dimanche 12 février 2012

Dieu n'est pas un procureur mais un médecin


Les saintes Écritures, les oeuvres des Pères de l'Église antique, et les textes liturgiques de l'Église, tous attestent que l'Église antique n'enseignait pas que l'Incarnation du Christ était destinée à être une propiation de la justice divine, c'est-à-dire à l'apaiser. Au contraire, le Christ est venu comme un médecin, avec l'intention d'apporter la guérison à l'humanité déchue. L'Incarnation du Christ a amené toute la nature humaine à sa divine Nature, pour une guérison. Sa médecine spirituelle apporte la guérison, enlève la souillure du péché qui avait introduit la mort dans le cosmos, et rend tout à la plénitude.

Cette condescendance de Dieu, assumant notre chair humaine, et nous adjoignant sa divinité, ne saurait se voir en termes légalistes, mais doit être comprise d'un point de vue médical. Nous sommes malades. Notre péché n'est pas une question de loi, mais de maladie. Dans notre état déchu, nous avons quitté la communion avec Dieu, et la mort du Christ sur la croix n'a pas été accomplie parce que le Père aurait exigé du sang, mais parce qu'Il désire nous guérir, et restaurer la vie pour ses créatures qui avions hérité la mort de notre ancêtre déchu, Adam. Le fait que le Christ aie assumé notre nature humaine a rendu le traitement curatif possible.

Le Seigneur Jésus a fondé son Église pour être l'hôpital de l'âme, et c'est entre ses murs que nous recevons le remède qui nous mène à la guérison dont nous avons besoin. Dieu ne désire pas la souffrance, ni même notre sang, mais uniquement que nous soyons restaurés à l'image qu'Il avait voulue pour nous. Ce Père aimant n'est pas un procureur, mais notre médecin.

hiéromoine Tryphon
Monastère du Sauveur Tout-Miséricordieux, Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières




7 commentaires:

  1. le christ médecin et thaumaturge du cosmos ,mais aussi de l homme .tout lecteur des évangiles constate l importance qu y revetent les miracles de jésus:pas moins de trente et un miracles différents y sont consignés,dont prés de la moitié dans l évangile de marc, qui est sans doute le plus ancien.jean en rapporte six ou sept, mais il les commente trés longuement dans les discours dont il fait suivre lerécit.la meme abondance de miracles, des guérisons pour la plupart ,se rencontre sur les cuves de sarcophages chrétiens.les évangiles parlent de (signes) ou (d actes de puissance) de dieu:il s agit toujours d évenements inexplicables,dépassant ce qu on connait des lois de la nature, et accomplis en faveur des hommes dans un contexte religieux.les guérisons du christ ont joué un role important dans l expansion du christianisme, comme on le voit a la lecture des apotres.cette importance du christ médecin se retrouve aussi chez les auteurs posterieurs.dans l apologétique chrétienne ,les miracles (guérisons) sont utilisés comme preuve de la divinité du christ.citons, parmi cent autres, un texte d athanase éveque d alexandrie vers le milieu du iv siécle:(a le voir guérir les maladies auxquelles est sujet le genre humain , comment le tenir encore pour un homme et non pour un dieu.)il chasse les démons purifie les ames est les lépreux,fait marcher les boiteux , ouvrait les oreilles des sourds, faisait voir les aveugles.il chasse loin des hommes toute maladie spirituelle et toute infirmité, pour pouvoir contempler sa divinité( l incarnation du verbe 18.4).athanase reprend ensuite l idée souvent presente depuis le ii siécle:celui qui peut rétablir l homme dans la condition normale de sa nature premiére (réintégration) ne peut etre que le créateur de l homme.les miracles donc garantissent la réalité de la résurection des morts affirmée par la foi de l église:la puissance manifestée par le christ incarné pour guérir le corps humain est anticipation de celle qu il déploira a la fin des temps pour ressuciter l humanité.origéne ne disait pas autre chose:(les miracles opérés l ont été pour etre des symboles de certaines vérités et pour attirer par la beaucoup d hommes a l admirable enseignement des écritures.)saint augustin :(dieu, pour réveiller les esprits des hommes, s est réservé des oeuvres qui ne sont plus grandes, mais sont du moins plus rares,il est plus grand de créer un homme que de le ressusciter.mais , parce que personne ne s etonne plus qu il en crée chaque jour,il a parfois montré qu il peut les ressusciter).l homme est donc blasé, et la contemplation du cosmos, du monde visible ne suffit plus a le conduire a la connaissance de son créateur invisible, la fonction de thaumaturge, des miracles visibles est d exciter l ame encore attachée aux choses visibles a l adorer, lui l invisible. le pape léon le grand affirme:tout ce que le fils de dieu a fait et enseigné pour la réconciliation du monde , nous ne le connaissons pas seulement par l histoire du passé, mais nous en éprouvons l efficacité par son oeuvre présente.je vais donc terminer avec origéne, (médecin est un titre que les divines écritures donnent a notre seigneur jésus christ)ou encore (ne va pas t imaginer , toi qui entends raconter maintenant ce qui s est passé chez les anciens, que tout cela ne te concerne pas, de maniére mysterieuse,tout s accomplit en toi).paix et amour en christ mon frére.

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  2. chére frére ,je voulais juste savoir la position de l église orthodoxe, sur les miracles ou guérisons,et avoir ton opinion sur des thaumaturges comme maitre philippe, ou l abbé julio.paix et amour en christ.

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    1. Merci, cher frère Julien, pour cette étude bien documentée sur la place des miracles par rapport à la foi. Comme tu le signales, le terme grec pour miracle est "semeion", qui veut dire "signe". Signe de quoi ? De la divinité du Christ, bien sûr. Mais il est important de noter que tous les miracles sans exception que Jésus accomplit sont pour le bien de ceux qui en sont les sujets ou les témoins : depuis le changement de l'eau en vin à Cana pour éviter le déshonneur des mariés, jusqu'à la résurrection de Lazare, en passant par les innombrables guérisons, du sourd-muet, des possédés, du paralytique, des lépreux, et j'en passe. Jésus ne fait pas de miracles comme certains dieux de l'antiquité afin de faire éclater sa toute-puissance. Certes sa toute-puissance se manifeste, mais surtout la toute-miséricorde de celui que les Pères grecs nomment le Dieu philanthrope, le Dieu ami des hommes.(Je laisse de côté la transfiguration sur le mont Thabor, qui relève d'un autre registre).
      Et les apôtres après lui, qu'il s'agisse de Pierre ou de Paul, font de même. Tous appliquent la parole du Christ : je ne suis pas venu pour les bien portants mais pour les malades (Marc 2, 17).
      Nous touchons là à une conception commune à tous les Pères grecs et reprise par la théologie orthodoxe : que la nature de l'homme chuté n'est pas dénaturée (conception augustinienne) mais qu'elle est malade : un homme bien portant et un homme malade ont la même nature, simplement leurs conditions naturelles ne sont pas identiques. Même chose sur le plan spirituel. Le Christ est venu "guérir" la nature humaine, ce qu'il a fait en la prenant sur lui-même et en la faisant passer par la mort et la résurrection. La nature humaine, l'humanité, est d'ores et déjà sauvée. A chaque être humain désormais de travailler à coïncider avec sa nature redevenue authentique.
      Le miracle étant le"signe" à la fois de la puissance et de la miséricorde divine, ceux qui en accomplissent sont déjà sanctifiés, ils sont à l'image du Fils de Dieu. C'est pourquoi l'Eglise orthodoxe attache la plus grande considération à ces manifestations qui suscitent toutes la dévotion du peuple. Et toutes sont pour apporter des bienfaits, corporels ou spirituels, aux hommes, même parfois à ceux qui ne croient pas - là c'est la puissance de Dieu qui agit !
      Monsieur Philippe (il était trop humble pour qu'on l'appelle "maître"), j'ai célébré jadis un office funèbre sur sa tombe (qui est à deux pas de celle de Willermoz !) : c'est dire !
      Sur l'abbé Julio je n'ai pas d'opinion. Je sais que +Robert Amadou avait de la considéartion pour lui.
      Paix, joie et amour en X.

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  3. Dieu a l'initiative ; Nous sommes choisis. Mais alors, où est la liberté humaine ? Dans l'acceptation de ce don, notre volonté de nous mettre en adéquation avec lui et la coopération évangélique de prière de guérison.
    Il faut savoir se protéger aussi, le combat est rude.
    N'est-ce pas Julien ?

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    1. "Je vous ai choisis le premier", déclare le Christ (Jean 15, 16). Mais il nous a laissés pleinement libres d'accepter ou de refuser ce choix.
      Même chose pour la guérison. Qu'est-ce qui opère la guérison ? Dieu ? Non : la foi en Dieu du malade. Combien de fois le Christ ne dit-il pas : va, ta foi t'a sauvé ; ou : qu'il en soit fait selon ta foi. Comme l'écrit l'apôtre Jacques dans son épître - et ce passage est repris dans les prières de l'Eglise : "...la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera".
      Merci pour votre contribution à ce blog.

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  4. Certes, la foi. Mais que dire de guérisons d'enfants, d'animaux... La condition serait ou l'attente croyante ou l'innocence. Je cherche encore la lumière.
    En attendant de la partager à nouveau à Nantes ! Merci aussi, pour ce blog.
    Fraternellement,
    Le pèlerin.

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    1. Souvenez-vous de l'épisode de la guérison du serviteur du centurion (Matthieu 8, 5-13) : ce serviteur est paralysé et souffre beaucoup ; ce n'est pas lui qui demande, c'est son maître. Et il le fait de telle manière que Jésus s'émerveille et dit : Amen, je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. Et à la fin : Va, qu'il te soit fait selon ta foi. Et à l'heure même le serviteur fut guéri.

      Ceci pour reconnaître que j'ai été un peu court la fois précédente. C'est toujours la foi qui opère. Mais elle n'attend pas passivement, elle demande avec insistance, comme la veuve importune. Et la foi de celui qui demande peut se substituer à l'absence de foi de celui pour qui il demande : animal, enfant, bien sûr, mais même pécheur (cf. sainte Monique et son fils Augustin).

      Fraternellement en X

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