samedi 28 juillet 2012

Une parenthèse augustinienne...

Une parenthèse augustinienne (eh oui, ça m'arrive !) entre deux saint Irénée... mais sur le même sujet.





Il n’y a pas de mauvaise nature…

Saint Augustin, Cité de Dieu, XII, ix, 1





Quand on déchoit en effet, le mal n’est pas dans l’objet, mais dans la manière d’agir ; car il n’y a pas de mauvaise nature, mais l’agir est désordonné parce qu’on se détache, contrairement à l’ordre naturel, de l’Etre souverain, pour aller vers ce qui a moins d’être. Ainsi l’avarice n’est pas la disposition vicieuse de l’or, mais de l’homme qui aime l’or d’un amour dépravé et délaisse la justice incomparablement préférable à l’or. La luxure non plus n’est pas le vice des corps, mais d’une âme qui aime d’une façon pervertie les voluptés corporelles et délaisse la tempérance qui nous accorde avec des choses bien plus belles dans leur spiritualité et, dans leur incorruptibilité plus gracieuses. Ni la jactance n’est le vice de la louange humaine, mais de l’âme qui, dans un amour pervers de cette louange, méprise le témoignage de la conscience. Ni l’orgueil n’est le vice de celui qui donne la puissance ou de cette puissance même, mais celui de l’âme, quand l’amour dépravé de son autorité propre lui fait mépriser l’autorité plus juste d’un plus puissant. C’est pourquoi celui qui aime vicieusement un bien  de n’importe quelle nature, même s’il l’obtient, devient mauvais dans ce bien même, et misérable par la privation d’un meilleur bien.



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