mercredi 30 juillet 2014

Anniversaire royal et national du 27 jullet

27 juillet 1214 : victoire de Bouvines.

Première grande bataille nationale française.

L'armée réunie autour du roi de France Philippe Auguste et constituée de ses chevaliers et des milices communales (provenant de 17 communes) s'oppose à la coalition organisée par le roi d'Angleterre Jean avec la participation des plus grands seigneurs français (ce ne sera pas la dernière fois dans l'Histoire...) et le soutien de l'empereur du Saint Empire Othon IV.


Bouvines consacre le triomphe de la France avec son roi sur l'Angleterre et l'Allemagne soutenues par les Grands traîtres à leur patrie.


bataille de Bouvines

Discours prononcé par Monseigneur le Prince 

Louis de Bourbon, duc d’Anjou, 

le dimanche 27 juillet 2014

à l’occasion des célébrations du huitième centenaire de la 

Bataille de Bouvines



le duc d'Anjou à Bouvines


Excellence, (*)
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Madame le Vice-président du Conseil Régional,
Monsieur le Maire de Bouvines,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs,

1214-2014.
Huit cent ans séparent ces deux dates, et Bouvines demeure un repère essentiel dans l’histoire de France. Une date charnière.

Croyez-bien que je ressens un grand honneur d’avoir été invité à cet anniversaire. J’y suis comme successeur, bien lointain il faut le dire puisque tant de siècles nous séparent, de Philippe Auguste, le vainqueur de Bouvines.

De telles commémorations nous font entrer profondément au cœur de l’histoire de notre Pays. Il y a quelque chose d’exceptionnel pour notre nation que de pouvoir s’inscrire dans une si longue durée, qui est aussi une occasion de réfléchir à notre destinée.
Pourquoi nous souvenons nous de Bouvines alors que les mots ont changé de sens, alors que des concepts nouveaux sont apparus, forgés par les événements si nombreux vécus par notre pays ?

Ainsi, que dire après 800 ans, d’encore audible pour nos concitoyens ?

Au-delà de la victoire elle-même, victoire un peu miraculeuse puisque les troupes royales étaient deux fois moins nombreuses que celles des coalisés du roi Plantagenêt et de l’Empereur, nous pouvons retenir trois enseignements de Bouvines :

- Le premier est l’affirmation de l’État.
Cela paraît à la fois lointain et parfois aussi, très présent. Lointain, car nous avons du mal à nous imaginer ce qu’était la société féodale, divisée en de multiples souverainetés avec quelques grands féodaux essayant de conquérir toujours plus de pouvoirs. Le Roi de France qui était le plus petit des grands, les a vaincus à Bouvines. Philippe en ce jour de juillet 1214, a affirmé, pour son temps comme pour le nôtre, qu’au-dessus des intérêts particuliers il y a le bien commun dont la fonction royale est garante. Ce n’est pas un hasard si la renommée lui a donné le surnom d’ « Auguste » (**) lui reconnaissant ce vieux titre hérité de Rome qui restait encore le modèle de l’État, c’est-à-dire d’un pouvoir non dépendant des hommes et de leurs égoïsmes passagers.
Oui, Bouvines marque la renaissance de l’État.

- Le second vient de la nouveauté de la bataille de Bouvines où, au-delà des troupes habituelles des chevaliers et de leurs servants, ce qui fit la différence, ce furent les milices bourgeoises des communes. Pour la première fois la société française, organisée en corps constitués, autour de ses métiers et de ses chartes communales, se manifestait.

- À Bouvines, unis sous la bannière de Saint-Denis, sont venus combattre ceux qui étaient fiers de leur autonomie et de leurs libertés à se gérer.

Ce droit qui en avait fait, pour la première fois de vrais sujets libérés de la tutelle des seigneurs, ils le devaient aux premiers capétiens qui favorisèrent les chartes de franchise contre la toute-puissance des féodaux.

La conscience politique du peuple de France est née à Bouvines. Ainsi, et c’est le troisième enseignement que je vois dans cette commémoration, se souvenir de Bouvines, huit cents ans après la victoire, permet de comprendre l’intérêt de l’histoire. Parfois la France donne l’impression d’oublier son passé, or c’est dans le temps long que notre pays s’explique. Il s’est constitué génération après génération. Les grandes dates que les écoliers apprennent sont autant de repères qui donnent du sens à nos vies.

Il faut nous en souvenir pour écrire de nouvelles pages, pour entrer dans l’avenir.

Une grande nation est celle qui sait s’inscrire dans le temps.

En m’invitant ici, en ce jour, à côté de toutes les autorités, héritier de la dynastie millénaire, j’imagine que c’est, Monsieur le Maire, ce que vous avez souhaité montrer.

Soyez remercié de m’avoir permis de le rappeler.

Notes :
(*) Son Excellence Monseigneur l’Archevêque de Lille.
(**) Philippe Auguste.



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