dimanche 2 juin 2013

Les étincelles d’Henri Bergson







A mon sens, Bergson est le plus grand philosophe du XXe siècle. Il a été fort décrié après sa mort (4 janvier 1941), phénomène habituel. Mais on observe un « retour à Bergson », marqué en particulier par l’établissement d’une édition critique de ses œuvres en cours de publication aux Presses Universitaires de France depuis 2007. Le précurseur de cette réévaluation avait été Gilles Deleuze, autre philosophe important, avec son livre « Le bergsonisme » (1ère édition PUF 1966, réédition PUF 1998).

Toujours à mon sens, la plus grande œuvre de Bergson n’est pas « L’Evolution  créatrice » (1907), qui est la plus connue, mais « Matière et Mémoire » (1896), et surtout « Les deux sources de la morale et de la religion » (1932), ouvrage fondamental et de loin mon préféré.

C’est de lui que je tire le passage suivant, qui se termine, comme je disais, en gerbe d’étincelles :

« L’autre attitude [que celle de « l’âme close »] est celle de l’âme ouverte. Que laisse-t-elle alors rentrer ? Si l’on disait qu’elle embrasse l’humanité entière, on n’irait pas top loin, on n’irait même pas assez loin, puisque son amour s’étendra aux animaux, aux plantes, à toute la nature. Et pourtant rien de ce qui viendrait ainsi l’occuper ne suffirait à définir l’attitude qu’elle a prise, car de tout cela elle pourrait à la rigueur se passer. Sa forme ne dépend pas de son contenu. Nous venons de la remplir ; nous pourrions aussi bien, maintenant, la vider. La charité subsisterait chez celui qui la possède, lors même qu’il n’y aurait plus d’autre vivant sur terre. »
(Les  deux sources…, édition critique, Paris, PUF, 2011, p. 34)


Bergson a vraiment tout compris !

1 commentaire:

  1. oui mon frére bergson a vraiment tout compris.paix et amour en christ.

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