dimanche 30 novembre 2014

Premier Synode orthodoxe en France depuis près de 1000 ans






L’Eglise de France du Patriarcat orthodoxe des Nations a tenu son premier synode national le samedi 22 novembre 2014.

C’était le premier synode orthodoxe réuni en France depuis le Grand Schisme de 1054 qui a coupé en deux le monde chrétien : en Occident l’Eglise catholique romaine, en Orient les Eglises orthodoxes. Mais, depuis de nombreuses années, l’orthodoxie s’est réimplantée en Occident.

Le patriarche Nicolas, primat de l’Eglise de France, a donc convoqué et présidé ce synode réunissant tous les évêques de l’Eglise.

Les travaux ont été denses, ouverts et fructueux.

Ont été mises en place diverses commissions :
- commission liturgique ;
- commission canonique ;
- commission juridique ;
- commission enseignement et formation ;
- commission bioéthique ;
- commission relations interconfessionnelles et interreligieuses ;
- commission de la communication ;
- commission des finances ;
- service des aumôneries ;
Ces commissions seront assistées d’experts.

En cas de nécessité, le patriarche désignera un comité de discipline ecclésiastique.

Le patriarche a également annoncé la constitution d’un conseil patriarcal pour l’assister. Il sera composé de clercs et de laïcs.

La date du prochain synode national a été fixée au 30 mai 2015, veille de la Pentecôte selon le calendrier oriental.




samedi 29 novembre 2014

Suppression du salon du livre maçonnique de Lyon

En raison d'une intervention des autorités nationales du GODF, les organisateurs du Salon du livre maçonnique qui devait avoir lieu à Lyon les 28 et 29 mars 2015 ont décidé de le supprimer.

Ce salon devait avoir pour thème général Fantasmes et réalités maçonniques.

J'avais prévu d'y traiter le sujet suivant : La maçonnerie chrétienne : fantasme ou réalité.

jeudi 20 novembre 2014

L'islam conquiert l'Angleterre


L'islam déloge activement le christianisme au Royaume Uni


Mosaïque du
Christ de Sainte Sophie
de Constantinople


L'islam dépasse rapidement le christianisme au Royaume-Uni, rapporte Sedmitza.ru. Alors que les Eglises chrétiennes au Royaume-Uni sont en train de perdre rapidement des paroissiens, la communauté musulmane se développe à une vitesse sans précédent. Et si la société voit parfois une menace dans l'islam, les musulmans britanniques prétendent néanmoins jouer un rôle actif dans la vie du pays.

L'analyse des résultats du recensement de la population a montré que l'islam peut devenir la religion dominante dans le pays au plus tard dans dix ans. Au cours de la dernière décennie, le nombre de musulmans britanniques a doublé, et le prénom "Mohammed" est devenu le prénom le plus populaire de Londres.

L'âge moyen d'un musulman britannique est d'environ 26 ans. La population musulmane au Royaume-Uni est extrêmement jeune; elle est plein d'énergie, de vie et de dynamisme. La Grande-Bretagne est innovatrice dans de nombreux domaines. Elle deviendra le premier pays non-musulman à introduire des obligations financières, disponibles à l'achat par des investisseurs musulmans.

La société de Droit anglais a récemment publié un manuel pour la rédaction de testaments selon les lois de la charia car il y a une grande demande pour de tels documents. 

Une nouvelle analyse du dernier recensement, effectué par l'Office National de Statistique (ONS), a montré que l'Église d'Angleterre est en train de perdre son importance plus rapidement qu'elle était censée le faire plus tôt. L'augmentation de l'âge moyen des paroissiens indique que la religion officielle de la Grande-Bretagne a perdu plus de quatre millions de ses adeptes depuis 2001.

"La baisse que les églises de Grande-Bretagne ont connu depuis longtemps, a maintenant apparemment atteint son point critique. 95% des gens ne vont pas à l'église le dimanche. Les offices chrétiens sont fréquentés par une minorité de la population", commente Andrew Copson,  directeur général de la British Humanist Association. 

Ces chiffres ont incité le Premier ministre britannique David Cameron à tenter de soutenir les principes de base de l'institution de l'Église d'Angleterre. Il a appelé les chrétiens à être plus ardents à prêcher leur foi et a fait remarquer "le pouvoir de guérison de l'Eglise". 

Il est de tradition dans les communautés chrétiennes à travers la Grande-Bretagne de représenter une "Pièce de théâtre de la Passion" le Grand Vendredi [Vendredi Saint] avant Pâques.

La souffrance (Passion) et la mort du Christ dans la crucifixion sont glorifiés dans cette pièce. L'un de ces spectacles a eu lieu sur Trafalgar Square à Londres cette année, mais à Oxford la performance a été annulée: le fonctionnaire chargé de l'examen des demandes pensait que la "Pièce de la Passion" était un spectacle érotique.

Cela prouve encore une fois que même les personnes investies de pouvoir ne sont pas toujours au courant de ce que les chrétiens du monde entier célèbrent en fait.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



mercredi 12 novembre 2014





Jean-François Var signera son livre La franc-maçonnerie à la lumière du Verbe 

dimanche prochain 16 novembre de 11 heures à 13 heures et de 15 heures à 17 heures.


jeudi 16 octobre 2014

Sur l'avortement et l'euthanasie

Propos d’un humaniste chrétien

Un ami qui m’est très proche m’a fait parvenir cette méditation qui, datant de quelques années, n’en est pas moins plus que jamais d’actualité au milieu des discussions souvent âpres qui agitent la société- du moins celle qui a de quoi se loger et se nourrir.
Je la publie avec son entier accord :
  
            La vie est sacrée, la vie sous toutes ses formes : je crois que tout homme civilisé peut tomber d’accord sur ce postulat. On m’objectera les tortionnaires, les bourreaux, les tueurs en série, les fauteurs de génocides ; mais ceux-là ne sont pas des êtres civilisés, ce sont des barbares. La civilisation repose sur le respect de la vie.
            C’est une idée qui progresse de nos jours d’une façon marquante en ce qui concerne ce qu’on appelle la nature, c’est-à-dire le règne animal et le règne végétal. Témoin le succès grandissant de l’écologie, que ce soit l’écologie au sens vrai, qui œuvre en faveur des équilibres naturels, de la protection des milieux (c’est son sens étymologique) ou que ce soit aussi l’écologie militante qui s’est dévoyée en action politique.
            Cela pour la « nature naturelle », si l’on peut dire. Mais la nature humaine ? le respect de la vie humaine ? Constate-t-on un progrès, ou bien plutôt une régression, et immense ? Toujours les hommes ont tué des hommes (cela a commencé avec Caïn et Abel), mais jamais, avant les « guerres d’enfer » (pour reprendre le titre de l’ouvrage prémonitoire d’un auteur bien oublié aujourd’hui, Alphonse Séché), jamais on n’avait massacré les hommes par millions, et jamais par des moyens autres que ceux de la guerre : camps de concentration, avec leurs chambres à gaz ou leurs fours crématoires, goulags, famines planifiées comme en Ukraine par Staline dans les années 30, les Khmers rouges au Cambodge, et depuis, la liste s’allonge, s’allonge... La Révolution française avait bien inauguré cela en Vendée (« La Vendée sera anéantie », avait décrété la Convention en 1793), mais sur une échelle sans commune mesure.
            D’où le terme, d’invention contemporaine, de « génocide ».
            Il est clair que, hormis pour les croyants – et encore pas tous, cela dépend de leur croyance [1]-  l’être humain n’est plus, en tant que tel, objet de respect. Et cette dépréciation rejaillit sur la nature des traitements (terme neutre) que l’on peut, ou au contraire on ne peut pas, faire subir à cet être humain.
            On peut, grosso modo, répartir les esprits en deux catégories antagonistes. Première catégorie : ceux pour qui la vie est sacrée au sens fort du terme parce qu’elle est d’origine divine, et même de nature divine : « Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Genèse 2, 7) ; « Je suis le chemin, la vérité et la vie », déclare le Christ lors de la dernière Cène (Jean 14, 6) ; ou encore, avant de ressusciter Lazare, il affirme à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11, 25). De son côté l’apôtre Paul enseigne (aux Athéniens, sur l’Aréopage) : « En Lui [le Christ] nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17, 28).
            Pour ceux qui croient cela, la vie humaine est sacrée au sens plénier, absolument, intégralement, du tout premier début jusqu’à l’extrême fin, de l’embryon jusqu’au mourant. Et cela parce qu’elle porteuse de « cette part immatérielle de chaque être qui a plus de prix à nos yeux que tout l’univers matériel » (François Mauriac).
            A l’opposé, on trouve les matérialistes, pour qui l’être humain est un assemblage d’organes eux-mêmes constitués de cellules, qui sont elles-mêmes des conglomérats de molécules interagissant entre elles selon certains schémas. Cet assemblage n’a pas plus de valeur intrinsèque que, mettons, une éponge. Il est ce qu’il est par hasard et non selon une nécessité, ce qui impliquerait ce qu’Aristote nomme une entéléchie, c’est-à-dire un destin prédéterminé, ce qu’ils nient fermement. Dans cette optique, un embryon n’a pas essentiellement un statut autre que celui de n’importe quel organe humain, un rein, par exemple, ou un appendice.
            Reste que cet organe ou organisme qu’est l’embryon, puis le fœtus, acquiert une conscience, à la différence de l’éponge. Or la conscience fait l’homme.
            Quelle est cette conscience ? La conscience réflexive, indubitablement. Mais n’existe-t-il pas aussi une conscience instinctive, que l’homme partage avec les animaux ? Et quand acquiert-il simultanément cette double conscience, ou successivement ces deux consciences ? A quel stade, ou stades, de son développement ? Et, question grave : d’où les tient-il ? D’un processus purement électro-chimique ? On alimente des querelles sans fin sur les jours et les mois de grossesse sans savoir répondre à aucune de ces questions, dont la plus importante est celle-ci : à quel moment l’être humain devient-il un être humain, doté par nature de ces droits imprescriptibles qu’ont proclamé les Constituants de 1789 dans leur fameuse Déclaration des « droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme » (Préambule), dont tout le monde se réclame sans l’avoir lue. L’article II stipule que « les droits naturels et imprescriptibles de l’homme... sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».
            Tels sont les droits sacrés que l’homme possède par nature. Si le droit à la vie n’y figure pas, c’est pour la raison qu’il est, par consensus universel, le premier de tous, celui en l’absence duquel aucun autre n’existe. Et si ces droits sont « naturels », c’est bien qu’il existe une nature humaine irréductible à la matière, même organique.
            Cela posé, les choses ne sont pas si simples, ou simplistes. Les partisans acharnés du « droit » à l’avortement ainsi que des recherches intrusives sur l’embryon, se trouvent être les adversaires non moins acharnés de la peine de mort. Y aurait-il donc deux catégories, deux modalités de la vie humaine, l’une intouchable, et l’autre sans importance ?
            L’incohérence n’en existe pas moins dans le camp adverse. Ceux qui militent, parfois publiquement, contre l’avortement et les manipulations génétiques, sont très souvent – pas toujours – partisans de la peine de mort. D’où la même interrogation.  
            Revenons donc à notre point de départ. Si l’être humain est sacré, soit au sens plein, soit en un sens allégorique ou moral, et si la vie, et pas seulement la vie humaine, l’est aussi, nous nous trouvons face à une série d’apories.
            Selon les adeptes de certaines sectes, américaines pour la plupart, la vie se développant dans la moindre de ses étapes sous l’étroite gouvernance de Dieu, la médecine est intruse, voire sacrilège, et doit être absolument bannie – ce que ces sectes appliquent avec les déplorables résultats que l’on sait. C’est un extrême, assurément, mais d’une attitude qui, sous une forme plus modérée, n’est pas loin de penser que certaines formes de la médecine, et surtout de la chirurgie, sans parler des recherches génétiques, dont nous reparlerons, sont attentatoires à la volonté de Dieu, qui seul a droit de vie et de mort sur l’homme.
            Pour d’autres, tout au contraire, la science, notamment médicale, est reine, et reine absolue, et peut faire ce qu’elle juge bon de faire du « matériau humain ». Dans ce cas d’espèce, bien plus fréquent qu’on imagine, la condition humaine est menacée comme elle ne l’a jamais été, car elle l’est par ce dieu tout-puissant et omniscient qu’est la science.
            Ces deux attitudes peuvent-elles satisfaire l’homme sensé ? Je mets en fait que non.
            Ne feignons pas la neutralité, et prenons l’attitude du chrétien que nous sommes. Dieu, oui, nous a donné la vie. Mais non sans contreparties : il nous l’a confiée à charge pour nous d’abord de la conserver – pareil cadeau ne se méprise pas – et ensuite et surtout d’en faire le meilleur usage pour nous et pour les autres, et cela à égalité.
            Nous avons donc pour devoir de soigner notre vie, de la conserver en bon état autant qu’il dépend de nous ; et nous avons strictement le même devoir envers notre prochain. Et c’est là toute la justification spirituelle de la médecine. 
            C’est dans cet esprit-là que doivent trouver leur solution les problèmes de conscience, qui sont parfois des drames, que font surgir les événements de la vie.
            Il n’y a pas de doute que la suppression d’un embryon ou d’un fœtus, par avortement ou autrement, est le meurtre d’un être vivant. De même l’euthanasie : si elle est consentie, c’est un suicide, si elle ne l’est pas, c’est un meurtre.
            Faut-il toutefois en rester à pareille conception légaliste et morale, si légitime soit-elle ? La théologie orthodoxe, dans sa sagesse pragmatique, distingue les canons, qui sont des règles imprescriptibles, de l’économie, qui est leur application miséricordieuse aux circonstances effectives de l’existence, application qui doit faciliter la vie aux chrétiens face aux difficultés qu’ils rencontrent, et non pas la leur rendre encore plus difficile, voire insupportable[2]. Exemple typique : le mariage. L’Eglise orthodoxe, tout comme l’Eglise romaine, professe le principe de l’indissolubilité du mariage. Cependant, elle constate que, dans la vie quotidienne, nombre de mariages se rompent, que l’union qu’ils consacrent n’existe plus. Que fait-elle ? Elle déplore cet état de fait mais, admettant le droit à l’erreur, elle prononce la dissolution en droit – c’est-à-dire qu’elle efface les engagements réciproques des conjoints – laquelle sanctionne la dissolution déjà survenue en fait, et chacun des anciens époux, rendu libre de toute obligation, peut de nouveau, s’il le désire, se marier religieusement.
            Ce comportement peut être transposé en ce qui concerne cet être porteur de vie qu’est l’embryon.
            Qui peut nier que la stérilité des couples ou que l’existence de maladies génétiques appellent des solutions médicales, au nom, précisément, du droit à la vie ?
            La fécondation in vitro a rendu le bonheur à de très nombreux couples en mal d’enfant. Et il est faux de dire que celui-ci est d’origine névrotique, car il correspond à la parole de Dieu : « Croissez et multipliez » (Genèse 1, 28). L’instinct de paternité, à l’image de la paternité divine, et l’instinct de maternité, à l’image de celle de la Vierge Marie, sont constitutifs de la nature humaine. Et comment réaliser la fécondité, issue du croisement naturel de ces deux instincts, comment la réaliser artificiellement lorsqu’elle ne peut pas l’être naturellement, sinon par la mise en jeu d’embryons (ou de cellules embryonnaires, ce qui revient au même) ?
            De même, il est devenu patent que nombre de maladies d’origine génétique peuvent être combattues par l’emploi de gènes empruntés à l’embryon.
            Y aurait-il donc deux droits à la vie qui se concurrenceraient ?
            Se pose aussi la question cruciale des embryons dits surnuméraires, ces embryons prélevés en vue de fécondations artificielles et qui n’ont pas trouvé d’emploi : ils sont voués à la destruction, c’est-à-dire à la mort, au bout d’un temps déterminé. Il y a là, sans ambiguïté, mort d’homme (même si celui-ci est potentiel). Est-il amoral qu’ils trouvent l’emploi qui leur a fait défaut, pour servir à guérir certaines de ces maladies, autrement dit servir au bien de l’humanité entière ? Leur sacrifice servirait à une noble cause – et j’y vois une application singulière de la communion des saints.
            Car enfin, dans la perspective chrétienne, le sacrifice d’une victime innocente, voire d’une victime inconsciente (et je pense aux Saints innocents) a une valeur que la justice ou la science humaines ne sont pas capables d’apprécier, mais Dieu, si.
            Comme on voit, les choses ne sont pas simples : c’est l’intellect humain qui leur impose sa vision simpliste.
            Encore moins simples sont les questions, somme toute très voisines, de l’avortement et de l’euthanasie.
            Un préalable d’abord, et qui est d’importance. La contraception n’est pas l’avortement, et elle en diffère essentiellement. Comme son nom l’indique, la contraception fait obstacle à la conception, elle empêche l’apparition d’un être vivant, elle ne le supprime pas. Tout autre est l’avortement : cet être vivant existe bel et bien, et l’avortement met fin prématurément à son existence.
            Que penser alors de l’avortement ? Posons d’abord un principe intangible : nul n’a le droit d’imposer à autrui ses convictions, ni les croyants aux incroyants, ni les incroyants aux croyants. Mais une fois cela dit, la question a-t-elle beaucoup avancé ?
            En toutes choses, il faut considérer la fin, dit le proverbe. La loi Veil avait pour fin de mettre un terme au martyre – il n’y a pas d’autre mot - de ces centaines de milliers de femmes victimes chaque année, et parfois mortellement, des « faiseuses d’anges ». En légalisant l’avortement – pudiquement baptisé IVG, interruption volontaire de grossesse, mais il faut appeler un chat un chat – tout en l’encadrant dans des conditions strictes, elle entendait ouvrir une issue dans l’impasse dramatique dans laquelle tant de femmes se trouvaient enfermées. En proposant cela, Mme Veil, qui ne fait pas mystère de son athéisme, n’éprouvait aucun scrupule de conscience ; mais elle fut soutenue énergiquement par des chrétiens, pour la plupart médecins, dont le docteur Mézard, rapporteur de la loi pour le Sénat, que la connaissance qu’ils avaient de cette multitude effrayante de cas dramatiques conduisit à braver les consignes (évidemment hostiles) de l’Eglise romaine. Il est juste de dire qu’au Sénat au moins, j’en fus témoin, le débat fut d’une exceptionnelle élévation, chacun s’exprimant en vertu de ses convictions personnelles et non en fonction de considérations partisanes.
            Ce fut, hélas, un feu de paille. La loi Veil, on s’en souvient peut-être, était soumise à expérimentation. Elle fut pérennisée cinq ans plus tard par la loi Pelletier, et alors la langue de bois prit sa revanche, et de belle manière.
            Quelle est la réalité à l’heure présente ? En dépit du nombre de femmes qui recourent en toute légalité à l’IVG, celles qui se font avorter clandestinement sont tout aussi nombreuses qu’avant la loi Veil. Celle-ci est-elle donc un échec ? Qui peut le dire ? Faudrait-il l’abroger ? Personne ou presque n’ose le soutenir[3]. Alors, que faire ? Sans doute renforcer considérablement l’information et l’accès à la contraception qui, elle, n’est pas un meurtre. Dans beaucoup trop d’esprits, surtout juvéniles, est installée l’idée absurde – et dangereuse – que l’avortement n’est en somme qu’une forme un peu plus « physique » de la contraception. Dangereuse – je laisse de côté la morale – pour la santé de celles qui y ont recours.
            Une chose est sûre, en tout cas : il faut se garder d’édicter une règle générale, car tous les cas sont des cas particuliers. Faut-il faire avorter la femme dont l’on sait de science certaine que son enfant sera trisomique ? Nombre de couples s’y refusent, et accordent à cet enfant disgracié l’amour débordant qui est ce dont il a le plus besoin.
            Ce cas est-il analogue à celui des femmes violées – notamment dans les circuits clandestins d’immigration ? Des filles victimes d’inceste ? (Un cas récent, assez horrible, a défrayé la chronique). Des religieuses violées à l’occasion de mouvements insurrectionnels en Afrique ou en Amérique latine ? Doivent-elles toutes se résigner à garder leur enfant, au motif que Dieu l’aurait voulu ? Mais est-on bien sûr que Dieu l’ait voulu ? Pour les religieuses, il est des moyens discrets de faire place nette – je sais de quoi je parle ; mais pour les autres ? Quels cas de conscience !
            Même chose pour l’euthanasie, avec toutefois une différence capitale : l’être en fin de vie est supposé être demeuré conscient, et c’est consciemment qu’il peut décider de disposer de sa vie – même si, en toute justice, il n’en est pas propriétaire, mais dépositaire. L’euthanasie active, répondant à une volonté clairement exprimée et dûment enregistrée, est assimilable à un suicide, et le suicide n’est plus – même en Angleterre ! – passible de sanctions pénales. En revanche, l’euthanasie passive... Avec un sujet inconscient, ou présumé tel, que de dérives à craindre ! (Il semble que l’on en ait déjà constaté dans un pays limitrophe de la France, la Belgique, pour ne pas la nommer). Pour parler vulgairement, l’oncle à héritage n’a qu’à bien se protéger !
            En fait, tout est affaire de conscience. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », enseignait maître Rabelais, qui ajoutait (traduit de l’Ecriture) : « Sapience n’entre point en âme malivole ». Or la conscience ne se décrète pas par la loi. Tout ce que peut faire la loi, c’est de poser des limites : « Tu as posé une limite que les eaux ne doivent pas franchir » (Psaume 104, 9) – (les eaux, ce sont les passions humaines désordonnées, la limite, c’est celle de la justice-justesse). Mais à l’intérieur de ces limites, il n’y a que des hommes, avec leur conscience, ou leur inconscience, ou leur refus de toute conscience. Et à cela, personne ne peut rien.
            On ne peut rien pour altérer ou contraindre la conscience des hommes, mais on peut au moins déployer toutes ses capacités pour la convaincre que « la seule querelle qui vaille, c’est celle de l’homme ». L’homme intégral, dans toutes ses dimensions, de A à Z, de l’alpha à l’oméga. L’homme en devenir, l’homme fait, l’homme qui se défait. (D’ailleurs, à prendre une juste vue des choses, l’homme est toujours en devenir). L’homme ne peut pas acquérir, à tel moment de son devenir, le statut d’homme, et puis le perdre ou en être dépossédé à tel autre moment de ce même devenir.
            C’est pourquoi me séduit assez la notion juridique d’homme en puissance pour caractériser cet homoncule qui n’a pas encore vu le jour. Cela lui confère des droits potentiels, comme à un héritier putatif qui n’a pas encore l’âge requis pour recueillir son héritage. 
            En un mot, en un maître mot, ce qu’il faut par tous moyens faire triompher, c’est l’humanisme, l’humanisme intégral. Car enfin, voilà un point sur lequel tous devraient pouvoir s’accorder, du moins je l’espère : Anthropos pantôn metron, « l’homme est la mesure de toutes choses ».  


X Jean-François Var
Archiprêtre de l’Eglise orthodoxe d’Europe
10 février 2009
En la fête de sainte Scholastique


[1] Par « croyants », je n’entends pas seulement et pas nécessairement les croyants en Dieu, mais bien plutôt les croyants en l’homme. Il y a nombre de croyants en Dieu, et même de dévots, qui massacrent allégrement leur prochain au nom de Dieu ! Mille exemples nous viennent à l’esprit sans nul besoin de faire retour à l’histoire ancienne. Toutefois croire en l’homme ne suffit pas à lui conférer cette transcendance inaliénable qui est la marque du sacré. Il faut croire également en Dieu et en l’homme, c’est-à-dire en l’Homme-Dieu, Jésus-Christ. D’où vient que les chrétiens sont porteurs de cet infini respect envers la personne humaine en qui ils voient une image de Dieu. Du moins, ils devraient...
[2] « Il y a le dogme, il y a les règles, mais il y a aussi l'économie : Dieu, pour nous sauver, nous prend là où nous sommes, là où nous en sommes par rapport au mystère de son amour. Dans une existence avec la mort dedans, rien de ce qui essaie de vivre n'est fixe, ni définitif, ni absolu. La fixité, anomalie du comportement humain, conduit au blocage ; la hâte de faire du définitif, au remplacement de la Tradition par un pesant système d'habitudes; la fausse absolutisation, à l'idolâtrie subtile. Et donc, la vie est toujours au-dessus de la règle. » Mgr Jean de Saint-Denis, Cours de Droit Canon 1957-1958.
[3] Hélas, certains extrémistes en sont venus là – par réaction, mais ce n’est pas une excuse, à des extrémistes adverses qui proclament un droit absolu des femmes à avorter selon leur gré. Ce qui n’est pas davantage admissible par le sens commun (note de 2014).

mercredi 15 octobre 2014

Anniversaire royal et national

Mémoire d'un événement vieux de 221 ans et toujours présent dans la conscience coupable du pays de France :

Le 16 octobre 1793 : martyre de Marie-Antoinette, dernière reine de France et de Navarre, à l'âge de 38 ans.

Née Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine (en allemandMaria Antonia Josepha Johanna von Habsburg-Lothringen), archiduchesse d’Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, fille de l'impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg et de l'empereur François Ier de Lorraine. 
Veuve du roi Louis XVI, martyrisé le 21 janvier 1793, à presque 39 ans.
(La Révolution aimait les jeunes victimes !)

exécution de Marie-Antoinette


Cette malheureuse princesse a payé bien cher, trop ! ses étourderies. Elle a été victime, notamment au cours de son "procès",  d'un sadisme sans exemple jusque-là, mais imité depuis lors, par exemple en Russie...


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Mémoire (oubliée) d'un événement national vieux de 1305 ans :


Le 16 octobre 709, dédicace par saint Aubert, évêque d'Avranches, du sanctuaire dédié à saint Michel sur le Mont Tombe, appelé désormais le Mont Saint-Michel au Péril de la Mer.

L'évêque reçut en songe par trois fois de saint Michel l'ordre d'édifier ce sanctuaire ; et comme il était rétif, la troisième fois, l'archange qui lui enfonça le doigt dans le crâne...

Cette fête devrait être la véritable fête française de saint Michel , celle du 8 mai étant la commémoration de son apparition au Mont Gargan, en Italie. Mais celle du 29 septembre est sa fête personnelle.


chef de saint Aubert d'Avranches











dimanche 28 septembre 2014

Israël reconnaît officiellement la communauté chrétienne araméenne

Israël reconnaît officiellement la communauté chrétienne araméenne


Après avoir reconnu ses chrétiens comme une minorité indépendante plus tôt cette année, Israël leur permet maintenant de s'inscrire comme une ethnie, en les distinguant de la population arabe musulmane dominante.

Israël aujourd'hui souligne dans un rapport que, même s'ils ont été considérés pendant des siècles comme arabes, la plupart des chrétiens de la région sont araméens.

L'araméen est une langue sémitique qui a été parlée par les Juifs et les premiers chrétiens pendant des siècles. Jésus lui-même a parlé principalement en araméen, selon de nombreux spécialistes. La langue est toujours utilisée dans les Liturgies et les offices de prière de certaines communautés chrétiennes au Moyen-Orient.

Le ministre de l'Intérieur Gideon Saar, a émis une directive mercredi à l'autorité de la population, de l'Immigration et des frontières d'Israël affirmant que les chrétiens araméens locaux ont un "patrimoine historique, une religion, une culture, une descendance et une langue" distincts, ce qui les rend admissibles à être reconnus comme un groupe national ou ethnique.

Le Père Gabriel Naddaf, écrivant sur ​​sa page Facebook, a déclaré que la décision "corrige une injustice historique qui a mal défini les citoyens israéliens d'origine orientale-chrétienne comme "chrétiens Arabes", bien que, à part leur langue parlée, ils n'ont absolument aucun lien avec la nationalité arabe."

Comme WND l'a rapporté plus tôt ce mois-ci, lorsque le sénateur Ted Cruz a été hué par un rassemblement de dirigeants chrétiens au Moyen-Orient, certains analystes de l'Islam estiment que l'identification historique des chrétiens de la région ont avec les musulmans comme compatriotes arabes et l'assujettissement à des structures islamiques, dans lesquelles beaucoup d'entre eux vivent, est derrière l'animosité publique de nombreux dirigeants de l'Eglise envers Israël.

Naddaf, a rapporté Israël Today, est le chef spirituel du Forum chrétien de recrutement israélien, qui encourage l'intégration dans la société juive israélienne.

Toute personne née dans une famille ou clan chrétien qui parle l'araméen et vient de la tradition maronite, grecque orthodoxe, grecque catholique, syriaque catholique ou araméenne orthodoxe peut se voir accordé ce nouveau statut ethnique.

Environ 10 pour cent des 1,5 millions de citoyens arabes d'Israël sont des chrétiens. Certains de 130.000 chrétiens sont considérés comme araméens.

Shadi Khalloul, porte-parole du Forum chrétien de recrutement israélien, a expliqué l'histoire des araméens sur le site web Ynetnews d'Israël.

Après avoir accepté le christianisme au 1er siècle de notre ère, dit-il, les araméens furent forcés d'adopter la langue arabe lors de la conquête arabe, mais ils ont réussi à préserver leur langue dans les églises et dans d'autres contextes culturels.

Il a décrit le manque de reconnaissance ethnique adéquat, comme un trou béant dans leur vie.

"J'ai refusé d'enregistrer officiellement mon fils de 2 ans après sa naissance, parce que le ministère de l'Intérieur a voulu l'inscrire comme arabe", a-t-il déclaré à Ynetnews. "Maintenant, je peux heureusement l'inscrire comme araméen."

Khalloul remarque que les araméens partagent historiquement un lien profond avec les Juifs, y compris grâce à l'influence de la langue araméenne sur l'hébreu et sur ​​les prières juives.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
WND.com
cité par

Pravoslavie.ru

croix dans une église chaldéenne de Bagdad

lundi 22 septembre 2014

saint Jean de Shangaï et de San Francisco


Saint Archevêque Jean de Shanghai et de San Francisco

(4 juin 1896 - 2 juillet 1966)

Réjouis-toi, Saint Hiérarque Jean,
toi qui allas vers tous les méprisés,


et tous les ignorés,
toi qui t’es approché
des enfants abandonnés et délaissés
pour les accueillir
et leur offrir ta protection.

  
Parler du Père Jean semble facile pour autant que l’on n’entre pas dans le détail des évènements de sa vie, car les actions miraculeuses et les lignes forces de sa passion évangélique et christologique étaient caractéristiques de sa vie unique et resplendissante. Mais combien difficile est-il, par contre, de s’efforcer de s’approcher de la profondeur exceptionnelle et de la ténacité inégalée qu’il déployait dans ses activités.

Pour la petite histoire il est toujours agréable de rappeler l’irritation de la noblesse, qui n’hésitait pas à s’adresser à la hiérarchie ecclésiale pour ordonner à ce « va-nu-pieds » d’évêque, de se chausser. Dans la plus parfaite obéissance Vladika accepta les chaussures qu’on lui offrit pour les emporter sous ses bras, déclenchant ainsi l’hilarité de certains mais surtout l’irascibilité d’autres qui n’y comprenaient rien.

Tout aussi plaisante est l’histoire de l’invitation à dîner qu’il avait reçue et où il avait été placé en tête de table, près de l’épouse de l’hôte qui s’était ornée les lèvres du rouge le plus flamboyant, alors qu’il était bien connu que Vladika avait une sainte horreur du rouge à lèvre. Il feignit ne pas réagir à cet éblouissant spectacle coloré mais au moment où la soupe fut servie, il la porta à sa bouche et la versa sur ses lèvres d’où elle dégoulinait dans sa barbe, la décorant ainsi de vermicelles. Soudain, la dame comprit la raison du comportement étrange de l’évêque et s’empressa, aussitôt, d’essuyer son rouge à lèvre, sur quoi l’évêque poursuivit normalement son repas.

Il n’avait nullement l’intention de se rendre intéressant, ce qu’il faisait, en revanche, c’était de rendre l’assistance attentive à l’importance de vivre sa vie en Christ ; il voulait être un véritable évêque, un berger pour son troupeau, un père pour ses prêtres, un successeur et épigone du Christ, le Bon Pasteur. Et nous savons tous que Vladika Jean fut cet évêque, une icône en chair et en os de son Maître.

Après son sacre, dans sa première homélie comme évêque, il témoigna en paroles de ce qu’il ferait, magistralement, en actes plus tard : il aspirait à se donner à sa tâche corps et âme, afin de, pour reprendre ses propres paroles, achever la mission du Christ : Le Christ est descendu sur la terre pour rétablir en l’homme l’icône de Dieu qui avait été dénaturée ; pour appeler les hommes afin de les ramener à l’unité. Il appartient au berger de renouveler et d’éclairer les hommes. Que peut-il y avoir de plus grand que de recréer la Création de Dieu ? Que peut-on offrir de mieux à son prochain que la préparation à la vie éternelle ? C’est de cela, précisément, qu’il avait fait sa mission : ouvrir à tous les portes du Royaume de Dieu, sans distinction de race, de couleur ou de langue, en disant : Pénétré de l’universalité de l’Eglise, le soin du berger ne saurait se limiter aux seules brebis qui lui ont été confiées, mais il doit porter les yeux de son cœur sur la totalité de l’Eglise du Christ.

Vladika Jean n’appréciait pas le luxe, ni la pompe ni l’éclat. Jamais il ne s’y était associé en donnant pompeusement des ordres depuis les hauteurs de son trône épiscopal. Jamais il ne cherchait à se faire remarquer ou à impressionner, il s’opposait violemment à pareil comportement. Il avait en horreur ceux qui jouent la comédie et il ne supportait pas les ecclésiastiques paradant à l’autel. La vanité dont un éventuel évêque ou archimandrite pouvait se rendre coupable déclenchait inévitablement une réaction ferme de la part de Vladika Jean. Dans ce contexte, le récit cocasse suivant est d’ailleurs bien connu : un évêque que je ne nommerai pas était tellement fier de sa nouvelle mitre que Vladika se rua sur lui et la lui enfonça de ses deux mains jusqu’au narines… la petite taille de Vladika et l’imposante stature de ce grand évêque ne faisait qu’ajouter au tableau… L’évêque était ainsi obligé de continuer à célébrer l’office à l’autel littéralement à « l’aveuglette », aveuglé qu’il était de vanité. Pour Vladika Jean, il n’y avait pas de place pour les honneurs humains ou l’orgueil à l’autel où l’on servait Dieu. Il était toujours et partout un serviteur de Dieu et le vivait humblement tous les instants de sa vie. C’est précisément cela qu’il cherchait à enseigner à tous les chrétiens, et en premier aux prêtres, car tous ceux qui se trouvaient, se trouvent ou se trouveront devant l’autel du Christ s’y trouvent en Son Nom et non en leur nom.

Il abhorrait tout signe d’autorité et défendait l’orthodoxie vraie telle qu’il l’avait pratiquée et vue pratiquée, et voulait transmettre ce savoir à tous ceux qu’il rencontrait, où que ce soit, dans tous pays ou régions, partout où il passait. Il définissait sa mission à Shanghai ainsi : «C’est pour cela qu’on m’envoie en Orient, dans les contrées dites du soleil levant, mais qui ont surtout besoin du rayonnement spirituel du Soleil de Justice. » Annoncer le Christ en paroles, et humblement le prendre en exemple dans ses propres agissements étaient son but, sa mission sur terre. Rien ni personne ne pouvaient l’en détourner

Le Christianisme véritable ne se résume pas à des considérations intellectuelles mais doit être le cœur de la vie. Le Christ n’est pas descendu sur terre pour donner aux hommes des connaissances nouvelles, mais pour les appeler à une vie nouvelle. Son ascèse et sa vie de prière en étaient des exemples vivants et atteignaient une profondeur inimaginable selon les normes modernes. Vladika ne dormait jamais plus de deux heures par nuit, et jamais dans un lit, soit dans une chaise, soit à genoux devant les icônes. Le reste du temps il priait, car son cœur était tellement grand qu’il vivait la douleur ou la tristesse que les fidèles lui confiaient dans ses propres entrailles. Il n’est donc pas surprenant que Dieu l’ait glorifié par des signes extérieurs visibles. Pendant la proscomédie à laquelle il consacrait toujours énormément de temps, il lui arrivait d’être tellement pris par la prière qu’il s’élevait d’un demi mètre au dessus de la terre sans même qu’il ne s’en rendît compte. En célébrant la Divine Liturgie il lui arrivait souvent d’être illuminé de la lumière incréée à la plus grande stupéfaction de nombreux fidèles bien sûr.





Tout aussi remarquables étaient son amour pour l’homme et sa confiance en Dieu.
Dans une allocution il disait : «Dans son souci du salut des âmes, un berger ne peut ignorer les inévitables besoins physiques de l’homme. Il ne devrait pas être permis de prêcher l’Evangile sans effectivement manifester de l’amour. »

Ce n’était pas parce qu’il était évêque qu’il aurait renoncé à se rendre dans les quartiers les plus mal famés et les ruelles les plus sombres de Shanghai pour aller à la recherche de bébés abandonnés dans les immondices, ou d’enfants handicapés ou mutilés rejetés de la société. Il les accueillait tous dans son cœur, et un grand nombre aussi dans son orphelinat. On pourrait même dire qu’il est miraculeux qu’il n’ait pas été assassiné dans ces endroits qui ne connaissaient pas le luxe de l’électricité ; en effet, c’étaient des endroits obscurs, au propre et au figuré, où se passaient des choses qui ne supportent de toute façon pas la lumière.

Peut-être pensait-on que ce petit homme courbé qui déambulait dans les rues de Shanghai était un pauvre petit évêque dépravé à la recherche de quelque bibelot qu’il vendrait pour avoir de l’argent avec lequel s’acheter de l’alcool ou de l’opium. Les prêtres de l’époque auront sans doute également trouvé ce comportement particulièrement choquant. Mais j’ai quand même beaucoup de peine à comprendre qu’il puisse y avoir eu des prêtres qui n’appréciaient pas leur évêque, pire même, qui voulaient sa mort. Mais comment se peut-il donc, que des personnes qui prétendent annoncer et expliquer l’Evangile à l’Eglise, se permettent, pendant la Nuit Pascale, d’ourdir des complots afin d’empoisonner Vladika Jean en mélangeant du poison au vin qu’il utiliserait pour nettoyer le calice, lui, qui était un Evangile vivant, mais en tous points identique à celui que ses détracteurs proclamaient pompeusement ?

Mais il s’attendait à ce genre d’avatars lorsqu’il disait : La tâche d’un berger n’est pas facile, car il doit lutter contre la nature de l’homme contaminée par le péché; souvent il se heurte à l’incompréhension, ou à l’opposition délibérée, voire à la haine de ceux qu’il aime et qu’il essaie de secourir. Le sens du sacrifice de soi, l’amour qu’il porte à son troupeau doivent être incommensurables.

Vivre réellement et foncièrement l’Evangile dans ces proportions radicales là, ne plaît sans doute pas trop à l’homme parce que cela le force à réfléchir et à méditer sur ses propres actes. Pareille introspection interpelle la conscience et suscite des interrogations et des défis que l’on préfère esquiver. Des déclarations grandiloquentes et ronflantes à propos du « multiculturalisme » et de « l’inter religiosité » ne lui étaient pas réservées. Seul comptait son amour chaleureux et cordial pour ceux qui étaient marqués par la vie ou ployaient sous la tristesse et l’échec. C’est à eux que s’adressaient toute son attention et ses soins, sans distinction de race, de couleur, de sexe, d’origine, ou de confession. Entendons ses propres paroles : Le berger doit sentir la douleur de ses brebis. Sa vie ne lui appartient pas, il doit être capable de subir toute vexation ou persécution, voire la mort, pour les guérir..

Quand Vladika Jean agissait, il le faisait dans la plus grande simplicité, comme simple serviteur de Dieu. Lorsqu’un jour il alla, au vu et au su de tout le monde, dans un grand hôpital de Shanghai, il s’y rendit d’abord, à la consternation générale, dans une chambre où une mère juive soignait son fils qui fut guéri par la prière de Vladika, sans qu’il ait tenu compte de la confession de cette personne. Pour Vladika Jean, toute personne, quelle qu’elle soit, était un enfant de Dieu et une icône du Christ. Là où régnait la misère, il était le premier arrivé pour apporter réconfort et consolation. L’Archevêque Jacques, de bienheureuse mémoire, racontait comment, lors du retour de Vladika Jean aux Etats-Unis après une tournée en Europe, il refusa obstinément de prendre la route de l’aéroport de Schiphol où l’avion était prêt pour le départ, pour aller, à la stupéfaction générale, au chevet d’un mourant inconnu dont il avait entendu intérieurement l’appel à l’aide. Le Père Adrien lui dit : « Vladika, vous allez rater l’avion ! » D’un mouvement brusque, il se retourna et répondit sèchement : « Est-ce que c’est vous qui assumerez les conséquences s’il devait mourir …? » Vladika s’est donc rendu à l’hôpital, a prié et entendu la confession du mourant. L’avion, toujours prêt pour le départ, n’a décollé que lorsque Vladika Jean s’était enregistré et était monté à bord.

Vladika Jean répondait aux besoins des hommes et ne permettait jamais que la moindre préoccupation sociale empêchât un prêtre de remplir ses fonctions ecclésiales. A son esprit étaient toujours présentes ces paroles de l’Ecriture Sainte : « Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des tables. » ( Actes 6,2)

Très chers frères et sœurs, la vie de Vladika Jean est truffée de scènes miraculeuses qui faisaient et font encore toujours le tour du monde, même sur l’internet maintenant. Exemplaires et réputés étaient l’élan foncièrement chrétien et la passion évangélique de son parcours de vie : une vie d’humilité dans son amour énorme et à la fois noble pour Dieu, pour l’homme, et pour la vérité de la Foi Orthodoxe. N’est-il pas regrettable que ceux qui suivent son exemple soient si rares?
Archimandrite Thomas
( Publié avec la bénédiction de l'Archimandrite Thomas)


Source: http://orthodox.be/PRE0016F.html

jeudi 18 septembre 2014

JF VAR au Salon du livre maçonnique de Paris






Jean-François VAR signera son livre le 16 novembre 2014

au Salon du livre maçonnique organisé par l'Institut maçonnique de France
les 15 et 16 novembre
9, rue Pinel, 75013 Paris




jeudi 28 août 2014

Sujet de la conférence de JF Var au salon du livre maçonnique de Lyon en 2015

Ma conférence au Salon du livre maçonnique de Lyon en mars 2015 aura pour sujet :

La maçonnerie chrétienne : fantasme ou réalité ?

Elle sera prononcée le 28 ou le 29 mars - la date n'est pas encore fixée.

mercredi 27 août 2014

Sans la résurrection, pas de christianisme

Saint Justin (Popovitch): Condamné à l'immortalité!





Les gens ont condamné  Dieu à mort ; par Sa résurrection, Il les a condamnés à l'immortalité. Pour L'avoir frappé, Dieu les a étreint en retour ; pour les insultes, [Il a donné en retour] des bénédictions, pour la mort, l'immortalité.

Jamais les hommes n'ont montré plus de haine envers Dieu que quand ils L'ont crucifié ; et Dieu n'a jamais montré Son amour envers les gens plus que quand Il est ressuscité. L'humanité a voulu faire que Dieu soit mort, mais Dieu, par Sa résurrection, a rendu les gens vivants ; le Dieu crucifié est ressuscité le troisième jour et ainsi Il a tué la mort!  Il n'y a pas plus de mort. L'immortalité entoure l'homme et le monde entier.

Par la résurrection de l'Homme-Dieu, la nature de l'homme est irréversiblement dirigée vers la route de l'immortalité, et la nature de l'homme devient destructive de la mort elle-même. Car jusqu'à la résurrection du Christ, la mort était destructrice pour l'homme ; depuis la résurrection du Christ, la nature de l'homme devient destructive dans la mort.

Si l'homme vit dans la foi en l'Homme-Dieu ressuscité, il vit au-dessus de la mort, il est inaccessible pour elle ; la mort est sous les pieds de l'homme. Mort, où est ton aiguillon? Enfer, où est ta victoire? Et quand un homme qui croit en Christ meurt, il ne laisse que son corps comme ses vêtements, dans lequel il sera habillé de nouveau au jour du Jugement Dernier.

Avant la résurrection de l'Homme-Dieu, la mort était la seconde nature de l'homme ; la vie était la première et la mort seconde. L'homme s'est habitué à la mort comme à quelque chose de naturel. Mais après sa résurrection, le Seigneur a tout changé, et il était naturel, jusqu'à la résurrection du Christ, que les gens deviennent mortels, donc après la résurrection du Christ, il était naturel que les gens soient devenus immortels.

Par le péché, l'homme devient mortel et temporel ; par la résurrection de l'Homme-Dieu, il devient immortel et éternel. C'est là que réside la force, en cela que réside le pouvoir, en cela que réside la puissance de la résurrection du Christ.

Sans la résurrection, il n'y a pas de christianisme. De tous les miracles, c'est le plus grand ; tous les autres miracles commencent et finissent avec lui. De là a germé la foi et l'amour et l'espoir et la prière et l'amour envers Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Dr. Justin Popovic
Condemned to Immortality
A meditation on the Resurrection

lundi 25 août 2014

Anniversaire royal & national du 25 août






25 août : fête de saint Louis (Louis IX), roi de France, né le 25 avril 1214 à Poissy, mort le 25 août 1270 à Carthage, roi de 1226 à 1270.
Canonisé le 4 août 1297 par le pape Boniface VIII, qui fixe sa fête au 25 août.


saint Louis (par le Greco)

25 août 1944 : libération de Paris par la 2e DB du général Leclerc, sur ordre du général de Gaulle et en dépit du général américain Bradley, son supérieur hiérarchique.


le général Leclerc au milieu de cadres de la 2e DB
(il n’existe aucune photo de la reddition de l'armée d'occupation de Paris
signée à la gare Montparnasse par von Choltitz et Leclerc)


acte de reddition signé par Leclerc, von Choltitz et Rol-Tanguy







vendredi 15 août 2014

Israël - Palestine



Israël - Palestine : analyse de la situation

par la

loge "l'Etoile d'Israël"

de Tel Aviv (GODF)



On m’objectera peut-être que je déborde du cadre tracé à ce blog.  Mais mon indignation a besoin de s’exprimer.

Ce que je juge intolérable, ce sont les indignations à sens unique. Ces indignations qui s’exercent contre les victimes et non contre les coupables : c’est devenu la règle dans nos sociétés occidentales dévoyées, qu’il s’agisse des individus (on le constate quotidiennement en France) ou, en l’espèce, des nations.

Un homme est attaqué par un voyou, il défend sa vie : c’est lui qui est accusé. Une nation est attaquée, elle défend son existence : elle est mise en accusation.

Le déferlement de haine contre Israël que l’on constate des temps-ci, avec la manifestation haineuse d’un antisémitisme tel qu’on n’en avait pas vu en France depuis le régime de Vichy, ne suscite aucune réprobation de ceux qui tiennent le haut du pavé médiatique. Le tout accompagné d’une entreprise systématique de désinformation. Tout cela, c’est purement et simplement la reprise des méthodes soviétiques de propagande.

Tous les faits relatés ci-après par les francs-maçons israéliens sont avérés, ils sont connus, mais en grande partie filtrés, censurés.

On parle de génocide. On passe sous silence le fait qu’un génocide est bel et bien programmé dans la charte du Hamas. S’il y a eu peu de victimes israéliennes, c’est que les moyens de défense d’Israël sont performants. S’il y a eu tant de victimes palestiniennes, c’est que le Hamas se sert de sa population comme autant de boucliers humains ; chaque mort palestinien est un trophée de plus à la gloire de la cause palestinienne. Les bouchers de Gaza, ce sont les dirigeants du Hamas.

Quant aux manifestations prétendument pro-palestiniennes de Paris et d’ailleurs, elles ne sont que des prétextes pour permettre à des voyous ensauvagés, d’exprimer, en brisant tout sur leur passage, leur haine de l’Occident en général et de la France en particulier – France qui leur donne son asile et, souvent, sa nationalité.

Laissons maintenant parler les faits, et que les hypocrites se taisent !


Israël-Palestine : l'étude de la Loge "L'étoile d'Israël" de Tel Aviv (GODF)





Nous vous remercions de votre demande fraternelle d’analyse sur ce qui se passe dans notre région et ses débordements antisémites sur le territoire de la République Française.

Contrairement à l’apparence il ne s’agit pas d’un n-ième affrontement entre Israéliens et Palestiniens. Israël n’est pas en guerre contre les Palestiniens, et n’a aucune revendication sur Gaza. Ce dont il s’agit c’est d’une guerre d’un type nouveau menée contre l’Etat démocratique d’Israël par l’organisation djihadiste et terroriste du Hamas.

Après un rappel des faits, nous dresserons la carte d’identité du Hamas, son idéologie, ses objectifs et sa stratégie terroriste, puis nous analyserons les mesures prises par Israël pour se défendre dans le respect du droit et nous nous interrogerons sur le sens des débordements antisémites en France. Enfin nous exprimerons notre point de vue sur le devoir des Francs-Maçons dans ces circonstances.

RAPPEL DES FAITS

Le cessez le feu négocié par la communauté internationale en novembre 2012 entre Israël et le Hamas qui règne sur la bande de Gaza depuis son coup de main de 2007 contre l’Autorité Palestinienne va être rompu dès janvier 2014 par les roquettes tirées de Gaza contre les villes et villages du sud d’Israël: 26 en janvier, 9 en février, 65 en mars, 24 en Avril, 7 en mai, 54 en juin[1]. Israël régira avec beaucoup de retenue à ces tirs pour ne pas compromettre la négociation en cours d’un règlement de paix avec l’Autorité Palestinienne sous l’égide des Etats Unis, et son Secrétaire d’Etat John Kerry.

Le 12 juin 2014 trois adolescents israéliens sont enlevés. L’opération menée pour les retrouver permettra d’identifier les responsables: deux militants du Hamas de Hébron. Le 30 juin leurs corps sont retrouvés. L’autopsie montre qu’ils ont été assassinés dès leur enlèvement. Le Hamas dénie sa responsabilité mais approuve « l’exploit » aussitôt fêté par les habitants de Gaza. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité Palestinienne, condamne ces meurtres et stigmatise avec véhémence le Hamas pour son approbation. Le 1 juillet un jeune palestinien de Jérusalem est enlevé et brulé vif. Ce crime odieux est condamné par tout Israël, notamment par le premier ministre. Peu après les auteurs présumés, trois juifs de Jérusalem, sont arrêtés et déférés à la justice.

Début juillet le Hamas promet l’enfer à Israël et tire à partir de la bande de Gaza des centaines de missiles et de roquettes sur tout Israël, notamment toutes ses grande villes Beersheba, Ashdod, Ashkelon, Tel-Aviv, Haïfa et Jérusalem. Le 6 juillet Israël exige l’arrêt des tirs dans les 48 heures, sous peine d’action militaire pour les neutraliser. Le Hamas poursuivant ses tirs, Israël passe à l’action.

Le 14 juillet l’Egypte propose un cessez le feu. Accepté par Israël il est rejeté par le Hamas qui poursuit ses bombardements au rythme de près de 200 tirs par jour. Israël engage alors une opération terrestre d’envergure pour détruire les rampes de lancement, les entrepôts et les ateliers de production de ces missiles.

Le déclenchement de cette opération terrestre, met au grand jour un vaste dispositif de tunnels offensifs débouchant en territoire israélien près de dizaines de villages et de cités pour y perpétrer massacres et enlèvements de masse. Le repérage de ces tunnels sur toute leur longueur qui partent d’écoles, de mosquées, d’hôpitaux et d’immeubles d’habitation et leur destruction de bout en bout devient alors aussi impérieux que celle des objectifs précédents.

L’action terrestre commence à porter ses fruits. Jusqu’au 23 juillet 31 tunnels sont mis à jour, 15 seront détruits, le nombre quotidien de tirs de missiles est réduit substantiellement et grâce au Dôme de Fer, Israël ne déplore que 5 tués civils au lieu des milliers escomptés.

CARTE D’IDENTITÉ DU HAMAS

Le Hamas est issu de la branche palestinienne des Frères Musulmans créés en Egypte en 1929. Son idéologie et ses objectifs sont définis dans sa charte de 1988[2]. Il aspire à l’anéantissement d’Israël et des juifs, à la domination de L’Islam. Il combat la franc-maçonnerie, la laïcité, refuse la paix et la tolérance. En voici quelques extraits :

Sur Israël, les juifs et le judaïsme : « Israël n’existera que jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé« , (Préambule). « Le jour du jugement ne surviendra que lorsque les musulmans combattront et tueront les juifs … » (art. 7). « Israël, le judaïsme et les juifs défient l’islam et la nation musulmane« (art. 28).

Sur la laïcité [3] : « Le sécularisme contredit totalement l’idéologie religieuse. Les décisions, comportements et attitudes procèdent des idéologies. C’est pourquoi malgré toute notre estime pour l’OLP … il nous est impossible de troquer l’islamité actuelle et future de la Palestine pour le sécularisme. L’islamité de la Palestine fait partie de notre religion et quiconque prend sa religion à la légère est un perdant » (art. 27).

Sur la paix et la tolérance : « Sous l’aile de l’Islam les fidèles des trois religions – l’islam, le christianisme et le judaïsme, peuvent coexister les uns avec les autres dans la paix et la tranquillité. La paix et la tranquillité ne seront possibles que sous l’aile de l’islam. L’histoire récente et ancienne en est le meilleur témoin. Il est du devoir des disciples des autres religions d’arrêter de contester la souveraineté de l’islam sur cette région car le jour où ils prendraient le contrôle il n’y aura rien d’autre que le carnage, les déplacements et la terreur  » (art. 31).

Sur la femme et la franc-maçonnerie : « Dans la bataille de libération, le rôle de femme musulmane n’est pas inférieur à celui de l’homme. C’est l’usine à hommes. Elle joue un grand rôle dans … l’éducation des jeunes générations. Les ennemis ont compris [ que …]s’ils parvenaient à lui faire prendre le chemin qu’ils désirent loin de l’islam, ils gagneront le combat. C’est pour cela qu’on les trouve sans cesse sur la brèche dans le domaine des média et des films … des programmes d’enseignement, utilisant pour cela leurs larbins infiltrés par des organisations sionistes sous divers noms et formes, comme la franc-maçonnerie, les clubs Rotary, les groupes d’espionnage … qui ne sont rien d’autres que des cellules de subversion et de sabotage … Le jour où l’islam contrôlera l’orientation des affaires de la vie, ces organisations hostiles à l’humanité et à l’islam seront anéanties «  (art.17)

LA STRATÉGIE TERRORISTE DU HAMAS

Le Hamas est formellement considéré comme une organisation terroriste par nombre de pays notamment l’Union européenne, les Etats Unis, le Canada et le Japon. De plus le Quartet, i.e. les Nations Unies, l’Union Européenne, la Russie et les Etats Unis, ont exigé qu’il accepte trois principes, à savoir, reconnaitre l’Etat d’Israël, accepter les accords passés (accords d’Oslo) et renoncer à la violence pour parvenir à ses fins. Jusqu’à présent il s’y est refusé.

Le Hamas n’est pas seulement une organisation terroriste recourant à la violence contre les civils d’Israël et les ciblant délibérément, il a aussi pris le pouvoir dans la Bande de Gaza en recourant au terrorisme. Ce n’est pas son succès électoral relatif de 2006 qui a porté le Hamas au pouvoir à Gaza, mais son coup de force militaire par lequel il a liquidé ses dirigeants et militants du FATAH ainsi que les fonctionnaires en place de l’Autorité palestinienne en les exécutant ou en les précipitant du haut des immeubles de Gaza. Malgré un bilan calamiteux, il s’est maintenu au pouvoir en intimidant la population et en recourant à l’occasion à la violence contre elle.

Cet Etat terroriste a aussi mis en œuvre une stratégie terroriste contre la population civile de la Bande de Gaza. Les postes de commandements du Hamas, ses arsenaux et stocks d’armement ont été délibérément placés dans des installations civiles par excellence, des écoles, des hôpitaux, des mosquées ou dans leur sous-sol. Les ambulances ont aussi été systématiquement utilisées pour transporter des militants armés d’un endroit à un autre. Enfin les 17.000 militants armés du Hamas ont forcé la population civile de Gaza à accepter que des rampes de lancement, des stocks de missiles et d’explosifs et des puits d’accès aux tunnels soient placés dans le sous-sol de leur maisons et de leurs jardins. Quand Israël a demandé par téléphone ou par tract à ces civils de quitter ces lieux pour les neutraliser, les militants du Hamas s’y sont opposés en les menaçant. Le Hamas a donc bien pris en otage les civils de la Bande de Gaza pour s’en servir comme bouclier humain. Du pur terrorisme.

LES MESURES PRISES PAR ISRAËL ET LE RESPECT DU DROIT

Qu’a fait Israël pour protéger ses habitants et contrer la stratégie terroriste du Hamas? Israël a investi des moyens gigantesques dans le système Dôme de fer, le déploiement de multiples abris mobiles et la mise en place d’un système d’alarme sophistiqué donnant 15 secondes à deux minutes pour se mettre à l’abri. A longueur de journée, la défense passive n’a cessé d’instruire la population sur ce qu’elle devait faire en l’absence d’abri, en véhicule ou en rase campagne et minimiser l’impact des retombées. Israël ne déplore que 5 tués civils au lieu des milliers escomptés.

Tirant l’enseignement des rounds précédents, cette fois, Israël s’est abstenu de couper l’eau et l’électricité fournies à Gaza, qui d’ailleurs couvre la quasi-totalité de ses besoins, veillé à fournir chaque jour médicaments et aliments nécessaires et accepté tout cessez le feu pour atténuer les souffrances de la population.

L’armée israélienne, a renoncé à l’effet de surprise pour ses frappes, et indiqué plusieurs heures et même jours à l’avance aux civils par téléphone, tract ou par l’intermédiaire de l’ONU les objectifs qui seraient frappés en leur demandant de s’en éloigner. Enfin, elle a doté les commandants de brigades de conseillers juridiques pour que leurs éventuelles décisions contre des installations civiles ayant servi militairement soient fondées sur le droit des gens en la matière, i.e. qu’ils soient justifiés et proportionnés.

LES DÉBORDEMENT ANTISÉMITES EN FRANCE

Dans divers pays il y a eu des manifestations de protestation contre le grand nombre de victimes civiles à Gaza et de soutien aux habitants de Gaza voire au Hamas. Il y en a eu aussi en France. Elles regroupaient outre les organisations islamistes liées aux Frères Musulmans, l’extrême gauche, une partie de l’extrême droite et, le MRAP, la Ligue des Droits de l’Homme, le Front de Gauche, la CGT et de nombreux socialistes. Ce qui nous pose problème et devrait poser problème à tout citoyen soucieux de l’ordre républicain. En effet plusieurs de ces manifestations ont dégénéré en explosion de haine et de violences antisémites et qu’aucune de ces organisations de gauche n’a quitté les cortèges ni condamné les violences antisémites, comme s’ils les approuvaient ou y adhéraient.

Nous sommes stupéfaits de voir ces organisations, dans lesquelles nombre d’entre nous ont milité, défiler avec des slogans antisémites, anti-démocratiques et bellicistes, derrière les drapeaux du Jihad Islamique et de l’Etat Islamique en Irak et au Levant, qui menace la stabilité du monde. L’écrivain Pierre Jourde leur suggère des slogans qui font partie du projet islamiste :

- Vive la dictature !
- A mort la démocratie !
- A bas la liberté des cultes !
- Rétablissez la peine de mort !
- Les femmes à la maison !

Que signifie et que présage l’alliance des militants de la gauche laïque avec les islamistes qui les ont toujours abhorrés ? Que signifie l’indifférence qui accompagne des conflits beaucoup plus meurtriers (Syrie, Irak, Soudan, etc.) dont les photos sont souvent utilisées à tort et à travers pour illustrer le martyre palestinien ? Force est de constater que dès qu’il s’agit d’Israël la raison est remplacée par la passion et les principes et valeurs sont jetés aux oubliettes.

LE DEVOIR DES FRANCS-MAÇONS

En tant que Francs-Maçons nous sommes meurtris par cette situation, tous ces morts palestiniens et israéliens et toutes ces destructions et nous restons fidèles à nos idéaux de Liberté d’Égalité et de Fraternité pour toute la race humaine, comme du respect des autres et de nous-même, et des principes de Laïcité, de Paix, de Justice et de Solidarité.

Il y a une justice à défendre et des injustices à pourfendre. Et on ne saurait prétendre montrer le Prédateur comme un Libérateur. Nous voulons dénoncer fortement l’engrenage mortifère : PROVOCATION  RÉPRESSION
Nous avons besoin de l’appui de toutes nos sœurs et tous nos frères, y compris et surtout nos frères Arabes, ainsi que de tous les Démocrates et de tous ceux qui sont assoiffés de Paix et de Liberté.

[1] http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Palestinian_rocket_attacks_on_Israel,_2014

[2] A quelques nuances près nous nous sommes fondés sur la traduction en français de Jean François Legrain chargé de recherches au CNRS http://iremam.cnrs.fr/legrain/voix15.htm Ces nuances rendent à notre sens mieux compte de texte original en arabe.

[3]L’idée laïque, le laïcisme, al-’imâniyya, signifie la non-religion, al-dîniyya,

Publié par La Maçonne, 14 Août 2014, 22:20pm