vendredi 19 juillet 2013

Contre les recherches sur l’embryon humain



Il faut nous mobiliser contre les recherches sur l’embryon humain !


Cette affaire est infiniment plus grave que celle du mariage homosexuel, car elle touche à la personne humaine elle-même. Autoriser sur les embryons humains des recherches scientifiques conduisant à leur destruction inéluctable, c’est ni plus ni moins se rendre complice d’un génocide.

Il ne viendrait à l’esprit d’aucun chrétien (pour les autres croyances, je ne sais) de nier que l’embryon soit, dès son origine, un être humain, une personne humaine. Une personne humaine en devenir, certes, mais dotée d’un corps en voie d’organisation de plus en plus complexe, d’une âme en développement elle aussi, et d’un esprit déjà complet car l’esprit n’est assujetti à aucun devenir.

On m’objectera : cela, c’est votre foi, mais la science affirme autre chose. Ainsi le professeur Frydmen, gynécologue obstétricien, père du premier « bébé éprouvette » en France, a-t-il tout tranquillement affirmé dans une interview récente (11 juillet) au Figaro que « l’embryon n’est pas une personne ». Fort bien, professeur, si vous le dites… Pourtant, faute de preuves, je vais m’armer de mon simple bon sens. Si l’embryon n’est pas, n’est pas encore, une personne humaine, à quel stade de son développement le devient-il ? est-ce au bout de la période légale de douze semaines à partir de laquelle l’interruption volontaire de grossesse devient délictueuse ? Ou bien au bout de quatorze jours, durée après laquelle les recherches sur l’embryon sont interdites en Grande-Bretagne ? Ainsi donc, l’embryon n’est pas une personne humaine, le fœtus n’est pas au départ une personne humaine, puis il le devient au bout d’une durée d’existence variable selon les pays… Et cela à la suite de quel évènement ? Certainement pas un miracle, vous n’y croyez pas, professeur. Qu’on m’explique quelle mutation physique entraîne une métamorphose psychique aussi radicale : apparition de la conscience, etc. (D’ailleurs, celle-là, peut-on la dater ?) Mais je pense à cet ami, médecin chercheur en neurologie, spécialiste du cerveau, qui ramène la pensée consciente à des phénomènes électro-chimiques.  Ces phénomènes peuvent se produire en un moment N (sous l’effet de quel déclencheur ?) et cesser de même en un moment N+n. Moyennant quoi nous avons, avant ce moment-là et après ce moment-ci, un matériau disponible pour la Science…  Ainsi se boucle la boucle : le matériau humain, momentanément éclairé par la conscience, ne l’est ni au début ni à la fin de l’existence, mais il est durablement un matériau pour les besoins de la Science. Et c’est ainsi que la recherche sur l’embryon donne la main à l’euthanasie.

Il va de soi qu’aucun chrétien, et même aucun philosophe spiritualiste, ne peut que s’insurger contre pareille conception. Le matérialisme scientifique à l’état pur ! L’homme, même en devenir, déjà constitué d’une identité organisée, ne peut être réduit à l’état de la matière brute. Il est déjà détenteur, je le répète, d’un esprit, que les chrétiens assurent donné par Dieu et où les philosophes spiritualistes (platoniciens par exemple) voient une étincelle divine.

Mais la Science !... la Science, mes bons messieurs, ne parle pas d’une voie unanime. Je citerai, toujours dans Le Figaro (10 juillet 2013) des extraits d’une interview du professeur Emmanuel Sapin, chef du service de chirurgie pédiatrique et néonatale au CHU de Dijon, spécialiste de chirurgie fœtale, dans laquelle il contredit radicalement son confrère :

« L’embryon est défini comme un organisme en développement depuis la première division jusqu’au stade où les principaux organes sont formés. Ainsi si l’on ne peut scientifiquement attribuer à l’embryon la qualité de personne humaine, il n’en demeure pas moins que l’embryon humain correspond bien à une période de développement de l’être humain. Au cours de cette période qui précède celle du fœtus, du nouveau-né, de l’enfant, puis de l’adulte, cet organisme vivant ne change pas de nature : s’il était humain, il reste humain. »[1]

Voilà le point crucial : la nature. Peut-se produire, dans un quelconque organisme vivant, un changement de nature ? C’est ontologiquement impossible. Natura non fecit saltus, disait l’adage médiéval.  Or, hic jacet lepus : les scientifiques et les philosophes matérialistes ne croient pas à la nature. Le médecin neurologiste dont je parlais tout à l’heure me disait : la nature n’existe pas. Ils ne croient qu’à la culture. On a là l’explication de toutes les mesures « sociétales » prises par nos gouvernants, en particulier l’apologie de la « théorie du genre » qui marque (pensent-ils) le triomphe de la culture sur la nature.

Le professeur Frydman va plus loin, très loin. Selon lui, les embryons « qui ne répondent plus à un projet parental » ne peuvent prétendre accéder au statut d’être humain. En d’autres termes, la nature humaine d’un être vivant dépendrait, et dépendrait uniquement, de la volonté de deux personnes étrangères ou extérieures à lui. Ce qui revient à dire, autrement, que la notion de nature (humaine) n’a aucune subsistance.

Nous considérons, nous, que la nature humaine, qui fait qu’un homme est un homme, ne peut être écartée ainsi du revers de la main. Nous considérons, avec le professeur Peyrat, que l’embryon « depuis la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde constitue un être humain. » Et par conséquent que les expérimentations qui aboutissent à sa destruction sont, ni plus, ni moins, de la vivisection humaine.

On objecte que les obstacles mis à de telles recherches relèveraient d’un esprit obscurantiste et ralentiraient ou empêcheraient les progrès de la Science. Air bien connu.  Donnons alors la parole à un autre intervenant, le professeur Alain Privat, membre correspondant de l’Académie de médecine, neurobiologiste à l'EPHE, ancien directeur de recherche à l'INSERM, et spécialiste des cellules souches. Il écrit notamment (Le Figaro, 18 juillet 2013), et c’est extrêmement intéressant :

« L’autre argument mis en avant par les tenants de l’expérimentation sur l’embryon humain est l’utilisation possible de cellules souches, dont il serait la source exclusive. Les cellules souches, dont les deux caractéristiques sont de se multiplier quasiment à l’infini et de pouvoir se différencier dans tous les types cellulaires de l’organisme, sont des outils potentiels de thérapies pour des maladies actuellement incurables. Là encore, cet argument est fallacieux, car les sources de cellules souches sont multiples. Le cordon ombilical en est très riche. C’est la découverte en France de l’équipe d’Eliane Gluckman, qui depuis vingt-cinq ans traite des anémies sévères par ce moyen. Par ailleurs, tous les tissus d’un homme adulte contiennent des cellules souches, y compris le cerveau et la moelle épinière, où elles ont été détectées il y a quelques années. Enfin, et c’est une découverte majeure de la dernière décennie, les cellules adultes inductibles dites « iPS » qui ont valu à leur auteur, le professeur Yamanaka, le prix Nobel de médecine en 2012, apportent un outil de recherche et de thérapie exceptionnel. Ces cellules, qui peuvent être obtenues à partir d’un fragment de peau prélevé sur un individu sain ou malade, ont déjà permis depuis leur invention en 2006 de progresser considérablement dans la modélisation de certaines maladies rares, et, très récemment au Japon, de mettre en œuvre un essai clinique dans une maladie de la rétine. L’avantage considérable, et exclusif, par rapport aux cellules embryonnaires, toujours passé sous silence par leurs défenseurs, est la possibilité d’utiliser les cellules mêmes du malade et donc de ne pas avoir recours après greffe à une immunosuppression lourde, génératrice d’effets secondaires. »[2]

Le professeur Sapin, dans l’interview déjà cité, ne dit pas autre chose, mais moins en détails. Et nombreux sont les hommes de science qui se prononcent dans le même sens, sur la base de faits objectifs. Pourquoi donc s’obstiner dans cette voie qui d’ailleurs se révèle décevante puisque, toujours d’après le professeur Privat, « les essais thérapeutiques conduits avec des cellules embryonnaires se sont tous révélés décevants, quand ils n’ont pas été interrompus, comme récemment en Allemagne à la suite de décès ».

Pourquoi donc ? Car enfin les 314 députés qui ont voté pour la loi en cause ne sont pas tous, que je sache, des spécialistes qui se sont déterminés en toute connaissance de cause ! Loin de là ! Je me souviens d’un débat au Sénat qui portait déjà sur l’embryon humain, et je vois encore un brave sénateur socialiste du Midi, viticulteur de sont état, débitant à la tribune toute une série d’arguments hyper scientifiques qui lui venaient assurément d’un fournisseur extérieur…

Donc, pourquoi ? Eh bien il y a l’idéologie matérialiste et positiviste, antipersonnaliste, que je dénonçais plus haut. Et il y a un autre motif, beaucoup plus sordide : les perspectives ouvertes à la marchandisation des embryons humains. Toujours selon le professeur Privat, « de puissants lobbys industriels ont agi dans l’ombre pour libéraliser l’expérimentation sur l’embryon et vont désormais pouvoir constituer des batteries de cultures pour tester des médicaments, à un coût bien moindre que celui des iPS ou de l’expérimentation animale. Dans certains pays particulièrement permissifs, de tels trafics d’« embryons médicaments » existent déjà… »

Voilà où nous en sommes en France ! Location du ventre des femmes et vente à l’encan de leurs produits dans la gestation pour autrui (ce n’est pas encore le cas mais cela viendra, c’est dans la logique des choses), vente à l’encan des embryons-produits… Le progrès scientifique, ou prétendu tel au service des profiteurs.  Et ceux qui autorisent cela n’ont pas de mots assez durs pour vilipender la traite des noirs…ou des blanches !

Le professeur Peyrat achevait son article sur ces mots :

« L’expérimentation sur l’embryon humain, qui n’a plus aujourd’hui de justification scientifique ni thérapeutique, constitue, à l’égal de la gestation pour autrui, l’instrumentalisation de l’autre à ses propres fins, contraire à tout principe éthique. »

Et le professeur Sapin :

« Une loi autorisant les recherches sur l’embryon humain, et qui conduit à sa destruction, apparaît scientifiquement injustifiée et éthiquement inacceptable. »

IL FAUT FAIRE ECHEC A CETTE LOI !

Ne comptons pas sur le Parlement. Elle a été votée à l’Assemblée nationale, elle sera votée au Sénat où rouges, verts, roses foncés et roses bonbon, pour une fois réunis, l’approuveront d’enthousiasme.

Restent deux recours. Le Conseil constitutionnel, qui pourrait faire œuvre de courage en s’appuyant sur la notion juridique de  « personne humaine » et sur celle des droits irréfragables de la personne humaine, dont « le droit à la vie », étant précisé que le Comité consultatif national d'éthique a indiqué que l'embryon est une « personne humaine potentielle qui est ou a été vivante et dont le respect s'impose » (avis du 22 mai 1984).

Le second recours est l’Europe, qui peut en ce domaine faire œuvre utile. Il faut se servir d’un « instrument de démocratie participative » créé par l’Union européenne sous la dénomination d’ « Initiative Citoyenne Européenne » (ICE) : c’est en fait un droit de pétition ouvert à tous les citoyens des 27 (aujourd’hui 28) pays membres de l’Union. C’est dans ce cadre que quatre associations françaises ((Alliance VITA, la Fondation Jérôme Lejeune, la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques et le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine.), réunies sous le label européen « Un de nous » ont lancé une pétition qui a rassemblé en quelques semaines plus de 765 000 signatures de citoyens européens, dont 67 000 en France, afin de  protéger l’embryon humain, l’objectif étant d’atteindre un million de signatures en octobre prochain pour demander la suppression des crédits alloués par l’Europe pour les programmes de recherche sur l’embryon, programmes en cours de discussion pour les exercices 2014 à 2020.

QUE SE PASSERA-T-IL QUAND LE MILLION DE SIGNATURES SERA RÉUNI ?

La Commission européenne sera destinataire des signatures. Dans les trois mois suivant cette présentation, elle devra recevoir les organisateurs pour examiner leur demande. Ceux-ci pourront également présenter leur initiative lors d’une audition publique organisée au Parlement européen. La Commission européenne devra ensuite donner une réponse officielle : soit elle présentera une proposition législative allant dans le sens de l’Initiative citoyenne, soit elle devra expliquer pourquoi elle ne donne pas suite.

Je ne fais jamais ce genre d’appel, mais cette fois-ci la cause est grave et urgente. Il s’agit de faire barrage à un homicide généralisé qui, puisque l’homme est créé à l’image de Dieu et selon sa ressemblance, est un déicide.

Je vous invite donc instamment à vous connecter sur le site  http://www.undenous.fr/ et à signer la pétition « non à la destruction des embryons » ainsi que je l’ai fait moi-même.

STOP AUX INFANTICIDES !
   

























[1] Mes caractères gras.
[2] Idem.

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