Le 28 mai, mémoire de notre Père parmi les saints Germain,
évêque de Paris, le Liturge et l’Ami des opprimés.
Notre saint Père Germain naquit au début du sixième siècle à
Autun. Selon son biographe, saint Venance Fortunat, à l’issue de ses études, il
se retira chez un de ses parents et mena avec lui, pendant quinze ans, une vie agréable
à Dieu, dans l’ascèse, la prière et les hymnes.
La bonne odeur de ses vertus s’étant répandue dans la
région, l’évêque d’Autun l’ordonna prêtre,
puis le successeur de ce dernier le mit à la tête du fameux monastère de
SaintSymphorien. Son austérité le mettait parfois en opposition avec l’Evêque,
ce qui lui valut même, une fois, d’être jeté en prison. La porte de la cellule
s’ouvrit toute seule, mais le Saint n’accepta de la franchir qu’après en avoir
reçu l’ordre.
Vers 555, il fut convoqué à Paris par Childebert, et désigné
pour être consacré évêque de la cité.
Dans cette nouvelle charge, l’humble Germain ne changea rien à l’austérité de sa vie, ni à son costume. Jusqu’à la fin de ses jours, il resta moine et ascète, ajoutant à sa tension vers la perfection évangélique le souci du salut de son peuple qu’il exhortait assidûment.
Sa prédication était soutenue avec éclat par le don des
miracles, que Dieu lui avait abondamment accordé. Il guérissait quantité
d’infirmes et de malades par sa prière, et délivrait les possédés qu’il gardait
plusieurs jours auprès de lui afin de prier pour eux. Sa renommée de thaumaturge
s’étant répandue au loin, on se servait de tout objet qu’il avait béni ou
seulement touché, pour l’envoyer à ceux qui étaient éprouvés, et par la grâce
de Dieu ils étaient délivrés de leurs maux.
Inlassable dans l’aumône, Germain y consacrait l’essentiel
des ressources de son Eglise, et lorsque ces dernières ne suffisaient pas, il
avait recours au roi Childebert, qui lui portait une grande admiration depuis
qu’il avait été guéri par le saint d’une grave maladie.
La miséricorde de saint Germain s’étendait à tous, bons et
méchants ; et quand il le pouvait, il faisait relâcher tous les prisonniers, et
libérait les esclaves de toutes nationalités. En sa personne, les chrétiens de
Paris croyaient voir revivre saint Denis, leur patron. Il encouragea le culte
des saints locaux, et prenait un soin particulier à la beauté et à la dignité
des offices liturgiques : on estime que nombre des particularités de la Liturgie
des Gaules d’alors furent probablement dues à son influence. Il en fait une
importante description dans les deux Lettres qui lui sont attribuées.
Grâce au soutien du souverain, il fonda un monastère, dédié
à la sainte Croix et à saint Vincent, connu depuis sous le nom de Saint-Germain-des-Prés.
Il fit venir des moines de Saint-Symphorien, afin d’y faire observer leur
règle, issue du monastère de Lérins. Parfait connaisseur de la tradition
ecclésiastique, saint Germain veillait avec un soin vigilant sur la paix et
l’unité de l’Eglise des Gaules. Il prit une part prépondérante au Concile de
Tours (567) et convoqua deux conciles à Paris (573)
Après la mort de Childebert (558), Paris devint la capitale du
royaume uni de Clotaire qui témoigna au saint évêque la même déférence que son
frère, grâce à l’influence de sa femme, sainte Radegonde. Lorsque la reine
décida de prendre le voile dans le monastère de la Sainte-Croix qu’elle avait
fondé à Poitiers, saint Germain supplia le roi de ne pas faire obstacle à sa
vocation, et il entretint avec elle par la suite des relations suivies de
direction spirituelle.
A la fin du court règne de Clotaire, le royaume fut de
nouveau divisé entre ses quatre fils : Caribert, Gontran, Sigebert et
Chilpéric. Caribert, le roi de Paris, était un homme impie et dévoyé, il
pillait les églises et avait épousé deux sœurs. Il méprisa l’excommunication prononcée
par le saint, mais, peu après, Dieu le frappa de mort, lui et l’une de ses
épouses.
Saint Germain s’efforça, mais en vain, de réconcilier Brunehaut,
femme de Sigebert, et Frédégonde, épouse de Chilpéric. Après l’assassinat de la
sœur de Brunehaut, sous l’instigation de Frédégonde, en 575, Sigebert entra en
guerre contre Chilpéric. Passant par Paris, il y rencontra le saint évêque qui
tenta de le faire renoncer à son projet de vengeance et lui dit : « Si tu
prépares une fosse pour ton frère, tu tomberas dedans. » Sigebert négligea ce
conseil, et mourut assassiné.
Après avoir été pendant de longues années, un artisan de paix
et un pasteur exemplaire, saint Germain s’endormit dans le Seigneur, le 28 Mai
576, et fut enterré dans l’église de son monastère parisien.
Lors du grand incendie qui ravagea Paris en 585, il apparut
pour libérer les prisonniers, qui allèrent aussitôt se réfugier auprès de son tombeau.
Par la suite, il resta un des saints les plus vénérés du peuple, tant à Paris
et en Gaule, que dans tout le reste de l’Eglise latine.
Sur terre ayant concélébré avec les anges, au Ciel tu
intercèdes pour nous à notre prière.
Au Ciel exalté par le Christ dans la gloire de ses saints,
tu te penches en prière vers la terre !
Par les saintes prières de Germain de Paris, ô notre Dieu,
fais-nous miséricorde
et sauve-nous : Amen !
*
Saint Père et Pontife Germain, évêque de la cité de Lutèce,
Dieu t’a accordé le
grand don de le célébrer et de le chanter dans la joie qui vient de lui,
et d’intercéder pour le salut de notre patrie et du monde
entier.
Tu consoles et réjouis les fidèles qui célèbrent ta mémoire
toute-digne de nos chants,
et tu les délivres de tout malheur, des périls, de
l’affliction,
par tes prières devant le Seigneur.
Disciple aimé de saint Germain d’Auxerre, quand tu reçus
l’imposition des mains sacrées,
la grâce de l’épiscopat rayonna dans ton cœur et sur ta
face.
Aussi, empresse-toi, saint prêtre du Grand Pontife, d’aller
au-devant de qui se réfugie avec amour sous ta sainte protection.
Conseiller des rois de ce monde et respecté comme serviteur
du Roi des rois,
intercède, ô très humble Germain, pour notre patrie et pour
ceux qui la gouvernent
afin qu’ils nous assurent la paix, la tranquillité et la
liberté de vivre selon la vraie foi.
Tu es le Libérateur des captifs : intercède pour tous les
opprimés
et interviens toi-même, par la grâce du saint Esprit, pour
toucher le cœur des sans-cœur.
Par le pouvoir souverain qui appartient au Maître et
Seigneur de toute la création
visible et invisible, délie toi-même, ô Père et Serviteur de
l’Evangile,
ceux que retiennent les chaînes matérielles et spirituelles
!
Comment, si l’Esprit divin ne nous inspire, célébrer et
honorer le saint pontife Germain ?
De quelles hymnes vénérer la sainte et invisible présence du
Liturge et Chantre de la sainte Trinité ?
Grâce à lui, notre peuple de France est guidé vers la
célébration du Dieu d’amour et de miséricorde !
Avec les anges et toutes les puissances incorporelles,
Germain chantait le Trois fois-saint !
A sa suite, les enfants et les vieillards, comme autrefois,
s’associent
aux prières de supplication et de louange auxquelles le
Christ initie ceux qui confessent la vraie foi.
Les mots nous manquent pour louer le Seigneur et sa bonté !
Ils nous manquent également pour faire mémoire de Germain,
l’Ami des pauvres.
Conseiller des puissants de ce monde, il manifestait la
miséricorde divine dans l’univers ;
il délivrait les
opprimés et sauvait des châtiments injustes ou mérités ceux qui étaient
captifs.
A tous il présentait par la beauté de son visage et de sa vie
l’icône véritable du Compatissant et du Libérateur des
captifs,
Celui qui par sa Résurrection apporte au monde le Salut !
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