mercredi 22 mai 2013

(3/6) Quelques réflexions théologiques sur l'homosexualité et le mariage homosexuel


4)    Finale (Genèse 2, 24) : c’est la morale de l’histoire :
« C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »

Notez : première apparition dans le Livre Saint de la « chair » בָשָׂר, BaSaR, σάρξ, sarx – laquelle fera l’objet durant des siècles de tant de gloses…

Plus intéressant à relever, ce que n’ont pas manqué de faire les Pères, le comportement de Dieu : il sépare pour réunir. Il sépare, au sein d’Adam premier, l’homme et la femme, et cela dans quel but ? pour qu’ils s’unissent, non plus indistinctement, comme dans l’Homme originel, mais en surmontant librement et consciemment leur distinction, et cela dans l’union conjugale. Car c’est bien de l’union conjugale qu’il s’agit, comme l’expliquera Jésus en son temps (Matthieu 19, 5 ; Marc 10, 6-7).

Par similitude, les Pères ont considéré que Dieu a séparé de lui, c’est-à-dire créé, l’Homme pour ensuite l’épouser et par là le déifier. D’où la présence prégnante tout au long des Ecritures des épousailles, du banquet de noces.

5) Finale, ai-je dit ? Pas tout à fait. Dieu en effet nourrit un dessein qui n’est point caché puisqu’il l’énonce dès la création de l’Homme anthropos, de l’homme-et-femme. Que fait-il (Genèse 1, 28) : « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. »

« Soyez féconds, multipliez… » Or même dans le jardin d’Eden où n’existait pas la sexualité, puisqu’elle n’est survenue qu’à la chute, le seul véhicule de la fécondité, c’était, mais selon des modalités spirituelles que nous ne connaissons pas et ne pouvons pas connaître avec nos sens affaiblis,  l’union des contraires, ou, pour parler plus exactement, l’union de ces semblables-dissemblables que sont l’homme et la femme. S’il n’y avait que des dissemblables, il n’y aurait pas d’union possible ; s’il n’y avait que des semblables, il y aurait union possible mais inféconde.

Le dessein de Dieu s’accomplit donc de toute évidence dans le mariage de l’homme et de la femme, leur union conjugale. Et cette union trouve son accomplissement dans la procréation – qui, comme son nom l’indique, est un acte créateur à l’image et dans le prolongement de l’acte créateur premier accompli par Dieu. Aussi, dans la tradition juive, la fécondité est-elle reconnue comme un signe de la faveur divine, et la stérilité comme un signe de défaveur. D’où la détresse d’Anne, la future mère de Samuel, et ses plaintes à Dieu à cause des avanies que lui vaut sa stérilité (1 Samuel 1-20). Et le cas n’est pas unique.

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