vendredi 4 janvier 2013

Christianisme et Islam : histoire et mythe

Une analyse déjà ancienne d'Hélios d'Alexandrie, mais qui a gardé toute sa pertinence. Les rapports des deux seules religions universelles avec l'histoire et avec le mythe sont éclairés d'une façon remarquable.

En réponse à Éric Week
J'ai apprécié votre commentaire du 28 avril, il m'a inspiré une réponse qui s'est transformée en nouvelle chronique. En vous lisant j'ai réalisé à quel point nos sociétés se sont laissé perturber par l'islam, il y a une raison à cela, elle ne tient pas seulement au fait que l'islam est une religion dominatrice qui s'incruste et qui s'étend, elle tient autant au fait que nos sociétés ont imperceptiblement et sans trop s'en préoccuper écarté les principes spirituels qui ont fondé notre civilisation.   
Je tiens à citer le passage suivant de votre commentaire :  « depuis que nous ne parlons plus que d'une seule religion, omniprésente dans notre vie quotidienne (ce qui est un comble pour une république prétendument laïque comme la France), nous n'avons plus qu'une vision anachronique des évènements. Tout est vu, pour certains, soit à partir du 7me siècle soit à partir du moment présent ! »
Le point que vous soulevez est vrai et il est d'une grande importance, il est d'autant plus important que peu de gens prennent le temps de s'en rendre compte et d'y réfléchir. C'est un peu comme si la leçon du christianisme s'était perdue, comme si une partie de l'humanité (la chrétienté) consentait à s'immobiliser pour permettre à une autre partie de l'humanité empêtrée dans ses chaînes (l'oumma islamique) de « rattraper son retard. »
Or nous éprouvons de la difficulté à admettre que l'oumma islamique tient absolument à ses chaînes, qu'elle ne cherche nullement à avancer et que plutôt de se libérer elle a choisi de tout faire pour enchaîner le reste de l'humanité.
Le christianisme est enraciné dans l'histoire, son avènement a signalé la victoire de l'histoire sur le mythe: Jésus, Dieu incarné, a souffert et a été crucifié sous Ponce Pilate, il s'agit là d'un fait historique. Le christianisme enseigne que Dieu est intervenu dans l'histoire de l'humanité et que par le Christ il fait désormais partie de l'humanité. Son intervention a non seulement changé le cours de l'histoire mais elle a été également le facteur de changement le plus important depuis deux mille ans.
Le christianisme, religion historique, est par le fait même la religion de la proximité de Dieu et de son action à travers les hommes. Le mythe qu'il soit monothéiste ou polythéiste consacre l'éloignement de Dieu (ou des dieux) dont la volonté ne se fait connaître que par les verdicts du destin et/ou par la bouche des prophètes.
Dans le christianisme les humains et l'Esprit de Dieu participent activement aux progrès de l'humanité, l'œuvre n'est jamais terminée, elle se poursuit sans relâche soutenue par l'espérance. Dans le mythe tout est programmé d'avance ou tout est décret divin, décret devant lequel les humains n'ont d'autre choix que de s'incliner. 
L'islam constitue, à bien y penser, la réaction la plus forte et la plus durable contre le christianisme, c'est le mythe qui se relève de sa défaite et qui cherche à poursuivre le combat avec l'histoire. Le mythe c'est exclusivement le passé immuable qui s'impose aux esprits et qui limite les actions humaines. Ce n'est donc pas un hasard si le coran a été déclaré parole de Dieu (Allah) immuable et valable pour l'éternité, et ce n'est pas un hasard si les islamistes se réfèrent constamment à l'époque mythique de Mahomet et des premiers califes.
Il est pratiquement impossible de s'appuyer sur un mythe immuable pour faire progresser l'humanité car tout progrès constitue une menace mortelle pour le mythe. Les musulmans modernistes qui l'ont tenté se sont heurtés contre un mur fait de granit. Les occidentaux devenus amnésiques ou volontairement inconscients du rôle du christianisme dans le façonnement et le progrès de leur civilisation, croient utile de le reléguer au rang de mythe, oubliant qu'en ce faisant ils renoncent à eux-mêmes et se condamnent à la régression.
La chrétienté ne peut se payer le luxe de stagner dans l'espoir qu'un jour l'oumma islamique acceptera de se libérer de ses chaînes. La chrétienté doit continuer à avancer même si la distance qui la sépare de l'islam ne cesse de s'agrandir. L'amour chrétien ne s'exprime pas par la stagnation ou la régression mais par l'exemple.
On comprend pourquoi les relativistes culturels et les multiculturalistes sont hostiles au christianisme, pour eux toutes les religions se valent et elles relèvent toutes du mythe. Le christianisme qui s'est inscrit dans l'histoire, qui a élevé l'humanité et l'a fait progresser, doit être déconstruit pour le rendre inopérant et compatible avec cette utopie multiculturelle que les ingénieurs sociaux s'acharnent à réaliser. Dans cette guerre larvée contre le christianisme les multiculturalistes ont découvert un allié de circonstances, l'islam. Un allié qu'ils pensent contrôler mais qui a tôt fait de les instrumentaliser pour assurer son enracinement à court terme et son hégémonie future.  
Il est grand temps de dissiper la confusion au sujet du christianisme et de prendre conscience de sa valeur irremplaçable, non seulement en tant que religion mais également en tant que chemin à emprunter dans notre quête d'une société plus pacifique et plus humaine.

Rédigé le 29/04/2012 dans Chronique d'Hélios d'Alexandrie | Lien permanent

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire