jeudi 29 mai 2014

Anniversaires royaux du 30 mai

30 mai 1484 : sacre de Charles VIII  (1470-1498), fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie, roi de France de 1483 à 1498.



mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne



30 mai 1574 : décès de Charles IX (né en 1550), fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, roi de France de 1570 à 1574.

mort de Charles IX

Anniversaires royaux du 29 mai

29 mai 1328 : sacre de Philippe VI (1294-1350) fils de Charles de Valois et de Marguerite d'Anjou-Sicile, cousin et successeur de Louis X, Philippe V et Charles IV, eux-mêmes fils de Philippe le Bel, roi de France de 1328 à 1350.







29 mai 1825 : sacre de  Charles X (1757-1836), petit-fils de Louis XV, frère et successeur de Louis XVI et de Louis XVIII. 




Anniversaires royaux du 28 mai

28 mai 2210 : naissances de Louis de Bourbon, duc de Bourgogne, dauphin de France, 
                                  et d' Alphonse de Bourbon, duc de Berry, fils de France,

fils jumeaux de Louis XX et de Marie Marguerite, roi et reine de France de jure.


la princesse Eugénie et les deux petits princes


Anniversaire royal du 27 mai

27 mai 1498 : sacre de Louis XII (1462-1515), cousin et successeur de Charles VIII, roi de France de 1498 à 1515. 


mercredi 28 mai 2014

Symbole de la foi révélé par la Mère de Dieu

Symbole de la Foidonné par révélation de la Mère de Dieuà saint Grégoire le Thaumaturge




Un seul Dieu, Père du Verbe vivant, de la Sagesse subsistante, de la Puissance, de l’Empreinte éternelle, Parfait engendrant le Parfait, Père du Fils unique.

Un seul Seigneur, Unique de l’Unique, Dieu de Dieu, Empreinte et Image de la Divinité, Verbe efficace, Sagesse embrassant tout, Cause efficiente de toute création, Fils véritable du Père véritable, Invisible de l’Invisible, Incorruptible de l’Incorruptible, Immortel de l’Immortel, Eternel de l’Eternel.

Et un seul Esprit-Saint, tenant de Dieu son existence et manifesté par le Fils, Image parfaite du Fils parfait, Vie, cause des vivants, Source sainte, Sainteté produisant la sanctification, dans Lequel est révélé Dieu le Père, Qui est sur toutes choses et en toutes choses et le Fils par Qui sont toutes choses.

Trinité parfaite qui n’est ni divisible ou séparable, ni en gloire, ni en éternité, ni en royauté.

Rien donc de créé ou de servile dans la Trinité, rien de survenu, rien qui, n’existant pas d’abord, advienne ensuite.

Jamais donc le Fils n’a manqué au Père, ni l’esprit au Fils, mais toujours la même Trinité immuable et inaltérable.


Saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néocésarée en Cappadoce (214-275), avait été élève d’Origène.
Il est fêté le 17 novembre.


lundi 26 mai 2014

Anniversaire royal du 22 mai

22 mai 987 : décès de Louis V (967-987), fils de Lothaire et d'Emma, roi de France de 986 à 987.
Ultime roi de la dynastie carolingienne. 




Anniversaires royaux du 23 mai

23 mai 1052 : naissance de Philippe Ier (+ 1108), fils d'Henri Ier et d'Anne de Kiev, roi de France de 1060 à 1108.

23 mai 1059 : sacre de Philippe Ier. 






Quelques réflexions sur la Trinité et sur l'homme

1) Le Père est innommable parce que non engendré. Et l'homme ne peut être à l'image et à la ressemblance du non engendré.

2) L'homme ne peut être à l'image d'une seule Hypostase : il est à l'image de la Trinité.

3) Cependant, comme tel, il est aussi à l'image du Père ; mais cela est rendu possible parce que Dieu se manifeste dans le création comme Père, Fils et Saint-Esprit.
Dans cette manifestation, il n'y a pas diminution de Dieu, mais bénédiction par la kénose.

4) En ce sens, l'incarnation est immanentisation du Père, Verbe et Saint-Esprit en le Fils de l'Homme, prenant le nom de Jésus, chair et Verbe. 
Les deux natures préexistent au sein de la Trinité avant l'incarnation, signifiant que la nature humaine est présente de toute éternité dans la pensée divine, dans sa capacité de déification. Si nous sommes nés... c'est que nous étions.
Dieu ne peut permettre que l'homme tiré de son sein ne retrouve sa dimension originelle, son intimité, si celle-ci n'est pas prévue dès l'origine. Cette prévision rend possible la rédemption intégrale. La dialectique du Créateur et de la créature l'exige.
Cela implique que l'incarnation n'est pas seulement la réparation de la chute. Elle est aussi cela, mais pas uniquement.

5) Prenons garde, dans les spéculations humaines, à ne pas amoindrir la nature des Hypostases, tout en marquant bien la diversité des modes d'action (économie) de chacune d'elles. 

6) "La grâce de l'adoption divine est indigène, incorporée à l'homme, tel un germe, dès sa naissance dans le temps, germe enfoui dans la fange par le péché d'Adam, merveilleusement retrouvé, fécondé à nouveau par l'incarnation, qui l'a rendu, avec le Christ, cohéritier de sa gloire."(Myrrha Lot-Borodine).

7) Tout cela montre que la certitude de confiance dans la nature humaine et ses potentialités héritées s'oppose à l'augustinisme sur la nature humaine et donc sur anthropologie trinitaire. 


lundi 19 mai 2014

Anniversaires royaux du 19 mai :

19 mai 1051 : mariage d'Henri Ier (1008-1060), fils de Robert le Pieux et de Constance d'Arles, roi de France de 1031 à 1060, avec Anne de Kiev (1024-1089 ?), fille du prince des Russes Jaroslav Vladimirovitch et d'Ingegarde de Norvège.


Henri Ier 
Anne de Kiev


 19 mai 1328 : sacre de Philippe VI de Valois (1294-1350), fils de Charles de Valois et de Marguerite d'Anjou-Sicile, neveu de Philippe le Bel. 



sacre de Philippe VI


19 mai 1364 : sacre de Charles V (1338-1380), fils de Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg, roi de France de 1364 à 1380. 



sacre de Charles V




samedi 17 mai 2014

Anniversaire royal du 17 mai

17 mai 1886 : naissance d'Alphonse de Bourbon (+ 1941), fils d'Alphonse XII et de l'archiduchesse Marie-Christine d'Autriche (Habsbourg-Lorraine), roi Alphonse XIII d'Espagne (1886-1931) ; pour les légitimistes, roi Alphonse Ier de France (1936-1941). 


Alphonse XIII en uniforme de hussard

vendredi 16 mai 2014

Anniversaire royal du 16 mai

16 mai 1770 : mariage du duc de Berry, futur Louis XVI (1754-1793) avec l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche (1755-1793). 



Anniversaire royal du 15 mai

15 mai 1561 : sacre de Charles IX (1550-1574), fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, roi de France (1561-1574). 



Charles IX jeune (par Clouet)

mercredi 14 mai 2014

Anniversaires royaux du 14 mai

14 mai 1027 : sacre d'Henri Ier (1008-1060), fils de Robert II le Pieux et de Constance d'Arles, roi de France (1031-1060).

Henri Ier


14 mai 1483 : sacre de Charles VIII (1470-1498), fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie, roi de France (1483-1498). 

Charles VIII

14 mai 1553 : naissance de Marguerite de Valois (+ 1615), dite "la reine Margot",  fille d'Henri II et de Catherine de Médicis, première épouse d'Henri IV, reine de Navarre (1572-1599) et reine de France (1589-1599).



la reine Margot enfant


14 mai 1610 : assassinat d'Henri IV (né en 1553), roi de France (1589-1610),  par Ravaillac.



assassinat d'Henri IV

14 mai 1643 : décès de Louis XIII (né en 1601), fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, roi de France (1610-1643). 
saint Vincent de Paul au chevet de Louis XIII mourant



mardi 13 mai 2014

Anniversaire royal du 13 mai

13 mai 1610 : sacre de Marie de Médicis (1573-1642), seconde épouse d'Henri IV, reine de France (1600-1610), régente de France (1610-1614). 


sacre de Marie de Médicis (par Rubens)

lundi 12 mai 2014

HONNEUR A LA JUSTICE DE LA CAVERNE ou HONNEUR A L'EQUITE REPUBLICAINE ou L'APOLOGIE DU CRIME par Chateaubriand

HONNEUR A LA JUSTICE DE LA CAVERNE


En 1840, l'éditeur "Firmin Didot frères, libraires, imprimeurs de l'Institut de France, rue Jacob, 56",  publie les "Œuvres complètes de M. le vicomte de Chateaubriand, membre de l'Académie françoise" en cinq tomes. Le tome Ier comporte les "Etudes historiques", l'"Essai historique sur les révolutions anciennes" et l"Histoire de France".

Le tout est précédé d'une copieuse préface de 40 pages où l'on lit ce qui suit, qui devrait donner à réfléchir :


"Il s'est formé une petite secte de théoristes de la Terreur, qui n'a d'autre but que la justification des excès révolutionnaires ; espèces d’architectes en ossements et en têtes de mort, comme ceux qu'on trouve à Rome dans les catacombes. Tantôt les égorgements sont des conceptions pleines de génie, tantôt des drames terribles dont la grandeur recouvre la sanglante turpitude. On transforme les événements en personnages ; on ne vous dit pas : "Admirez Marat", mais "Admirez ses œuvres" ; le meurtrier n'est pas beau, c'est le meurtre qui est divin. Les membres des comités révolutionnaires pouvaient être des assassins publics, mais leurs assassinats sont sublimes ; car voyez les grandes choses qu'ils ont produites. Les hommes ne sont rien ; les choses sont tout, et les choses ne sont point coupables. On disait autrefois : "Détestez le crime et pardonnez  au criminel." Si l'on en croyait les parodistes de MM. Thiers et Mignet, la maxime serait renversée, et il faudrait dire : "Détestez le criminel et pardonnez... que dis-je, pardonnez ! aimez, révérez le crime !"

[...]

"Tout ce qu'on peut faire par la violence, on peut l'exécuter par la loi : le peuple qui a la force de proscrire, a la force de contraindre à l'obéissance sans proscription. S'il est jamais permis de transgresser la justice sous le prétexte du bien public, voyez où cela conduit : vous êtes aujourd'hui le plus fort, vous tuez pour la liberté, l'égalité, la tolérance ; demain vous serez le plus faible, et l'on vous tuera pour la servitude, l’inégalité, le fanatisme. Qu'aurez-vous à dire ? Vous étiez un obstacle à la chose qu'on voulait; il a fallu vous faire disparaître ; fâcheuse nécessité sans doute, mais enfin nécessité : ce sont là vos principes; subissez-en la conséquence. Marius répandait le sang au nom de la démocratie, Sylla au nom de l'aristocratie; Antoine, Lépide et Auguste trouvèrent utile de décimer les têtes qui rêvaient encore de la liberté romaine. Ne blâmons plus les égorgeurs de la Saint-Barthélémy; ils étaient obligés (bien malgré eux sans doute) d'ainsi faire pour arriver à leur but.
"Il n'a péri, dit-on, que six mille victimes par les tribunaux révolutionnaires. C'est peu ! Reprenons les choses à leur origine.


"Le premier numéro du Bulletin des Lois contient le décret qui institue le tribunal révolutionnaire : on maintient ce décret à la tête de ce recueil, non pas, je suppose, pour en faire usage en temps et lieu, mais comme une inscription redoutable gravée au fronton du temple des lois, pour épouvanter le législateur et lui inspirer l'horreur de l'injustice. Ce décret prononce que la seule peine portée par le tribunal révolutionnaire est la peine de mort. L'article 9 autorise tout citoyen à saisir et à conduire devant les magistrats, les conspirateurs et les contre-révolutionnaires ; l'art. 13 dispense de la preuve testimoniale ; et l'art. 16 prive de défenseur les conspirateurs. Ce tribunal était sans appel.



"Voilà d'abord la grande base sur laquelle il nous faut asseoir notre admiration : honneur à l'équité révolutionnaire ! honneur à la justice de la caverne ! Maintenant, compulsons les actes émanés de cette justice. Le républicain Prudhomme, qui ne haïssait pas la révolution, et qui a écrit lorsque le sang était tout chaud, nous a laissé six volumes de détails. Deux de ces six volumes sont consacrés à un dictionnaire où chaque criminel se trouve inscrit à sa lettre alphabétique, avec ses nom, prénoms, âge, lieu de naissance, qualité, domicile, profession, date et motif de la condamnation, jour et lieu de l'exécution.

"On y trouve parmi les guillotinés 18 613 victimes ainsi réparties :

"Ci-devant nobles : 1 278
Femmes, idem : 780
Femmes de laboureurs et d'artisans : 1 467
Religieuses : 350
Prêtres : 1 135
Hommes non nobles de divers états : 13 633
TOTAL : 18 613

[Ainsi, la proportion de guillotinés non nobles, non prêtres et non religieux, hommes et femmes compris, c'est-à-dire la proportion de guillotinés appartenant au Tiers-Etat (13 633 + 1 467 = 15 100) sur les 18613 victimes s'élève à  81%]

[Chateaubriand dénombre ensuite les victimes de la Terreur :]

"Femmes mortes par suite de couches prématurées : 3 400
Femmes enceintes et en couches : 348
Femmes tuées dans la Vendée : 15 000
Enfants tués dans la Vendée : 22 000
Morts dans la Vendée : 900 000

"Victimes sous le proconsulat de Carrier, à Nantes : 32 000, 
dont 500 enfants fusillés, 
1500 enfants noyés, 
264 femmes fusillées, 
500 femmes noyées
300 prêtres fusillés, 
460 prêtres noyés, 
1404 nobles noyés, 
5300 artisans noyés

Victimes à Lyon : 31 000

"Dans ces nombres, ne sont pas compris les massacrés à Versailles, aux Carmes, à l'Abbaye, à la glacière d'Avignon; les fusillés de Toulon et de Marseille après les sièges de ces villes, et les égorgés de la petite ville provençale de Bédoin, dont la population périt tout entière.

"Pour l'exécution de la loi des suspects, du 21 septembre 1793, plus de cinquante mille comités révolutionnaires furent installés sur la surface de la France. D'après les calculs du conventionnel Cambon, ils coûtaient annuellement cinq cent quatre-vingt-onze millions (assignats). Chaque membre de ces comités recevait trois francs par jour, et ils étaient cinq cent quarante mille ; c'étaient cinq cent quarante mille accusateurs, ayant droit de désigner à la mort. A Paris, seulement, on comptait soixante comités révolutionnaires ; chacun d'eux avait sa prison pour la détention des suspects.

"Vous remarquerez que ce ne sont pas seulement des nobles, des prêtres, des religieux, qui figurent ici dans le registre mortuaire; s'il ne s'agissait que de ces gens-là, la Terreur serait véritablement la Vertu : canaille ! sotte espèce ! Mais voilà 18 923 non nobles, de divers états, et 2231 femmes de laboureurs ou d'artisans, 2000 enfants guillotinés, noyés et fusillés: à Bordeaux, on exécutait pour crime de négociantisme. 

"Des femmes ! Mais savez-vous que dans aucun pays, dans aucun temps, chez aucune nation de la terre, dans aucune proscription politique, les femmes n'ont été livrées au bourreau, si ce n'est quelques têtes isolées à Rome sous les empereurs, en Angleterre sous Henri VIII, la reine Marie et Jacques II ? La Terreur a seule donné au monde le lâche et impitoyable spectacle de l'assassinat juridique des femmes et des enfants en masse."

Chateaubriand poursuit en appelant à la barre des témoins oculaires (et cela sur une page et demie). Il conclut :

"Et voilà l'objet de vos hymnes! Des milliers d'exécutions en moins de trois années, en vertu d'une loi qui privait les accusés de témoins, de défenseurs et d'appel ! Songez-vous que le souvenir d'une seule condamnation inique, celle de Socrate, a traversé vingt siècles pour flétrir les juges et les bourreaux ! Pour entonner le chant de triomphe, il faudrait du moins attendre que les pères et les mères, les femmes et les enfants, les frères et les sœurs des victimes fussent morts, et ils couvrent encore la France. Femmes, bourgeois, négociants, magistrats, paysans,soldats, généraux, immense majorité plébéienne sur laquelle est tombée la Terreur, vous plaît-il de fournir de nouveaux aliments à ce merveilleux spectacle ?


"On dit : Une révolution est une bataille ; comparaison défectueuse. Sur un champ de bataille, si on reçoit la mort on la donne ; les deux partis ont les armes à la main. L'exécuteur des hautes œuvres combat sans péril ; lui seul tient la corde ou le glaive, on lui amène l'ennemi garrotté. Je ne sache pas qu'on ait jamais appelé duel ce qui se passait entre Louis XVI, la jeune fille de Verdun, Bailly, André Chénier, le vieillard Malesherbes, et le bourreau. Le voleur qui m'attend au coin d'un bois joue du moins sa vie contre la mienne ; mais le révolutionnaire qui, du sein de la débauche, après s'être vendu tantôt à la cour, tantôt au parti républicain, envoyait à la place du supplice des tombereaux remplis de femmes, quels risques couraient-ils avec ces faibles adversaires ? 

[...]
"Que, dans la fièvre révolutionnaire, il se soit trouvé d'atroces sycophantes engraissés de sang comme ces vermines immondes qui pullulent dans les voiries; que des sorcières plus sales que celles de Macbeth aient dansé en rond autour du chaudron où l'on faisait bouillir les membres déchirés de la France, soit ; mais que l'on rencontre aujourd'hui des hommes qui, dans une société paisible et ordonnée, se constituent les apologistes de ces brutales orgies ; des hommes qui parfument et couronnent de fleurs le baquet où tombaient les têtes à couronne ou à bonnet rouge ; des hommes qui enseignent la logique du meurtre, qui se font maîtres ès-arts de massacre, comme il y a a des professeurs d'escrime ; voilà qui ne se comprend pas."(op. cit. pp. 25 à 29). 

D'après Hugo Bremont sur le http://www.huffingtonpost.fr/
Texte amendé et enrichi

NB : les passages en gras sont du transcripteur


 

dimanche 11 mai 2014

Anniversaires royaux du 10 mai (avec des commentaires)

10 mai 1774 : décès de Louis XV (né en 1710), arrière-petit-fils de Louis XIV et son successeur, roi de France de 1715 à 1774. 

Un des rois de France les plus dénigrés car incompris. Son long règne n'a pas été des plus heureux. Il a été desservi par les circonstances autant que par ses ministres, à une exception près. 
L'enfant roi avait hérité d'une France saignée à blanc par la guerre de Succession d'Espagne, peut-être la plus nécessaire des guerres de Louis XIV car, en mettant sur le trône d'Espagne un Bourbon, son petit-fils le duc d'Anjou, devenu Philippe V (1683-1746), elle évitait la reconstitution de l'empire de Charles-Quint, qui eût été funeste à la France. Mais celle-ci n'en pouvait plus. 
Le duc d'Orléans, neveu de Louis XIV, désigné comme régent mais au pouvoir très encadré par le testament du feu roi ,s'était empressé de le faire casser par le Parlement - comme l’avaient été ceux d''Henri IV et de Louis XIII - redonnant à celui-ci un pouvoir dont il ne devait plus se départir, ce qui eut des conséquences désastreuses pour le régime. Et il n'est pas inutile de mentionner la désastreuse expérience bancaire de Law. Des historiens se sont évertués à réhabiliter le gouvernement du Régent (1710-1723), mais sans grand succès : après avoir tenté de rétablir un pouvoir partagé avec les Grands (les ducs et pairs) il était revenu à l'absolutisme qu'il avait entre temps considérablement affaibli.    
Le grand ministre de Louis XV, premier ministre de facto, fut son ancien précepteur le cardinal de Fleury (né en 1653, aux affaires de de 1726 jusqu’à sa mort en 1743) qui se montra un gouvernant de premier ordre que Chateaubriand n'hésite pas à mentionner à la suite des autres grands cardinaux-ministres Richelieu et Mazarin. Après Fleury, les choses allèrent de mal en pis. Il manqua cruellement à Louis XV l'équipe exceptionnels de ministres, les Colbert et Louvois et autres,  qui avaient assuré l’administration rigoureuse qui avait caractérisé le règne du Grand Roi. On peut citer le comte de Choiseul, bon ministre des affaires étrangères, obnubilé par la revanche à prendre sur l'Angleterre, mais lié aux parlementaires, qui étaient devenus les principaux adversaires de la monarchie et qui dut être disgracié.
La politique étrangère du roi fut  erratique, à cause de l'instabilité de l'Europe, due principalement à la fourberie et à la mégalomanie du roi de Prusse, Frédéric le Grand, qui n'hésita jamais à renier sa parole et à trahir ses alliés, dont un temps le France. Et c'est cet homme, dont les "philosophes", Voltaire en tête, avaient fait le parangon du "despote éclairé" ! D'où des renversements d'alliance devenus inévitables, mais incompris de l'opinion (qui prenait une importance croissante). D'où, entre autres guerres, la "guerre de Sept Ans " (1756-1763), considérée comme la "première guerre mondiale" car les Etats européens en lice s'y affrontèrent sur tous les continents et tous les océans. Les principaux protagonistes, la France et l'Angleterre, en sortirent épuisés ;  mais si la France n'avait pas perdu la guerre sur terre (quoi que les ennemis de la monarchie, Voltaire en tête, aient prétendu), l'Angleterre avait conquis la souveraineté des mers - qu'elle n'allait pas abdiquer de sitôt. D'où le traité de Paris (septembre 1763) où la France dut abandonner tout son empire colonial : le Canada, les Indes, les comptoirs du Sénégal...Dès lors la primauté d'Albion fut assurée pour un siècle et demi.
La personnalité du roi a été proprement calomniée. Très intelligent et instruit, il était bon et très aimable en privé. Mais il était affligé d'une grande timidité qui, jointe à un manque d'obstination dû à un certain scepticisme, l’empêchait de s'affirmer quand il eût fallu. Sa vie sexuelle dissolue qui lui valut une impopularité peu compréhensible en une époque qui ne brillait pas par l'amour de la morale (qu'on pense à Laclos, à Sade, à Crébillon...) n'avait rien à envier à celle de son illustre ancêtre dans la première partie de son règne. Mais le roi était bon chrétien et, sachant qu'il ne pouvait refréner ses ardeurs, il s'abstint toute sa vie de communier pour ne pas commettre de sacrilège.
Au demeurant, il savait pratiquer l'amitié. Et c'est ainsi que madame de Pompadour - femme de tête, femme de coeur et femme de goût, protectrice des arts et des lettres, injustement calomniée elle aussi - demeura son amie bien après avoir cessé d'être son amante.
En résumé, Louis XV ne fut pas le roi qu'il fallait à son temps. La société léguée par Louis XIV et le Régent était sans conteste une société bloquée. A une société bloquée il faut un despote : soit un despote tout court, pour la maintenir par force aussi longtemps que possible, soit un despote éclairé pour faire sauter par force les blocages, tel Pierre le Grand en Russie. Louis XV était éclairé, mais il n'était pas un despote.
Son grand acte d'autorité, qui eût probablement évité la révolution (Jean Tulard) , fut la réforme par laquelle le chancelier Maupeou décida en 1771, la dissolution des Parlements, remplacés par les conseils supérieurs nommés par le roi, l'exil de leurs membres, l’abolition de la vénalité des offices, l'égalité de tous devant la justice. Malheureusement après la mort du roi, Louis XVI rétablit les anciens Parlements, triomphants, dans leurs prérogatives et dignités. Maupeou disgrâcié eut cette phrase prémonitoire : « J'avais fait gagner au roi un procès de trois siècles. Il veut le reperdre, il est bien le maître. » L'historien Jean-Christian Petitfils indique qu'il aurait ajouté de façon bien moins sentencieuse : « il est foutu ».
Moralité : la noblesse de robe est la première responsable de la révolution. 

La seconde responsable est la faiblesse d'un roi de 20 ans jointe à son manque de discernement



Louis XV

le cardinal de Fleury 


10 mai 1774 : avènement de Louis XVI (né en 1754), roi de France de 1774 à 1791, roi des Français de 1791 à 1793. Petit-fils de Louis XV. Il devint roi en quelque sorte par défaut après le décès de son père et de ses deux frères aînés.
Comme homme privé, il était le parfait "honnête homme" de l'idéal classique. Cultivé, curieux de tout, passionné d'histoire et de géographie (il suivait avec un intérêt attentif les voyages de découverte de Bougainville), bon et doux, très pieux, mais encore plus timide et indécis que son aïeul, impressionné par le brillant de sa belle jeune épouse, complètement dépourvu de sens politique, d'autant que son christianisme était teinté de rousseauisme (croyance en la bonté innée des hommes, etc.), il n'était évidemment pas le monarque de la situation.
Sa première décision désastreuse fut l'abolition de la réforme Maupeou. 

La seconde fut la convocation des Etats généraux, opération toujours périlleuse pour la monarchie, mais encore davantage, vu la puissance de l'opinion, qu'elle l'avait été sous Henri III et sous Marie de Médicis. Encore eût-il fallu les disperser lorsqu'ils se proclamèrent Assemblée nationale ; Mirabeau avait proclamé : "Nous sommes ici par la volonté du peuple, nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes !  " : eh bien, il fallait le prendre au mot !
Troisième et dernière décision désastreuse : le départ de Versailles pour les Tuileries. A partir de là, la monarchie était foutue, pour reprendre le mot de Maupeou. Le séjour de Paris, foyer de touts les révoltes, a toujours été néfaste aux monarques.
Louis XVI voulait "épargner le sang de son peuple" : on ne sait que trop ce qu'il est advenu, des flots de sang innocent répandu - dont le sien. Dernier roi très chrétien, il est mort en martyr de sa foi - car c'est cela que la rage révolutionnaire a voulu abattre et abolir.

Louis XVI


lundi 5 mai 2014

SALON DU LIVRE MAÇONNIQUE DE L'AN PROCHAIN




Devant l'éclatant succès du Salon du livre maçonnique de Lyon pour sa troisième édition, le 12 avril denier, les organisateurs ont décidé d'en doubler la durée.

Le prochain aura donc lieu les 28 et 29 mars 2015.


J'y serai présent comme auteur et aussi comme conférencier (si tout se passe comme prévu).

Qu'on se le dise !

dimanche 4 mai 2014

Anniversaire impérial du 5 mai

Je ne suis pas bonapartiste, loin de là, mais je ne puis faire comme si Napoléon n'avait pas été présent - et comment ! - dans l'histoire de France....
A son endroit, ma position est celle de Chateaubriand (rien que ça !) : elle balance entre la réprobation et l'admiration.

D'autant que je fus amené par la force des choses, pour la première et dernière fois de ma vie, à participer, un 5 mai, à une santé "à la mémoire de l'empereur" !!!
D'où ce billet.



5 mai 1821 : décès à Sainte-Hélène de Napoléon Ier (né en 1769).


Et j'ajouterai : honte à son geôlier Hudson Lowe et à l'Angleterre !




Napoléon sur son lit de mort


Anniversaire royal du 4 mai

4 mai 1008 : naissance d'Henri Ier (+ 1060) , fils de Robert II et de Constance d'Arles. Roi de France de 1031 à 1060. 

Henri Ier 

Anniversaire royal du 2 mai

2 mai 2012 : décès de Victoire Jeanne Joséphine Pierre Marie Emmanuelle de Dampierre, duchesse d’Anjou et de Ségovie, née en 1913, fille de Roger de Dampierre (1892-1975), vicomte de Dampierre, duc pontifical de San Lorenzo Nuovo, et noble de Viterbe, et de son épouse Donna Vittoria Ruspoli (1892-1982), des princes de Poggio Suasa et de Cerveteri, première épouse de Jacques-Henri de Bourbon, duc de Ségovie, duc d'Anjou, fils du roi Alphonse XIII d'Espagne.

Mère d'Alphonse de Bourbon (1936-1989), duc de Bourbon et de Bourgogne , duc de Cadix et duc d’Anjou, grand-mère de Louis-Alphonse de Bourbon (né en 1974), duc d'Anjou, roi de France de jure sous le nom de Louis XX.


la duchesse de Ségovie à 95 ans

jeudi 1 mai 2014

Beethoven par Artur Rubinstein (2)

ENCORE RUBINSTEIN !





Je viens d'écouter, cette fois sur TouTube, une version de plus, la 4e, du concerto l'Empereur par Artur Rubinstein, de nouveau en 1975, donc toujours à 88 ans.

YouTube n'est pas ce qu'il y a de mieux pour le rendu sonore, mais il y a les prises de vue...

C'était un concert avec l'orchestre symphonique de Jérusalem, orchestre tout à fait convenable, dirigé avec beaucoup de véhémence par Alexandre Schneider.

Ce qui était fascinant, c'était la face de Rubinstein et ses mains.

Rubinstein, tel un vieux sachem, complètement habité par la musique, quasiment possédé et pourtant totalement lucide (ses regards de côté vers l'orchestre pour vérifier que l'ensemble tombait juste).

Et ses mains... Mains de vieillard, mais animées d'une vie propre, d'une agilité, d'une vélocité... J'ai toujours été fasciné (pour avoir fait jadis du piano) par les mains d'un grand pianiste : ce sont des entités autonomes, douées, je le répète, d'une vie propre, et aussi d'une mémoire à elles qui ne passe plus par le cerveau. C'est un phénomène assez stupéfiant.

Quant à l'interprétation, elle ressemblait comme une soeur à celle de la même année dont j'ai déjà parlé, toutes choses égales d'ailleurs, en particulier compte tenu de la différence d'un enregistrement sur le vif et d'un enregistrement en studio. Il m'a semblé repérer quelques fausses notes. Mais cela m'a rappelé la réflexion d'un ami pianiste alors que nous assistions à une exécution par "Rubi" du 2e de Brahms : "Quel filou ! toutes ses fausses notes sonnent juste !".

Eh oui, c'était un des miracles de Rubinstein, cet homme-musique, comme auraient dit les Indiens.

Beethoven par Artur Rubinstein (1)

J'ai décidé de varier les thèmes abordés dans ce blogue en ouvrant une rubrique musicale, déjà amorcée avec mes billets sur les hautes-contres.

Je ne suis pas sûr que cela m'attire un vaste public, en dehors des quelques-uns déjà attirés par les billets en question. Mais peu me chaud, j'ai envie de céder à mes envies...

D'ailleurs, toute beauté vient de Dieu, qui est la source du Vrai, du Beau et du Bien, comme l'avait ressenti Platon. Et contempler la beauté dont est capable l'homme - en l'occurrence le compositeur et l’interprète - c'est rendre grâce à Dieu qui lui (leur) a donné ce don.






Le concerto l’Empereur par Artur Rubinstein


Je viens d'écouter trois fois à la file le concerto l'Empereur de Beethoven, les trois fois par Artur Rubinstein, à l'âge respectivement de 69 ans, 77 ans et 88 ans (en 1956, 1964 et 1975).

Peu de différence entre les deux premières versions en ce qui concerne le pianiste : même vitesse, mêmes inflexions, même légèreté et même force, puissance et séduction à la fois. Rubinstein a toujours été réputé pour sa virtuosité brillantissime (il ne le cédait que de peu à Horowitz), la clarté de son jeu, la poésie de son toucher. Sous tous ces points de vue, ces deux versions sont sœurs.

Pour l'orchestre, il n'en va pas de même. Celui de 1956 est le Symphony of the Air, l'ex-NBC Symphony Orchestra d'Arturo Toscanini, et on sent encore la patte du maestro (qui d'ailleurs était toujours vivant mais à la retraite depuis 1954) ; il est pour l'occasion dirigé par Joseph Krips, excellent chef mozartien (entre autres) et cela s’entend. En revanche, pour la seconde version, l'orchestre est celui de Boston, superbe orchestre qui s'est illustré en particulier sous la baguette, notamment, de Pierre Monteux et de Charles Munch, mais qui est cette fois-ci dirigé par Erich Leinsdorf que j'ai toujours considéré comme un balourd et ce n'est pas cet enregistrement qui me fera changer d'avis : quelle lourdeur, quelle brutalité, quel manque de nuance - bref quel manque de musique !

Avec la troisième version, on change de climat. D'abord l'enregistrement est superlatif : c'est la grande époque des 33 tours. Le piano sonne magnifiquement, l'orchestre symphonique de Londres est luxuriant. Evidemment la virtuosité de Rubinstein n'est plus supersonique, mais tout de même elle reste époustouflante. Et ce qu'il perd en rapidité (tout est relatif...) il le gagne en délicatesse, en jeu perlé (j'ai observé la même évolution chez Horowitz octogénaire) et en chant. Oui, avec lui, le piano chante, que c'en est un ... enchantement. Et Daniel Barenboim, qui conduit l'orchestre, est à l'écoute attentive de Rubinstein : c'est en réalité lui qui dirige (d'ailleurs, en vrai, quand on le voyait faire, c'était bien ça).

Un souvenir personnel, pour finir. J'ai entendu Rubinstein donner le même concerto à l'Opéra de Paris, avec l'orchestre maison dirigé par un chef maison, Jean Laborde. C'était dans les années 60 et Rubinstein était en pleine possession de ses moyens. Et puis voilà que, patratas... On sait que le finale est un rondo avec couplets et refrain. Or, en plein milieu... Rubinstein rate l'entrée d'un des couplets ! Drôle d'effet, d'entendre l'orchestre à vide... Il se rattrape, il termine brillamment...on l'applaudit fort. Mais lui, mécontent, vexé, fait signe que non de ses deux mains, et s'écrie : On rrrrrecommence ! Il se remet au piano, et entame le début du finale (on sait que c'est le piano qui commence) ENCORE PLUS VITE QUE PRECEDEMMENT !!!

Inutile qu'il a terminé sous un déluge d’applaudissements : pour peu on le portait en triomphe ! Et lui d'envoyer des baisers au public...

J'ai assisté à plusieurs autres concerts de Rubinstein, surtout en soliste. Cela se terminait toujours comme ça : il aimait le public et le public l'aimait. Et on sortait HEUREUX.

J'ai admiré et j'admire encore beaucoup d'artistes dans ma vie, mais jamais je n'en ai aimé autant qu'Artur Rubinstein.


28 avril 2014

le saint archevêque Jean de San Francisco, prophète et thaumaturg







Parler de Monseigneur  Jean semble facile pour autant que l’on n’entre pas dans le détail des évènements de sa vie, car les actions miraculeuses et les lignes forces de sa passion évangélique et christologique étaient caractéristiques de sa vie unique et resplendissante. Mais combien difficile est-il, par contre, de s’efforcer de s’approcher de la profondeur exceptionnelle et de la ténacité inégalée qu’il déployait dans ses activités.

Pour la petite histoire il est toujours agréable de rappeler l’irritation de la noblesse, qui n’hésitait pas à s’adresser à la hiérarchie ecclésiale pour ordonner à ce « va-nu-pieds » d’évêque, de se chausser. Dans la plus parfaite obéissance Vladika accepta les chaussures qu’on lui offrit pour les emporter sous ses bras, déclenchant ainsi l’hilarité de certains mais surtout l’irascibilité d’autres qui n’y comprenaient rien.

Tout aussi plaisante est l’histoire de l’invitation à dîner qu’il avait reçue et où il avait été placé en tête de table, près de l’épouse de l’hôte qui s’était ornée les lèvres du rouge le plus flamboyant, alors qu’il était bien connu que Vladika avait une sainte horreur du rouge à lèvre. Il feignit ne pas réagir à cet éblouissant spectacle coloré mais au moment où la soupe fut servie, il la porta à sa bouche et la versa sur ses lèvres d’où elle dégoulinait dans sa barbe, la décorant ainsi de vermicelles. Soudain, la dame comprit la raison du comportement étrange de l’évêque et s’empressa, aussitôt, d’essuyer son rouge à lèvre, sur quoi l’évêque poursuivit normalement son repas.

Il n’avait nullement l’intention de se rendre intéressant, ce qu’il faisait, en revanche, c’était de rendre l’assistance attentive à l’importance de vivre sa vie en Christ ; il voulait être un véritable évêque, un berger pour son troupeau, un père pour ses prêtres, un successeur et épigone du Christ, le Bon Pasteur. Et nous savons tous que Vladika Jean fut cet évêque, une icône en chair et en os de son Maître.

Après son sacre, dans sa première homélie comme évêque, il témoigna en paroles de ce qu’il ferait, magistralement, en actes plus tard : il aspirait à se donner à sa tâche corps et âme, afin de, pour reprendre ses propres paroles, achever la mission du Christ : Le Christ est descendu sur la terre pour rétablir en l’homme l’icône de Dieu qui avait été dénaturée ; pour appeler les hommes afin de les ramener à l’unité. Il appartient au berger de renouveler et d’éclairer les hommes. Que peut-il y avoir de plus grand que de recréer la Création de Dieu ? Que peut-on offrir de mieux à son prochain que la préparation à la vie éternelle ? C’est de cela, précisément, qu’il avait fait sa mission : ouvrir à tous les portes du Royaume de Dieu, sans distinction de race, de couleur ou de langue, en disant : Pénétré de l’universalité de l’Eglise, le soin du berger ne saurait se limiter aux seules brebis qui lui ont été confiées, mais il doit porter les yeux de son cœur sur la totalité de l’Eglise du Christ.

Vladika Jean n’appréciait pas le luxe, ni la pompe ni l’éclat. Jamais il ne s’y était associé en donnant pompeusement des ordres depuis les hauteurs de son trône épiscopal. Jamais il ne cherchait à se faire remarquer ou à impressionner, il s’opposait violemment à pareil comportement. Il avait en horreur ceux qui jouent la comédie et il ne supportait pas les ecclésiastiques paradant à l’autel. La vanité dont un éventuel évêque ou archimandrite pouvait se rendre coupable déclenchait inévitablement une réaction ferme de la part de Vladika Jean. Dans ce contexte, le récit cocasse suivant est d’ailleurs bien connu : un évêque que je ne nommerai pas était tellement fier de sa nouvelle mitre que Vladika se rua sur lui et la lui enfonça de ses deux mains jusqu’aux narines… la petite taille de Vladika et l’imposante stature de ce grand évêque ne faisait qu’ajouter au tableau… L’évêque était ainsi obligé de continuer à célébrer l’office à l’autel littéralement à « l’aveuglette », aveuglé qu’il était de vanité. Pour Vladika Jean, il n’y avait pas de place pour les honneurs humains ou l’orgueil à l’autel où l’on servait Dieu. Il était toujours et partout un serviteur de Dieu et le vivait humblement tous les instants de sa vie. C’est précisément cela qu’il cherchait à enseigner à tous les chrétiens, et en premier aux prêtres, car tous ceux qui se trouvaient, se trouvent ou se trouveront devant l’autel du Christ s’y trouvent en Son Nom et non en leur nom.

Il abhorrait tout signe d’autorité et défendait l’orthodoxie vraie telle qu’il l’avait pratiquée et vue pratiquée, et voulait transmettre ce savoir à tous ceux qu’il rencontrait, où que ce soit, dans tous pays ou régions, partout où il passait. Il définissait sa mission à Shanghai ainsi : «C’est pour cela qu’on m’envoie en Orient, dans les contrées dites du soleil levant, mais qui ont surtout besoin du rayonnement spirituel du Soleil de Justice. » Annoncer le Christ en paroles, et humblement le prendre en exemple dans ses propres agissements étaient son but, sa mission sur terre. Rien ni personne ne pouvaient l’en détourner

Le Christianisme véritable ne se résume pas à des considérations intellectuelles mais doit être le cœur de la vie. Le Christ n’est pas descendu sur terre pour donner aux hommes des connaissances nouvelles, mais pour les appeler à une vie nouvelle. Son ascèse et sa vie de prière en étaient des exemples vivants et atteignaient une profondeur inimaginable selon les normes modernes. Vladika ne dormait jamais plus de deux heures par nuit, et jamais dans un lit, soit dans une chaise, soit à genoux devant les icônes. Le reste du temps il priait, car son cœur était tellement grand qu’il vivait la douleur ou la tristesse que les fidèles lui confiaient dans ses propres entrailles. Il n’est donc pas surprenant que Dieu l’ait glorifié par des signes extérieurs visibles. Pendant la proscomédie à laquelle il consacrait toujours énormément de temps, il lui arrivait d’être tellement pris par la prière qu’il s’élevait d’un demi mètre au dessus de la terre sans même qu’il ne s’en rendît compte. En célébrant la Divine Liturgie il lui arrivait souvent d’être illuminé de la lumière incréée à la plus grande stupéfaction de nombreux fidèles bien sûr.

Tout aussi remarquables étaient son amour pour l’homme et sa confiance en Dieu.
Dans une allocution il disait : «Dans son souci du salut des âmes, un berger ne peut ignorer les inévitables besoins physiques de l’homme. Il ne devrait pas être permis de prêcher l’Evangile sans effectivement manifester de l’amour. »

Ce n’était pas parce qu’il était évêque qu’il aurait renoncé à se rendre dans les quartiers les plus mal famés et les ruelles les plus sombres de Shanghai pour aller à la recherche de bébés abandonnés dans les immondices, ou d’enfants handicapés ou mutilés rejetés de la société. Il les accueillait tous dans son cœur, et un grand nombre aussi dans son orphelinat. On pourrait même dire qu’il est miraculeux qu’il n’ait pas été assassiné dans ces endroits qui ne connaissaient pas le luxe de l’électricité ; en effet, c’étaient des endroits obscurs, au propre et au figuré, où se passaient des choses qui ne supportent de toute façon pas la lumière.

Peut-être pensait-on que ce petit homme courbé qui déambulait dans les rues de Shanghai était un pauvre petit évêque dépravé à la recherche de quelque bibelot qu’il vendrait pour avoir de l’argent avec lequel s’acheter de l’alcool ou de l’opium. Les prêtres de l’époque auront sans doute également trouvé ce comportement particulièrement choquant. Mais j’ai quand même beaucoup de peine à comprendre qu’il puisse y avoir eu des prêtres qui n’appréciaient pas leur évêque, pire même, qui voulaient sa mort. Mais comment se peut-il donc, que des personnes qui prétendent annoncer et expliquer l’Evangile à l’Eglise, se permettent, pendant la Nuit Pascale, d’ourdir des complots afin d’empoisonner Vladika Jean en mélangeant du poison au vin qu’il utiliserait pour nettoyer le calice, lui, qui était un Evangile vivant, mais en tous points identique à celui que ses détracteurs proclamaient pompeusement ?

Mais il s’attendait à ce genre d’avatars lorsqu’il disait : La tâche d’un berger n’est pas facile, car il doit lutter contre la nature de l’homme contaminée par le péché; souvent il se heurte à l’incompréhension, ou à l’opposition délibérée, voire à la haine de ceux qu’il aime et qu’il essaie de secourir. Le sens du sacrifice de soi, l’amour qu’il porte à son troupeau doivent être incommensurables.

Vivre réellement et foncièrement l’Evangile dans ces proportions radicales là, ne plaît sans doute pas trop à l’homme parce que cela le force à réfléchir et à méditer sur ses propres actes. Pareille introspection interpelle la conscience et suscite des interrogations et des défis que l’on préfère esquiver. Des déclarations grandiloquentes et ronflantes à propos du « multiculturalisme » et de « l’inter religiosité » ne lui étaient pas réservées. Seul comptait son amour chaleureux et cordial pour ceux qui étaient marqués par la vie ou ployaient sous la tristesse et l’échec. C’est à eux que s’adressaient toute son attention et ses soins, sans distinction de race, de couleur, de sexe, d’origine, ou de confession. Entendons ses propres paroles : Le berger doit sentir la douleur de ses brebis. Sa vie ne lui appartient pas, il doit être capable de subir toute vexation ou persécution, voire la mort, pour les guérir..

Quand Vladika Jean agissait, il le faisait dans la plus grande simplicité, comme simple serviteur de Dieu. Lorsqu’un jour il alla, au vu et au su de tout le monde, dans un grand hôpital de Shanghai, il s’y rendit d’abord, à la consternation générale, dans une chambre où une mère juive soignait son fils qui fut guéri par la prière de Vladika, sans qu’il ait tenu compte de la confession de cette personne. Pour Vladika Jean, toute personne, quelle qu’elle soit, était un enfant de Dieu et une icône du Christ. Là où régnait la misère, il était le premier arrivé pour apporter réconfort et consolation. L’Archevêque Jacques, de bienheureuse mémoire, racontait comment, lors du retour de Vladika Jean aux Etats-Unis après une tournée en Europe, il refusa obstinément de prendre la route de l’aéroport de Schiphol où l’avion était prêt pour le départ, pour aller, à la stupéfaction générale, au chevet d’un mourant inconnu dont il avait entendu intérieurement l’appel à l’aide. Le Père Adrien lui dit : « Vladika, vous allez rater l’avion ! » D’un mouvement brusque, il se retourna et répondit sèchement : « Est-ce que c’est vous qui assumerez les conséquences s’il devait mourir …? » Vladika s’est donc rendu à l’hôpital, a prié et entendu la confession du mourant. L’avion, toujours prêt pour le départ, n’a décollé que lorsque Vladika Jean s’était enregistré et était monté à bord.

Vladika Jean répondait aux besoins des hommes et ne permettait jamais que la moindre préoccupation sociale empêchât un prêtre de remplir ses fonctions ecclésiales. A son esprit étaient toujours présentes ces paroles de l’Ecriture Sainte : « Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des tables. » ( Actes 6,2)

Très chers frères et sœurs, la vie de Vladika Jean est truffée de scènes miraculeuses qui faisaient et font encore toujours le tour du monde, même sur l’internet maintenant. Exemplaires et réputés étaient l’élan foncièrement chrétien et la passion évangélique de son parcours de vie : une vie d’humilité dans son amour énorme et à la fois noble pour Dieu, pour l’homme, et pour la vérité de la Foi Orthodoxe. N’est-il pas regrettable que ceux qui suivent son exemple soient si rares?

Archimandrite Thomas


Source: http://orthodox.be/PRE0016F.html

Anniversaires royaux du 30 avril

30 avril 1245 : naissance de Philippe III le Hardi (+ 1285), fils de saint Louis et de Marguerite de Provence, roi de France (12780-1285).


couronnement de Philippe le Hardi





30 avril 1553 : naissance de Louise de Vaudémont-Lorraine (+1601), fille de  Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et duc de Mercœur, et de Marguerite d'Egmont, épouse d'Henri III, reine de France (1575-1589).



Louise de Vaudémont-Lorraine




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