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Résumé de l'article du Protopresbytre Vladislav Tsypine
Dans un article, publié le 3 mai sur le site Bogoslov.ru, le
père Vladislav Tsipine, canoniste russe bien connu, répond à la lettre que le
Patriarche Bartholomée a adressé en mars 2012 à l'Archevêque de Tchéquie pour
protester contre la commémoration de l'octroi de l'autocéphalie à l'Eglise
tchèque de la part de l'Eglise de Russie en 1951– dont les 60 ans furent
célébrées en décembre 2011 avec la participation du métropolite Hilarion de
Volokolamsk -, faisant valoir que l'autocéphalie ne fut accordée canoniquement
à l'Eglise tchèque que par la décision synodale du Patriarcat de Constantinople
de 1998. Dans sa lettre, le Patriarche exhorte l'Eglise tchèque de s'abstenir à
l'avenir de telles commémorations et menace, dans le cas contraire, d'annuler
l'autocéphalie de l'Eglise de Tchéquie et de la ramener au "statut
d'Eglise autonome qu'elle avait auparavant".
Dans son article, le Protopresbytre Vladislav rappelle tout
d'abord les faits réels en donnant un aperçu historique de la formation de
l'Exarchie russe en Tchéquie et des événements qui menèrent à l'octroi de
l'autocéphalie par l'Eglise de Russie à cette Exarchie en 1951 comme la seule solution
permettant alors aux Orthodoxes tchèques de survivre en tant que tels sous le
régime communiste. Il souligne que la décision synodale de Constantinople de
1998 ne saurait avoir d'autre signification que celle de confirmation de
l'autocéphalie octroyée par Moscou, vu que l'Eglise tchèque vivait alors depuis
46 ans déjà comme Eglise autocéphale, car on ne peut logiquement octroyer à
quelqu'un quelque chose qu'il possède déjà.
Concernant la menace du Patriarche Bartholomée d'annuler
l'autocéphalie tchèque, l'auteur souligne que selon la nature même des choses
il est impossible qu'une Eglise autocéphale puisse se trouver sous la
dépendance d'une autre Eglise locale. Elle n'est soumise qu'au Concile
Œcuménique. Il plus impossible encore qu'une Eglise locale puisse par son seul
pouvoir enlever l'autocéphalie à une autre Eglise locale. L'Histoire ecclésiale
montre des cas de renonciation volontaire d'une Eglise locale à son
autocéphalie pour des raisons d'ordre politique, comme par exemple lors de la
formation de la Yougoslavie, lorsque les Eglises locales se trouvant sur son
territoire renoncèrent à leur autocéphalie pour former ensemble l'unique Eglise
autocéphale de Serbie.
L'impossibilité canonique qu'une Eglise locale puisse priver
une autre Eglise locale de son autocéphalie est formulée par le canon 8 du
Troisième Concile Œcuménique, lequel garantit l'autocéphalie de l'Eglise de
Chypre contestée alors par le Patriarcat d'Antioche. Ce canon, souligne le
canoniste russe, ne laisse aucune base ecclésiastique logique pour le
développement d'une doctrine d'une prétendue compétence exclusive en la matière de quelque
Eglise locale que ce soit.
Ce canon stipule notamment:
"Cette même règle (c'est à dire le droit
inviolable et incontestable des dirigeants de l'Eglise de Chypre d'ordonner ses
propres évêques) sera observée dans les diocèses et provinces en tout lieu, si
bien qu'aucun des Evêques aimés de Dieu ne s'arrogera le contrôle d'aucune
province qui n'ait pas été auparavant et depuis le début sous son pouvoir ou
celle de ses prédécesseurs. Mais si l'un d'entre eux a saisi et assujetti par
la force une province, qu'il la rende, afin d'éviter que soient transgressés
les Canons des Pères; ou que la présomption du pouvoir séculier soit introduite
sous prétexte de ministère sacré; ou que nous perdions, sans nous en rendre
compte, peu a peu la liberté que Notre Seigneurs Jésus Christ, le Libérateur de
tous les hommes, nous a donnée par Son propre Sang."
Source :
orthodoxie. blogspot
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