dimanche 29 juillet 2012

Saint Irénée (18) ; «Vous avez été réconciliés par son corps de chair » (suite & fin)


VÉRITABLE SENS DE LA PHRASE :
« LA CHAIR ET LE SANG NE PEUVENT HÉRITER DU ROYAUME DE DIEU »
(suite 8 & fin)

 «Vous avez été réconciliés par son corps de chair » (suite & fin)

Saint Irénée, Contre les hérésies, livre V, chapitre 14, paragraphes 3 & 4

14, 3 Si donc quelqu'un dit que la chair du Seigneur était autre que la nôtre en ce qu'elle n'a pas péché « et qu'il ne s'est pas trouvé de fourberie en sa bouche»(1 Pierre 2, 22), tandis que nous, nous sommes pécheurs, il parle correctement. Mais si cet homme s'imagine que la chair du Seigneur était d'une autre substance que la nôtre, la parole de l'Apôtre relative à la réconciliation perdra tout fondement à ses yeux. Car qui dit réconciliation, dit réconciliation de ce qui s'est trouvé autrefois dans l'inimitié. Or, si le Seigneur a pris chair d'une autre substance, il n'y a pas eu de réconciliation avec Dieu de cela même qui était devenu ennemi de Dieu par la transgression. Mais en fait, par la communion que nous avons avec lui, le Seigneur a réconcilié l'homme avec le Père, nous réconciliant avec lui-même par son corps de chair et nous rachetant par son sang, selon ce que l'Apôtre dit aux Ephésiens : « En lui nous avons la rédemption acquise par son sang, la rémission de nos péchés. »  (Ephésiens 1, 7) Et encore : « Vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches, grâce au sang du Christ. »(Ephésiens 2, 13) Et encore : « Dans sa chair il a détruit l'inimitié, la Loi avec ses commandements et ses décrets. »(Ephésiens 2, 14-15 Au reste, dans toute cette épître, l'Apôtre atteste expressément que c'est par la chair de notre Seigneur et par son sang que nous avons été sauvés. 

14, 4 Si donc la chair et le sang sont ce qui nous procure la vie, ce n'est pas à proprement parler de la chair et du sang qu'il a été dit qu'ils ne peuvent hériter du royaume de Dieu, mais des actions charnelles dont nous avons parlé : car ce sont elles qui, en détournant l'homme vers le péché, le privent de la vie. Et c'est pourquoi l'Apôtre dit dans son épître aux Romains : « Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel, de sorte que vous lui obéissiez. Ne livrez pas vos membres au péché comme des armes d'injustice, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants, de morts que vous étiez, et livrez vos membres à Dieu comme des armes de justice. »(Romains 6, 12-13 Ainsi, par ces mêmes membres, par lesquels nous étions esclaves du péché (Romains 6,6) et portions des fruits de mort  (Romains 7, 5), il veut que nous soyons esclaves de la justice (Romains 6, 19) afin de porter des fruits de vie. Souviens-toi donc, ami très cher, que tu as été racheté par la chair de notre Seigneur et acquis par son sang ; « tiens-toi attaché à la tête, de laquelle le corps tout entier » de l'Eglise « reçoit cohésion et accroissement » (Colossiens 2, 19), c'est-à-dire à la venue charnelle du Fils de Dieu ; confesse sa divinité et adhère inébranlablement à son humanité ; utilise aussi les preuves tirées des Ecritures : ainsi renverseras-tu aisément, comme nous l'avons montré, toutes les opinions inventées après coup par les hérétiques.

FINIS OPERIS EPITOMARUM

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