mercredi 25 avril 2012

Christianophobie 3/3 (suite et fin) Quel est le sens de la vie ?


-         Monseigneur, vous avez évoqué le sens de la vie. Existe-t-il un sens universel de la vie que vous pourriez révéler à toute personne qui viendrait vous poser cette question ?
-         Formuler un sens universel de la vie serait très complexe, et si c’était possible, ce serait déjà fait. Mais je pense que pour nous, chrétiens, il n’y a rien de plus grand que le sens qu’a formulé Jésus Christ et l’objectif qu’il nous laisse : chercher d’abord le Royaume des cieux, toute chose vous sera donnée par surcroît.
Il n’est pas facile d’expliquer à tout le monde aujourd’hui ce qu’est le Royaume de Dieu. D’habitude, les gens, même les croyants, se représentent le Royaume de Dieu comme ce qui nous attend après la mort et qui ne concerne donc pas directement notre vie. Pourtant, les chrétiens pratiquants peuvent témoigner de ce que le Royaume de Dieu peut être présent dès notre vie terrestre, si toutefois nous le désirons.
A l’église, nous touchons au Royaume des cieux qui devient une réalité de notre vie par l’expérience de la prière, par notre participation aux sacrements et avant tout par le sacrement de l’Eucharistie (la Communion), dans lequel nous ne communiquons pas seulement avec Dieu, mais nous nous unissons à lui spirituellement, moralement et physiquement.
Cette présence du Royaume de Dieu que nous ressentons pleinement à l’église peut et doit pénétrer toute notre vie. Si nous plaçons cette expérience de communion au Royaume des cieux à la première place, tout le reste se construit autour et vient s’y surajouter. Je peux en témoigner de par mon expérience personnelle. Mais je peux en témoigner aussi de par l’expérience de très nombreuses personnes de mon entourage, mes amis, mes paroissiens, ma mère. Sans parler des gens des générations précédentes qui, bien plus que nous, ont su incarner ce commandement dans leur vie.
-         Comment ce commandement d’aspirer au Royaume de Dieu s’exprime-t-il dans le comportement du croyant, en dehors du fait qu’il va à l’église ? Et que ressent-il ? Amour de Dieu, amour du prochain, de la vie, ou quelque chose d’autre ?
-         Là encore, il n’y a pas de modèle de comportement que l’on pourrait prescrire pour mettre ce commandement en pratique. Chacun trouve sa manière d’incarner ce commandement dans sa propre vie s’il veut vraiment le suivre.
On attribue à saint Augustin cette remarquable sentence : « Aime Dieu et fais ce que tu veux ». Cela veut dire que si quelqu’un aime vraiment Dieu, il n’a pas besoin des autres commandements, car il les observera de toutes façons, parce qu’il aime Dieu. S’il aime Dieu, il aimera son prochain. S’il aime Dieu, il ne commettra pas de péchés mortels, ne se permettra aucune mauvaise pensée, etc.
Si quelqu’un met le Royaume de Dieu et les idéaux spirituels à la première place, tout le reste lui sera donné par surcroît. La quête du Royaume de Dieu et de sa justice, que nous a enseignée le Seigneur Jésus Christ devient le leitmotiv de sa vie, non seulement de sa vie religieuse, mais aussi de sa vie privée, de sa vie familiale, de sa vie personnelle.
Comment cela se manifeste-t-il concrètement ? S’il s’agit d’un chrétien orthodoxe, il fondera une famille unie, aimera sa femme et ses enfants, il aura autant d’enfants que le Seigneur lui en aura donné. Il sera le défenseur et le nourricier de sa famille. Dans le domaine professionnel, il se laissera également guider par les normes morales chrétiennes : s’il est entrepreneur, il ne volera pas, refusera toute corruption, ne se permettra aucune action amorale au nom de son profit personnel, portera sa croix de baptême, même si cela est contraire au code vestimentaire.
Je ne dis pas s’il faut porter la croix sous son vêtement ou par-dessus, c’est secondaire. Je dis que l’homme doit avoir le droit de se laisser guider par les normes spirituelles et morales chrétiennes dans tous les domaines de la vie.


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