du catalogue (lequel est de tout premier ordre) :

« Le roi Alphonse X le Sage, dans sa somme juridique des Sept Parties, établit une correspondance entre les vertus principales des hommes – la sagesse, le courage, la force et la justice – et les quatre parties de l’épée – la poignée, le pommeau, la lame et la garde :

« Les Anciens […] firent faire quatre types d’armes pour les chevaliers. Les unes qu’ils revêtent et chaussent. Les autres qu’ils ceignent. Les autres qu’ils mettent devant eux. Les autres avec lesquelles ils blessent. Toutefois, bien que les armes soient de diverses sortes, il y a deux types principaux. Les unes défendent le corps et sont appelées armures. Les autres servent à frapper. Dans la mesure où les défenseurs ne pouvaient pas avoir toutes ces armes et, même s’ils les avaient, ne pouvaient pas toutes les emporter avec eux, les Anciens jugèrent d’en faire une où toutes ces choses apparaîtraient par ressemblance. Et celle-ci fut l’épée. Car de même que les armes que l’homme revêt pour se défendre montrent la sagesse, qui est la vertu qui protège de tous les maux qui pourraient advenir par sa propre faute, de même la poignée de l’épée que l’homme tient dans son poing montre cela, car quand il tient ainsi son épée, peut la lever ou la baisser, ou frapper avec elle, ou la laisser. Et de même que les armes que l’homme met devant lui pour se défendre montrent le courage, qui est la vertu qui rend l’homme ferme face aux dangers qui surviennent, de même dans le pommeau de l’épée réside toute la force de l’épée, car c’est lui qui supporte et la poignée et la garde et la lame. Et de même que les armes que l’homme ceint sont intermédiaires entre les armures qu’il revêt et les armes avec lesquelles il frappe, et renvoient ainsi à la vertu de mesure entre les choses que l’on fait de manière excessive et les choses que l’on fait de manière insuffisante par rapport à ce que l’on doit, de même la garde est placée entre la poignée et la lame. Et de même que les armes dont l’homme se sert pour blesser là où il convient renvoient à la justice qui renferme en elle-même droit et égalité, de même la lame de l’épée montre cela, car elle est droite et pointue, et tranche de manière égale des deux côtés. Et pour toutes ces raisons, les Anciens établirent que les nobles défenseurs devraient toujours porter l’épée, et aussi qu’ils devraient recevoir avec elle l’honneur de chevalerie, et non avec une autre arme, afin qu’ils gardassent toujours présentes à l’esprit les quatre vertus qu’ils doivent cultiver en eux-mêmes. »

Le rédacteur de cette Introduction (Michel Huynh, conservateur en chef du musée de Cluny, qui mérite d’être nommément cité pour la qualité de ses notices) ajoute :

« [..] Cette arme se trouve au centre d’un système moral et juridique, mais également religieux. Elle porte tant de sens, occupe une telle place dans la société médiévale qu’une approche purement archéologique ne permettrait d’en cerner que la triviale matérialité. En considérant ses usages « réels » et ses usages symboliques se dévoile une infinie richesse de significations, que la si simple apparence de l’objet ne laisse pas soupçonner. »

Dans l’étude suivante, intitulée « L’objet épée », le même auteur écrit cette phrase frappante :

« L’épée est née parfaite, comme quelques autres objets qui matérialisent directement un concept aussi fort qu’intemporel. »

Tout le reste est de la même veine, et je ne vais pas me consacrer à recopier le catalogue. Ce catalogue, qu’on visite ou qu’on ne visite pas (ce qui serait grand dommage) l‘exposition, il faut, à tout prix (lequel est raisonnable : 28€) se le procurer, car sa lecture, d’une part instruit, et d’autre part fait réfléchir (ce qui est appréciable). De plus les illustrations sont de première qualité.

En conclusion, je vous invite instamment à suivre mes conseils.

Et je serais heureux d’avoir vos réactions !

P.S. Les membres des systèmes chevaleresques contemporains, j'entends : authentiques, comme celui des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte (CBCS), et non pas seulement figuratifs, comme bien des grades chevaleresques maçonniques, seraient bien inspirés de lire et méditer ces lignes d'Alphonse le Sage.








mardi 16 août 2011

L'icône de la Dormition

Pour illustrer mon billet d'hier, voici l'icône traditionnelle de  la Dormition de la Mère de Dieu.

On y voit les douze apôtres (douze malgré l'absence de Thomas, car Paul est présent). Pierre et Paul sont au premier rang, de chaque côté du lit.

Derrière, trois évêques, revêtus du pallium : Jacques, frère du Seigneur, premier évêque de Jérusalem, Denys l'Aréopagite, premier évêque d'Athènes (selon la tradition), Hiérothée, son "précepteur divin" (cf. "les Noms divins", II, 2), et des femmes de Jérusalem.

Des anges conduits par un séraphin aux six ailes accompagnent le Christ, nimbé, qui reçoit dans ses bras l'âme de Marie, elle aussi nimbée.

(d'après un article de Vladimir Lossky)

lundi 15 août 2011

Dormition & Assomption





Dormition & Assomption de la Mère de Dieu


Les catholiques romains célèbrent avec faste, le 15 août, l’Assomption de la Vierge Marie ; ils en ont même fait un dogme (Pie XII en 1950). Les orthodoxes orientaux célèbrent avec une sérénité calme et joyeuse, le 14 août au soir (c’est-à-dire le 15 août, puisque la journée liturgique débute le soir, à vêpres), la Dormition de la Mère de Dieu. Les orthodoxes occidentaux célèbrent les deux fêtes, comme les deux volets du même diptyque.

Les catholiques romains ignorent tout à fait la Dormition. Les orthodoxes n’ignorent pas l’Assomption car elle est englobée dans la célébration de la Dormition, chants et textes liturgiques en faisant mainte fois mention.

L’une et l’autre célébration ne reposent sur aucune Ecriture « divinement inspirée ». Nulle part on ne parle de ce qui advint à Marie après l’épisode du Golgotha. Cependant, les circonstances de sa mort firent l’objet d’une tradition pieuse qui se répandit en Orient puis en Occident dès avant le VIe siècle, puisque saint Grégoire de Tours (539-594) en fait mention et que l’Eglise antique a incorporée dans ses offices liturgiques.

Un siècle plus tard, saint Jean Damascène (676-749) en donne la relation suivante dans sa deuxième Homélie sur la Dormition de la Vierge Marie.

« […] Il fallait que celle qui dans l'enfantement avait gardé intacte sa virginité, conservât son corps sans corruption, même après sa mort.

« […] Vous voyez, chers pères et frères, tout ce que nous révèle ce tombeau plein de gloire. Et comme preuve qu'il en est bien ainsi, voici ce qui est écrit en propres termes dans l’Histoire euthymiaque, (1) au troisième discours, chapitre 40.

« On dit plus haut comment sainte Pulchérie éleva dans Constantinople de nombreuses églises au Christ. L'une d'elles est celle qui fut édifiée aux Blachernes au début du règne de Marcien, de divine mémoire (2). Ces souverains donc, ayant bâti en cet endroit un sanctuaire dédié à la glorieuse et toute sainte Théotokos, Marie toujours Vierge, et l'ayant orné de tout le décor possible, étaient à la recherche de son corps très saint, qui avait reçu Dieu. Ils firent appeler l'archevêque de Jérusalem, Juvénal, et les évêques de Palestine, qui se trouvaient alors dans la capitale à cause du concile qui s'était tenu à Chalcédoine (3) , et ils leur dirent :

«Nous apprenons qu'il y a, à Jérusalem, la première église de la toute sainte Théotokos et toujours Vierge Marie, magnifique entre toutes, à l'endroit appelé Gethsémani, où le corps de cette Vierge, qui fut le séjour de la vie, fut déposé dans un cercueil. Or nous voulons faire venir ici cette relique pour la sauvegarde de cette capitale. »

Prenant la parole, Juvénal répondit :
 « Dans la sainte Ecriture inspirée de Dieu, on ne raconte pas ce qui se passa à la mort de la sainte Théotokos Marie, mais nous tenons d'une tradition ancienne et très véridique qu'au moment de sa glorieuse dormition tous les saints Apôtres, qui parcouraient la terre pour le salut des nations, furent assemblés en un instant par la voie des airs à Jérusalem. Quand ils furent près d'elle, des anges leur apparurent dans une vision et un divin concert des puissances supérieures se fit entendre. Et ainsi, dans une gloire divine et céleste, la Vierge remit aux mains de Dieu sa sainte âme d'une manière ineffable. Quant à son corps, réceptacle de la divinité, il fut transporté et enseveli, au milieu des chants des anges et des apôtres et déposé dans un cercueil à Gethsémani où pendant trois jours persévéra sans relâche le chant des chœurs angéliques. Après le troisième jour, ces chants ayant cessé, les apôtres présents ouvrirent le cercueil à la demande de Thomas qui seul avait été loin d'eux et qui, venu le troisième jour, voulu vénérer le corps qui avait porté Dieu. Mais son corps digne de toute louange, ils ne purent aucunement le trouver; ils ne trouvèrent que ses vêtements funèbres déposés là, d'où s'échappait un parfum ineffable qui les pénétrait, et ils refermèrent le cercueil. Saisis d'étonnement devant le prodige mystérieux, voici seulement ce qu'ils pouvaient conclure : Celui qui dans sa propre personne daigna s'incarner d'elle et se faire homme. Dieu le Verbe, le Seigneur de la gloire, et qui garda intacte la virginité de sa Mère après son enfantement, Celui-là avait voulu encore, après son départ d'ici-bas, honorer son corps virginal et immaculé du privilège de l'incorruptibilité et d'une translation avant la résurrection commune et universelle. »

1 Attribuée au patriarche Euthimios (ou Euphemos) de Constantinople (Ve - VIe siècles).
2 Marcien, empereur de 450 à 457. Pulchérie, son épouse, impératrice de 450 à 453.
3 En 451.





samedi 13 août 2011

Henry Corbin

Du fin fond de ma campagne, bien des choses m'échappent. Ainsi, je découvre seulement maintenant la parution de l'ouvrage que je signale ci-dessous. Je ne l'ai pas vu, et pour cause. Pourtant je le recommande de confiance puisque l'auteur, iranien (ce qui n'est pas une contre-indication...) a été élève de Corbin.

Corbin a été un des esprits les plus puissants du siècle dernier. Sa culture était phénoménale et ne se limitait pas à l'Iran, bien qu'il ait fait de cette civilisation (irréductible aux autres civilisations islamiques) la matière première de son oeuvre.

Celle-ci n'est pas facile d'accès, d'abord en elle-même, et ensuite parce qu'elle est dispersée en de nombreux ouvrages, généralement volumineux. Il est donc bienfaisant qu'une personne compétente en publie une synthèse.

Je suggérais l'éclectisme de Corbin. Par exemple, chose peu connue, il a été sa vie durant administrateur de l'institut de théologie orthodoxe Saint-Denys. Pourquoi ? A cause des anges ! Il vivait quotidiennement en compagnie des anges du chiisme iranien (cela se sent presque à toutes ses pages) et il appréciait grandement l'angélologie de l'Eglise orthodoxe (bien que lui-même fût de confession luthérienne, mais tellement...hétérodoxe !)

Ajoutons un point qui n'est pas sans intérêt : Henry Corbin était maçon rectifié et Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte. Certains de ses ouvrages sont de nature à stimuler l'intelligence des CBCS et même des simples maçons, je pense en particulier à ce chef d'oeuvre intitulé Temple et contemplation. J'ai moi-même dans mes archives un court morceau d'architecture de Corbin sur Le Temple qui est unbijou.

Voici donc ma recommandation d'aujourd'hui.






Résumé

Cette synthèse se veut une poursuite de la trajectoire exceptionnelle de Henry Corbin dans sa quête de la spiritualité : dialogue réel entre l'Occident et l'Orient.

Quatrième de couverture

Henry Corbin (1903-1978), qui a renouvelé en profondeur les études islamiques, en particulier iraniennes et mystiques, est un penseur multiforme et encore trop méconnu. Premier traducteur en France de Heidegger, il a puisé aux sources de la «philosophie prophétique» une pensée riche et profonde qui mérite sa place aux côtés des plus grands systèmes. Daryush Shayegan, lui-même iranien et qui fut son élève, livre ici la première synthèse complète de son oeuvre. Métaphysique de l'imagination, prophétie et initiation, shî'isme, ismaélisme, Avicenne, Mollâ Sadrâ, Sohrawardî, angélologie, théophanie, religion de l'amour... autant de thèmes qui dessinent un paysage spirituel plein de promesses pour la réflexion contemporaine et où peut s'amorcer un réel dialogue entre l'Occident et l'Orient.


Henry Corbin penseur de l'islam spirituel par Daryush Shayegan,
Albin Michel , Paris collection Spiritualités
Parution : janvier 201   18,50 €

jeudi 11 août 2011

Quel est le but de l'Incarnation du Verbe ?

Quel est le but de l’incarnation de Dieu Logos, proclamé dans toute l’Ecriture divine, connu par la lecture mais non reconnu par nous, sinon en somme après avoir participé à ce qui est nôtre de nous communiquer ce qui est à lui. Car le Fils de Dieu est devenu Fils de l’homme pour ceci : nous rendre nous, hommes, fils de Dieu, élevant par la grâce à ce qu’il est précisément, lui, par nature et nous engendrant d’en-haut en l’Esprit-Saint et nous introduisant aussitôt dans le royaume des cieux ; ou plutôt il nous accorde la grâce de posséder en nous le royaume, de sorte que nous ne restons pas sur l’espoir d’y entrer mais que nous pouvons proclamer en le tenant réellement en mains : « Notre vie est cachée avec le Christ en Dieu. »

Saint Syméon le Nouveau Théologien, Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques, centurie 3, chapitre 88 (Editions du Cerf, collection « Sources chrétiennes » n° 51 bis, 1980).



mardi 9 août 2011

Erratum

Dans la 3e phrase du texte du P. Boulgakov, bien lire :

...le monde de l'homme...

L'Eglise selon le P. Boulgakov

Une vision sophianique de l’Eglise selon le père Serge Boulgakov



« Selon l’expression du Pasteur d’Hermas, Dieu a créé le monde pour l’Eglise. Cela revient à dire qu’elle est à la fois le fondement et le but du monde, sa cause finale et son entéléchie. Par l’Incarnation et par la Pentecôte, le monde l’homme est destiné dès sa création à être déifié. Qu’elle soit virtuelle ou actuelle, cette déification est la réalisation suprême du monde et elle est effectuée par l’Eglise. Celle-ci est comme une échelle qui joint le ciel à la terre et qui communique la vie divine à la création. Il s’ensuit que, pour autant qu’elle est fondée en Dieu, l’Eglise est la Sagesse divine. De même par sa vie terrestre et historique, elle est la Sagesse créée. En bref les deux aspects de la Sophie s’y combinent et s’y trouvent entièrement unis, sans séparation et sans confusion. La Sagesse divine transparaît dans la Sagesse de créature. »

Serge Boulgakov La Sagesse de Dieu, Paris, L’Age d’Homme, 1983, pp.87-88.






lundi 8 août 2011

La Transfiguration toujours sensible à l'oeil

Je reproduis sans aucun commentaire cet écho.
A chacun de se faire sa religion - si j'ose dire...


Les météorologues ne parviennent pas à expliquer la descente du nuage sur l'endroit supposé de la Transfiguration du Seigneur


http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=8081


Moscou, 11 janvier 2011, 18h12 - Interfax - La science ne parvient pas à expliquer le mystère de ce nuage, qui chaque année, descent sur le Mont Thabor, à l'endroit où selon la Bible, la Transfiguration du Seigneur a eu lieu.
Serguei Mirov, un participant de l'étude organisée cet été par le groupe de travail sur les signes miraculeux à la Commission synodale théologique, explique que l'enquête a été menée par des météorologues Russes et Israéliens, rapporte le quotidien Komsomolskaya Pravda.

Selon lui, résumant les résultats, les experts ont conclu que cette nuée ne saurait être générée par un air aussi sec et par une telle température.

Mirov d'insister que "la descente de cette nuée bénie" n'a lieu qu'à l'endroit où se trouve le monastère Orthodoxe. Il explique que pendant l'office religieux de la fête [le phénomène miraculeux a lieu pendant la fête Orthodoxe de la Transfiguration, IF], une sorte de sphère brillante paraît au dessus des fidèles, puis le nuage apparaît au dessus de la croix dans l'église de la Transfiguration. Il grandit en taille et descend sur les fidèles, les couvrant et leur laissant une rosée rafraichissante.

De son côté, Pavel Florensky, un académicien de l'Académie russe des sciences naturelles, président de ce groupe de travail sur les signes miraculeux, dit que son équipe a examiné l'apparition du Saint Feu à l'église du Saint Sépulcre à Jérusalem lors de la vigile de Pâques avec l'aide des appareillages les plus précis et modernes.

La conclusion est simple : l'apparition du Feu est accompagnée d'un phénomène piézo-électrique puissant dans toute l'église et directement à l'entour, similaire à ce qui se passe lors d'un coup de foudre, mais il n'y a pas de foudre.. Dès lors, cela signifie que cet événement peut être considéré comme miraculeux," selon lui.

Repris de l’excellent blog orthodoxe belge  http://stmaterne.blogspot.com/